LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Production agricole à l’Est : Les ambitions du Premier ministre pour la région

Publié le jeudi 25 août 2011 à 02h36min

PARTAGER :                          

Après avoir pris connaissance des réalités agricoles de la région de l’Est durant sa tournée les 22 et 23 août 2011, le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a laissé entrevoir les ambitions qu’il nourrit à l’endroit de cette partie du pays. L’itinéraire du Premier ministre dans la région de l’Est l’a conduit sur des sites bien ciblés. Il s’est rendu dans des champs de riz, de mil, de coton ou de maïs exploités par des groupements d’agriculteurs ou par des individus, sous l’encadrement des projets implantés dans la zone. Puis, il a effectué un arrêt apparemment imprévu au barrage hydro-électrique de la Kompienga. Interrogé sur l’objet de cette visite, il a affirmé nourrir de grandes ambitions pour le barrage de la Kompienga.

En l’occurrence, M. Tiao rêve d’aménager l’aval du barrage à des fins agricoles au profit des paysans. 600 hectares peuvent en être dégagés. « Ça devrait être une de nos ambitions de faire en sorte qu’à partir de l’eau du barrage, nous puissions avoir un grand programme », a-t-il dit. A l’écouter, la lutte pour autosuffisance alimentaire est un objectif à atteindre par tous les moyens.

Puis, il a promis de revoir l’état des pistes rurales, une situation qui oblige certains producteurs de la localité à se diriger vers les paysans des pays voisins pour acheter des intrants à la qualité douteuse. Le Premier ministre a reconnu que la plupart des villages visités sont difficiles d’accès. La preuve, c’est qu’au moins sept véhicules de sa délégation se sont embourbés dans des endroits différents. « Cette situation compromet effectivement le développement de l’agriculture parce que si on n’arrive pas à évacuer les produits, ça pose des problèmes », a-t-il fait comprendre. Il a alors annoncé de mettre beaucoup de moyens pour qu’il y ait davantage des pistes rurales praticables.

Des producteurs résolument tournés vers l’agrobusiness

Son rêve, c’est aussi de pousser de toutes ses fortes les gens à s’investir dans le développement agricole. La plupart des sites visités sont exploités par des groupements villageois. Néanmoins, le Premier ministre a pu voir des individus tournés vers l’agrobusiness. Ce qui l’a le plus réjoui est sans conteste les 42,5 hectares d’exploitation agricole appartenant à Moïse Kéré, un analphabète éclairé du village de Bamtanbougou (Kompienga). « C’est une satisfaction totale », a-t-il dit avant d’expliquer. « Il a des revenus considérables et c’est ce que nous aurions souhaité qu’à travers le Burkina Faso, l’effort du gouvernement puisse permette d’avoir des agriculteurs de cette trempe ». M. Kéré emploie 14 personnes et attend un revenu annuel de 5,7 millions FCFA. C’est donc un « salaire » de 480 566 FCFA par mois.

Le chef du gouvernement s’est aussi arrêté chez Philippe Yonli, cogérant d’une usine décortiqueuse de riz. L’usine, un investissement de 25 millions FCFA, a une capacité de 150 tonnes par mois. Elle décortique pour l’heure le seul riz en provenance des bas-fonds aménagés. Les autres productions sont mal récoltées et conduisent à un taux de 100% brisure à l’usine. Producteur et récemment élu président de la chambre agricole régional, M. Yonli tire d’énormes bénéfices dans la production du riz. « La production du riz est très rentable, c’est la filière dans laquelle aucun n’engagement n’est à regretter », a-t-il indiqué. Le Premier ministre tient à ce que ces exemples servent d’école à tous les producteurs de la région et du pays tout entier.

Aimé Mouor KAMBIRE


Les-à-côtés de la tournée

- Les producteurs s’adaptent
La pluviométrie est la principale cause des inquiétudes des producteurs de l’Est. Les pluies se sont installées tardivement amenant les producteurs à changer leurs prévisions. Ainsi, les cotonculteurs se sont rabattus sur la culture du maïs et du riz parce qu’ils éprouvaient de nombreuses difficultés à faire pousser le coton. « Les producteurs du coton, dans leur majorité, se sont repliés sur ces deux céréales qui bénéficient également de l’appui de l’Etat en intrants », selon le directeur régional de l’Agriculture et de l’Hydraulique, Saïdou Kanazoé. Ainsi, comparativement aux prévisions initiales, la production du riz a connu une hausse de 37,38% et le maïs de 40,7%. Outre les caprices pluviométriques, les techniciens de l’Agriculture citent des cas d’abus dans l’utilisation des pesticides. Il s’agit des herbicides considérés aujourd’hui comme « un fléau » dans les provinces de la Kompienga, de la Tapoa et du Gourma.

- Quand les éléphants s’y mêlent
La situation inquiète les autorités de l’Agriculture et de l’Environnement. Les pesticides utilisés se retrouvent dans les points d’eau. L’une des solutions est de trouver des pesticides moins nuisibles. L’autre est d’encourager la fumure organique. « Là, au moins, ce n’est pas nocif », a soutenu le directeur régional de l’Environnement de l’Est, Eugène Compaoré. Dans les trois provinces, on craint également les dégâts causés par les éléphants dans les champs. Des réflexions, deux solutions se sont présentées : « Arriver à empêcher les éléphants de sortir ou faire en sorte que lorsque les éléphants sortent, qu’ils ne trouvent rien à détruire sur leur voie », a expliqué le directeur régional de l’Environnement de l’Est, Eugène Compaoré. Selon lui, dans un cas ou dans l’autre, aucune solution hermétique n’est retenue. On pense alors à une autre solution qui serait de compenser les pertes occasionnées par les pachydermes. « C’est plus complexe mais on n’a pas le choix, il faut envisager toutes les hypothèses possibles », a-t-il dit.

- Le niébé aux femmes
Le projet-pilote niébé a distribué 35, 76 tonnes de semences, exclusivement aux femmes. 5302 productrices en ont bénéficié et ont emblavé près de 200 hectares. Les hommes interviennent dans ce projet en tant que brigadier phytosanitaire ou techniciens agricoles.

Aimé Mouor KAMBIRE

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)