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CNT : Une feuille de route avant la déroute du Guide

Publié le vendredi 19 août 2011 à 01h53min

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« Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ». Cette sagesse, qui nous enseigne qu’il ne faut pas utiliser ou considérer comme acquise une chose avant de l’avoir entre ses mains, semble avoir échappé aux rebelles du Conseil national de transition en Libye. En effet, sans doute ragaillardi par ses succès militaires contre les troupes de Mouammar Kadhafi, qui lui ont permis de prendre le contrôle de plusieurs localités et d’arriver aux portes de Tripoli (NDLR : même si les avancées démenties par les pro-Kadhafi sont difficiles à vérifier), l’organe politique des insurgés libyens, le Conseil national de transition (CNT), a rendu publique, le mercredi 17 août 2011, sa « déclaration constitutionnelle », une nouvelle feuille de route pour l’après-Kadhafi.

Ce document, divisé en 37 articles étalés sur une dizaine de pages, définit les grandes étapes de la période de transition suivant une éventuelle chute du colonel Kadhafi. C’est en fait une version modifiée et détaillée de la feuille de route, présentée en mars par l’organe basé à Benghazi, dans laquelle le CNT réaffirme être "la plus haute autorité de l’Etat (...),le seul représentant légitime du peuple libyen, et tirer sa légitimité de la révolution du 17 février".

Le moins que l’on puisse dire est que le scénario y est d’ores et déjà bien ficelé : dès la "déclaration de libération", il quittera la capitale rebelle, Benghazi, pour venir siéger à Tripoli. Sitôt au pouvoir dans la capitale libyenne, le CNT nommera, dans un délai maximum de trente jours, un bureau exécutif temporaire ou gouvernement intérimaire chargé de la conduite des affaires du pays. Ce gouvernement aura notamment pour mission d’organiser, en un maximum de 240 jours (huit mois), l’élection d’une "Conférence nationale", Assemblée nationale de transition avec 200 membres.

Le CNT quittera le pouvoir dès la première session de cette "Conférence nationale", qui deviendra, dès lors, le représentant légitime du peuple libyen. Dans un délai n’excédant pas trente jours, l’Assemblée de transition nommera un Premier ministre, dont le gouvernement nouvellement formé sera soumis à un vote de confiance.

Ainsi, un guide pour l’après-Guide a été élaboré. Reste maintenant à savoir quand est-ce qu’il pourra être mis en application, car le hic avec cette nouvelle feuille de route justement, c’est qu’elle a été conçue avant la déroute du Guide de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste (sic). Même si sa fin semble être proche, il ne faut pas vendre la peau du Guide avant d’avoir mis le grappin sur lui.

Hyacinthe Sanou

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 19 août 2011 à 10:59 En réponse à : CNT : Une feuille de route avant la déroute du Guide

    Mr Sanou, c’est vrai, la pression est forte mais le guide est toujours là. Son départ n’est pas proche. L’avancée de l’OTAN (parce que c’est elle qui fait la guerre pour que les rebelles avancent) est amplifiée par les medias occidentaux qui ont largement contribué à ce complot contre la Grande Jamahiriya Arabe libyenne. Un commentateur français a même reconnu sur France 24 (un media très partisan) qu’on est en train d’avoir des résultats grâce au travail des medias, de l’OTAN, des rebelles, etc. La majorité des medias occidentaux et arabes ont contribué à diaboliser le guide, et les gens comme les Bernard Henri-Lévy ont fait le boulot. Même en Afrique, la presse ne s’est pas vite rendue compte que c’était un complot contre la Libye. Et dès les premiers jours du conflit, quand les medias arabes comme Al jezira et Al houra ont annoncé que les troupes kadhafiennes ont fait 4000, 6000, 10000 morts et que savons-nous encore, la presse africaine s’en est elle aussi saisie et en a fait son chou gras.Elle a même oublié que c’est un pays africain qui est agressé par l’imperialisme occidental. Donc, ce qui est en train d’arriver au peuple libyen aujourd’hui, la presse mondiale a une grande responsabilité dedans. Elle fait son travail, me dira-t-on. Mais quel travail ? Un travail fait de mensonges et de calomnie. Si l’OTAN massacré 12, 40 ou 85 libyens (une population qu’elle dit venir protéger) et que la télé Jamahiriya présente les images, les reporters occidentaux, qui sont très loin du théâtre d’opérations, affirment qu’« il est difficile de croire en la sincérité de ces gens-là" (de Kadhafi) parce qu’ ils voient toujours un montage dans tout ce que la télé libyenne présente. Voyez-vous comment la presse s’est rendue complice d’une forfaiture en Libye. Pour terminer, mr Sanou, je dirai que qui connaît Tripoli, se convaincra que cette ville n’est pas prenable facilement comme on le pense

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