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BANQUE MONDIALE : Une étude ménée sur l’efficacité des réformes

Publié le vendredi 26 août 2011 à 02h10min

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L’étude conclut que le Groupe de la Banque mondiale a apporté une contribution remarquable à la réforme du secteur des TIC et à l’investissement privé, et met en lumière des opportunités multiples.
Une nouvelle étude publiée par le Groupe indépendant d’évaluation (IEG) du Groupe de la Banque mondiale indique que l’institution a d’une part mené avec efficacité la promotion de réformes sectorielles dans le domaine des technologies de l’information et des communications (TIC) et, d’autre part, œuvré en faveur de l’accessibilité par le biais de l’investissement privé au bénéfice de la téléphonie mobile dans des contextes difficiles.

L’étude montre que les pays qui ont bénéficié de l’appui du Groupe de la Banque mondiale au titre des réformes et de l’investissement ont amélioré leur compétitivité et l’accès, bien plus rapidement que les pays n’en ayant pas bénéficié. L’IEG note toutefois que les efforts ciblés déployés par le Groupe de la Banque mondiale en vue d’élargir l’accès aux individus insuffisamment desservis, une fois épuisées les opportunités avantageuses au plan commercial, se sont globalement soldés par un échec. La Banque mondiale a également entrepris un nombre important d’initiatives au titre des applications propres au secteur des TIC, les plateformes relatives à l’administration électronique par exemple, mais seuls des résultats relativement modestes ont été enregistrés dans ce domaine.

Les opérations de prêt, le conseil sur les mesures à prendre, l’investissement, les services-conseils et les garanties contre le risque politique, tels sont les instruments par lesquels le Groupe de la Banque mondiale a appuyé le secteur des TIC en y engageant au total 4,2 milliards de dollars d’aide entre l’exercice 2003 et l’exercice 2010. De ce montant, environ 2,9 milliards de dollars sont allés aux pays les plus pauvres. Durant cette période, la majorité du financement du Groupe de la Banque mondiale au secteur, notamment en termes de volume des opérations, a principalement été axée sur la promotion des investissements privés.

La révolution sans précédent qu’a connue le secteur des TIC et qui s’est étendue au monde en développement au cours des dix dernières années a mis en lumière l’énorme potentiel que recèlent les TIC pour le développement et la croissance économique. L’exploitation de ce potentiel dépend toutefois de l’existence d’un environnement propice à la production, à la diffusion et à l’utilisation. "Les TIC sont un secteur dans lequel le Groupe de la Banque mondiale peut continuer à jouer un rôle, notamment en favorisant l’accès des personnes les plus démunies et en encourageant l’utilisation des TIC dans les entreprises, les services et l’administration publique, des domaines dans lesquels des lacunes existent encore et de plus grands impacts peuvent être obtenus au plan du développement", affirme M. Vinod Thomas, Directeur général de l’IEG.

Les contributions les plus remarquables faites par le Groupe de la Banque mondiale au secteur des TIC ont trait à la promotion de réformes sectorielles et à l’investissement privé dans la téléphonie mobile. Les efforts consentis par la Banque mondiale ont abouti à des résultats viables dans la conduite des réformes sectorielles, la majorité des opérations ayant permis de mettre sur pied des secteurs plus efficaces et plus compétitifs et d’offrir un plus grand accès aux services liés aux TIC. La Société financière internationale (IFC), l’institution membre du Groupe de la Banque mondiale spécialisée dans le secteur privé, a obtenu de solides résultats dans la mobilisation de l’investissement privé au profit de la télécommunication mobile, en particulier dans les pays pauvres et les pays en situation de conflit. Par exemple, en Afrique, dans les Caraïbes et dans les îles du Pacifique, l’IFC a joué un rôle essentiel de promotion de l’accessibilité en soutenant des entrepreneurs initialement inconnus dans le secteur des télécommunications, des acteurs dont certains sont par la suite devenus de grands opérateurs de la téléphonie mobile.

