La tournée du chef du gouvernement burkinabè, Luc Adolphe Tiao, dans la région de l’Est s’est achevée sur une note de « grande satisfaction » Bamtanbougou, village situé à 137 km au sud-est de Fada N’ Gourma. Une satisfaction d’autant plus importante que la saison s’est difficilement installée dans cette partie du pays et a failli compromettre la culture de certaines spéculations.

Dans sa phase de démarrage tout comme dans la phase d’évolution, la campagne agricole à l’Est a été « très capricieuse », selon le directeur régional de l’agriculteur, Saïdou Kanazoé. Ce faisant, dans certains champs, les plants n’ont pas atteint une bonne hauteur.
« Dans cette région, la saison des pluies a été capricieuse », reconnaît le Premier ministre, qui se demande si les résultats agricoles escomptés pourraient toujours être atteints ? « On n’a frôlé la catastrophe. Il faut le reconnaître », a-t-il déclaré.

"Dans certains champs, il faut encore quelques pluies pour que les semis montent », a-t-il fait remarquer. Les spécialistes pensent que si les pluies se poursuivent jusqu’à la mi-octobre, tout se passera bien. Il a fallu à Moïse Kéré, un producteur qui a reçu la visite de la délégation, une détermination sans faille afin de réussir à faire pousser son coton, après trois vaines tentatives.

Une tournée pleine d’enseignements

En achevant la tournée, le Premier ministre est plus que jamais convaincu que le Burkina Faso ne devrait plus fonder le développement agricole sur des prévisions pluviométriques naïvement optimistes. « On doit repenser comment développer notre agriculture en se disant qu’il est difficile de prévoir si la saison sera bonne ou pas », a-t-il dit. Mais dans l’ensemble, le Premier ministre dit tirer une grande satisfaction et beaucoup d’espoir après son passage dans les champs. Son bonheur ne se trouve pas dans la pluviométrie, mais dans l’engagement aussi bien des producteurs, des agents d’encadrement et l’utilisation des nouvelles techniques et pratiques agricoles. La région de l’Est regorge d’exemples illustratifs en la matière.

A Koulwoko, la technique de fertilisation qu’enseigne le Programme d’investissement en fertilité agricole (PICOFA), montre que le sol ne constitue plus un obstacle. « J’ai été admiratif pour ce que j’ai vu (à Koulwoko) », s’est-il réjoui. Il a aussi vu des paysans engagés et déterminés à produire de grandes quantités de riz, notamment à Zanré (100 exploitants), à Nagré (84 exploitants) et à Djaoda où le champ couvre 100 hectares. Ce qui lui fait croire que le Burkina Faso pourrait atteindre l’autosuffisance alimentaire dans quelques années concernant cette denrée. « Je pense que cela est possible et cela suppose que les efforts soient poursuivis », estime le chef du gouvernement. La suite de cette tournée dans les prochaines éditions.

Aimé Mouor KAMBIRE

Sidwaya