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CELEBRATION DE L’ASSOMPTION A DISSIN : Chants, louanges et danses en l’honneur de la Vierge Marie

Publié le mercredi 24 août 2011 à 03h11min

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Les fidèles catholiques de Dissin à l’instar des chrétiens du monde ont célébré dans la ferveur la fête de l’Assomption le 15 août 2011. C’est la paroisse Sainte Thérèse de l’enfant Jésus qui a accueilli les fidèles chrétiens venus d’horizons divers. La particularité de cette fête, c’est qu’elle draîne du monde à Dissin. Cette localité de la province du Ioba est devenue à la limite un lieu de pèlerinage pour bon nombre de chrétiens. Nous y avons fait un tour le 15 août dernier ? L’ambiance du "15-Août" de Dissin dont la renommée a traversé les frontières du Burkina.

Dissin est un département de la province du Ioba situé à 42 km de Diébougou et à une vingtaine de km de Hamélé au Ghana. Il accueille annuellement de milliers de chrétiens pour la célébration de la fête de l’Assomption, communément appelée là-bas le "15-Août". En route ce 15 août pour Dissin à partir de Diébougou, nous avons vu une file interminable de personnes qui à vélo, à moto ou à pieds se rendaient aussi dans cette localité. Sur place, l’église Sainte Thérèse de l’enfant Jésus de Dissin refusait déjà du monde ; les portes d’entrée obstruées par des fidèles chrétiens qui n’ont pas eu de place à l’intérieur.

Certains ont choisi de rester à l’extérieur assis sur des chaises ou sur des tabourets qu’ils ont amenés de la maison. D’autres fidèles sont assis à même le sol ou debout. On n’avait pas nécessairement besoin d’être dans l’église puisque les hauts-parleurs installés à l’intérieur relayaient les paroles et les chants au-delà de la cour de l’église. Quelques minutes après, le gouverneur du Sud-Ouest, Hadja Kadidiatou Zampaligré/Sanogo, accompagnée du haut- commissaire du Ioba, fait son entrée et est aussitôt installée. Pour avoir accès à l’église, nous nous sommes frayé discrètement un passage parmi les fidèles. Dehors, les véhicules garés avaient des immatriculations burkinabè, ivoirienne, togolaise et ghanéenne. La messe, célébrée par l’abbé Ferdinand Hien, s’est déroulée en quatre phases : les rites d’ouverture, la lithurgie de la parole, la lithurgie eucharistique et les rites de conclusion.

Après la lecture de l’évangile selon saint Luc, l’abbé Eric Hien, aumônier militaire, a invité les chrétiens, à travers son homélie, à vivre à l’image de la Vierge Marie qui a eu une vie pieuse sur terre. En prenant appui sur la théorie de l’attraction universelle de Newton qui soutient que plus un corps est lourd, plus il est attiré par la terre, il a exhorté les fidèles à ne pas alourdir leur âme de péchés afin qu’elle s’élève au ciel. Au cours de la célébration, la parole a été donnée au tout nouveau gouverneur de la région qui venait de boucler une tournée de prise de contact dans les quatre provinces du Sud-Ouest. Ce fut pour elle l’occasion de souhaiter bonne fête aux chrétiens et de demander leur soutien pour conduire le Sud-Ouest vers de meilleurs lendemains.

De confession musulmane, elle a invité chacun à prier correctement le père céleste selon la voie qu’il a choisie et dit être honorée de faire la fête avec ses frères chrétiens et surtout de célébrer la femme à travers la Vierge Marie. Parés de leurs plus beaux habits dont le fameux boubou dagara communément appelé « dagara kparou » dans la localité, les fidèles chrétiens ont célébré la Vierge à travers chants, louanges et danses parfois accompagnés de you-you stridents.

La fête ne doit pas supplanter la prière

L’Assomption, selon Yves Ghislain Somda, curé de la paroisse de Dissin, est un dogme qui a été proclamé et sa célébration est obligatoire pour tout chrétien. Elle consacre, poursuit-il, la montée de la Vierge Marie au ciel. Et tout bon chrétien "doit vivre à l’image de Marie pour monter aussi au ciel corps et âme", a-t-il ajouté. A la fin de la messe, les gargotes ont été prises d’assaut. Tout au long de la principale voie qui traverse la ville de Dissin, ce sont des buvettes, des restaurants, des stands de compagnies de téléphonie mobile qui se sont installés pour offrir leurs services. Les fidèles chrétiens et non chrétiens, en famille ou en groupes d’amis se sont désaltérés après avoir prié pendant près de 4 heures d’horloge. Certains qui ont rallié Dissin pour l’ambiance festive avant même la fin de la célébration de la messe ne se sont pas privés des brochettes succulentes et de la bière fraîche qui coulait à gogo. A ces personnes, l’abbé Eric Hien les a exhortées à faire en sorte que l’aspect festif n’occulte pas le spirituel.

Pour lui, il faut bien fêter mais il faut prier d’abord. Il faut faire une introspection de sa vie, poursuit-il, tendre à la vie de Marie, la mère de tous les chrétiens, le jour de l’Assomption avant toute réjouissance. Le moins que l’on puisse dire est que cette fête draîne du monde d’horizons et d’origines divers. Certains profitent de la célébration de la messe de l’Assomption pour rendre visite aux parents ou pour retrouver des copains qu’ils ont perdu de vue depuis longtemps. Joseph Antoine Somda, venu d’Abidjan en Côte d’Ivoire, est visiblement ému de retrouver les siens. Il nous a par ailleurs confié qu’il vient annuellement, chaque 15 août, à Dissin pour l’Assomption. Au moment de notre départ aux environs de 14 h, le monde continuait toujours d’affluer à Dissin.

François SOME (collaborateur)

Le Pays

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