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20 bougies pour le Dromadaire !

Publié le vendredi 26 août 2011 à 02h11min

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À force de rouler sa bosse de mal-causeur dans le Sahel, le Dromadaire s’est fait pas mal d’amis ! Eh oui, authentiques ! Des amis fidèles qui l’accompagnent depuis 20 longs harmattans et qui ne peuvent plus se passer de lui. Tenez, un love-serré aussi durable, ça crée des liens... serrés !

Sa plume au vitriol lui a valu bien des lauriers. Mais plus que sa plume, ses crayonnages qui ont fait le tour du monde restent une marque de fabrique recherchée dans toute la savane. Depuis 20 ans, l’hebdromadaire bosse pour vous sans discontinuer. Et sans jamais rien demander aux Bobo qui le lui rendent bien, avec force chenilles et dolo. Le nectar des gens bien, qui vous décille l’esprit et vous ouvre d’autres perspectives sur les gens mauvais. En soufflant fièrement sa vingtième bougie, une pinte de dolo dans la bosse, le Dromadaire peut décréter d’une même voix avec l’enfant terrible de Ziniaré, au moment même où l’affaire Justin Zongo se défait devant les tribunaux, que l’article 37 est mort, vive l’article 37 !

L’article 37 est mort ! Tout le monde lui a tiré dessus. Ceux qui veulent qu’il reste en l’état et qu’on en respecte scrupuleusement l’esprit et la lettre, et les autres, qui appellent à plonger la limitation des mandats qu’il véhicule dans un coma profond. Tellement mort, l’article 37, qu’il ne mord plus... On peut toujours féliciter Pedro Pires pour avoir respecté les prescriptions constitutionnelles du Cap-Vert en matière de limitation de mandats présidentiels ; on peut même lui décerner le prix Mo-Ibrahim pour la bonne gouvernance, ici, on parle de la gouvernance de ce satané article 37 ! Et que vive l’article 37, car grâce à lui, les uns rêvent paresseusement d’alternance faute de combattants, tandis que d’autres cherchent la parade pour continuer à parader.

Le débat sur la modification ou non de cet article reste en effet vivace dans l’opinion, dans un clair-obscur que chacun interprète à sa guise. Ainsi, dès lors qu’on trouve que tout est clair dans cette disposition qui n’en finit pas de donner des nuits blanches à certains, il y a toujours quelqu’un qui apporte une nouvelle part d’ombre. Et vice versa ! Un quidam vient juste, en effet, de monter au créneau, sabre de la révision au vent, pour demander de « rendre plus claire » la part d’ombre que recèle le fameux article terrible de la Constitution du « pays des Hommes intègres ». Et puis il n’y va pas par quatre billes pour expliquer que « il est rééligible une fois » ne veut pas dire qu’« il n’est rééligible qu’une fois » !

De quoi refaire ses classes de français et réviser ses notes de politique pour ne pas se faire couillonner...
« On sait que le président est rééligible une fois, c’est-à-dire qu’il peut être réélu une fois mais on ne sait pas s’il peut être réélu une seconde fois ou une troisième fois, etc. Autrement dit, la question d’un troisième mandat reste posée ainsi que les quatrième, cinquième, etc. », argumente l’argumentateur pour conclure enfin qu’« on ne devrait pas se baser sur un sous-entendu pour comprendre un article de la Constitution ». C’est quoi encore, cette affaire ! Toute la classe politique serait-elle passée à côté d’un sujet aussi important depuis si longtemps, mettant une telle ardeur à défendre ou à combattre, pour rien, ce maudit bout de phrase ?

En tout cas, clair ou obscur, Robodépé est déjà sur le chemin du retour, après son expatriation forcée pour avoir osé esquisser avant tout le monde, à part tout le monde, une certaine voie de sortie politique à l’horizon 2015. Il rentre donc au bercail (pour longtemps ?) au moment où le débat reste chaud. Mais on peut être sûr que lui n’empruntera pas de sous-entendu pour se faire entendre. Tout comme le Dromadaire, qui ne cachera pas sa bosse pour faire plaisir à la chenille, même pour souffler vingt bougies. D’ailleurs, rien de tel qu’un bon « happy birthday to you » pour remettre de l’énergie dans sa bosse. Le Dromadaire blatère déjà d’aise. Les Bobo n’ont qu’à bien se tenir...

Journal du Jeudi

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