De même, des projets de l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) examinés par l’IEG ont contribué à accroître l’accessibilité dans des environnements difficiles, ce en réduisant les risques politiques inhérents à ce type de projets.

L’étude montre aussi qu’au titre des interventions ciblées, l’efficacité de la Banque mondiale comme de l’IFC s’est heurtée à des entraves à l’élargissement de l’accès aux personnes qui, dès lors que sont épuisées les opportunités avantageuses au plan commercial, se retrouvent dans les rangs des individus mal servis. Dans ce domaine, les interventions générales ayant pour cible la création d’un environnement porteur ont plus efficacement contribué à élargir l’accès aux pauvres et aux individus insuffisamment desservis. Il ressort toutefois des exemples positifs tirés de l’appui du Groupe de la Banque mondiale, des projets exécutés au Chili et au Pakistan par exemple, que les méthodes d’approche ciblées offrent des possibilités qu’il convient d’exploiter, notamment celles mises en application dans le cadre de partenariats publics-privés.

Le rapport indique que les applications propres aux TIC jouent un rôle déterminant au niveau des projets de la Banque mondiale dans différents secteurs : 74 % des projets de la Banque mondiale comportent un volet TIC. Les résultats relativement modestes enregistrés dans ce domaine traduisent bien les risques élevés inhérents à la mise en œuvre de projets relatifs aux technologies de l’information dans les secteurs publics et privés et aussi les insuffisances des mécanismes de prestation employés par le Groupe de la Banque mondiale. La formation professionnelle en TIC qui représente un défi nouveau à la diffusion des technologies de l’information et des communications et à l’adoption des applications a aussi fait l’objet de peu d’attention dans les opérations.

L’IEG exhorte le Groupe de la Banque mondiale à opérer d’importants changements de priorité dans son appui au secteur des TIC, de façon à rechercher des solutions aux difficultés mises en évidence par le rapport. En premier lieu, conscient de l’importance des réformes et de la création d’un environnement propice à l’investissement privé dans le secteur, l’IEG recommande à la Banque mondiale de continuer d’insister sur l’aide aux pays clients aux fins d’actualiser les cadres réglementaires et de préserver la concurrence. En deuxième lieu, l’IEG propose à la Banque mondiale, à l’IFC et à la MIGA de faire preuve de sélectivité dans leur rôle d’appui à l’investissement privé pour aider à combler le déficit d’accès à l’internet et aux services à large bande ; cela devrait notamment se faire non seulement par l’appui à des investissements catalyseurs inscrits dans le contexte de partenariats publics-privés pour accroître le rythme de déploiement de l’infrastructure régionale et nationale de base, mais aussi par l’identification et la pérennisation de méthodes d’approche efficaces pour promouvoir l’accès des plus pauvres. Enfin, s’inspirant de l’important progrès accompli au niveau de la connectivité de base, l’IEG recommande au Groupe de la Banque mondiale d’insister plus avant sur les applications spécifiques aux TIC, notamment la formation aux compétences qu’exigent les TIC.

L’existence d’un réseau mondial de téléphonie mobile constitue, notamment pour le mode de prestation de services du Groupe de la Banque mondiale, à la fois une source d’opportunités énormes et de difficultés de taille. A cela vient s’ajouter l’importance grandissante des applications TIC pour l’impact au plan du développement ; toutes choses qui militent en faveur de la nécessité d’assurer que la structure mise en place par le Groupe de la Banque mondiale pour les TIC favorise des interventions plus efficaces dans le secteur.

A propos de l’IEG :

Le Groupe indépendant d’évaluation relève directement des Conseils des Administrateurs du Groupe de la Banque mondiale. Les conclusions de ses évaluations sont l’objet de délibérations des Conseils et les études entreprises par l’IEG sont menées de manière autonome, indépendamment de la direction.

Consulter l’adresse ci-après pour télécharger le rapport et prendre connaissance de la réponse de la direction du Groupe de la Banque mondiale : http://ieg.worldbankgroup.org/

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