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Côte d’Ivoire : Antoine Césaréo répond à Jean-Pierre Bejot

Publié le vendredi 12 août 2011 à 18h58min

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Se sentant diffamé dans l’un des articles sur la « Chronique de la fondation « houphouëtiste » de la République de Côte d’Ivoire » de M. Jean-Pierre Béjot, M. Antoine Césaréo nous a envoyé la réplique suivante que nous publions intégralement.

Réplique d’A. Césaréo, pour ce qui le concerne, à l’article de La Dépêche Diplomatique publié dans lefaso.net en date du 22/06/2011 qui présente un caractère diffamatoire.

L’Amicale des Anciens des Grands Travaux de Côte d’Ivoire (AGCTI) dont Antoine Césaréo est le président d’honneur vient de lui transmettre un article de « La Dépêche Diplomatique » signé par Jean–Pierre Bejot, en date du mercredi 22 juin 2011, qui relate en haut de page 2 :
« Sous Houphouët, Césaréo était considéré comme l’un des hommes les plus puissants de la Côte d’Ivoire. Il régnait sur la Direction et Contrôle des Grands Travaux, la DCGTX, qui comptait une centaine d’ingénieurs et d’économistes étrangers et une centaine de cadres ivoiriens ainsi que 400 collaborateurs. Césaréo contrôlait techniquement, économiquement et financièrement toutes les réalisations entreprises dans le pays et a participé à ce titre, dans les années 80, aux négociations sur la dette extérieure ivoirienne à Washington… César disait qu’il était l’homme le plus détesté de Côte d’Ivoire. Ce n’était pas faux. Avant, disait-on, tout le monde bouffait un peu, maintenant, il n’y a que Césaréo et deux ou trois ministres d’état (ses rares amis) qui se remplissent les poches » . Jean-Baptiste Placca, Jeune Afrique Economie, mars 1988.

Antoine Césaréo précise à cet effet que la citation reproduite par La Dépêche Diplomatique ci-dessus citée, extraite et isolée de son contexte général (article de 7 pages, J.A.E. mars 88), constitue par le caractère diffamatoire pour le moins surprenant, une atteinte calomnieuse envers A. Césaréo et la DCGTX qu’il a créée.

Le « disait-on » ci-avant précité désigne selon J.B Placa « les détracteurs », « les adversaires d’A. Césaréo », « les ennemis de l’ombre », de fait peu crédibles dans leurs déclarations.

A. Césaréo n’avait aucune relation spécifique avec les ministres d’état dont il serait question. A. Césaréo et la DCGTX étaient placés sous l’autorité exclusive du Président de la République de Côte d’Ivoire Felix Houphouët-Boigny.
B.
Toujours selon J.A Economie de mars 1988, le Chef de l’Etat qualifiait Césaréo « de compétent, d’efficace, de grande capacité de travail, d’intègre, de rigoureux, de discret… » et la DCGTX « de tombeau des commissions, d’outil efficace et de grande rigueur ».

A. Césaréo a servi avec rigueur, fidélité et détermination la Côte d’Ivoire pendant 27 ans. Les autorités ont eu tout le temps pour s’assurer de la probité de ce haut responsable qu’on est venu rappeler en juillet 1977 pour créer la DCGTX.

Dans le même ordre d’idées, A. Césaréo dénonce également les allégations mensongères de La Dépêche Diplomatique, en ce qui concerne son départ de la Côte d’Ivoire : « Le 30 novembre 1989, Césaréo sera brutalement remercié après 26 années passées en Côte d’Ivoire dont 13 à la tête de la DCGTX ».

La vérité est toute autre :
- A. Césaréo a décidé de quitter la Côte d’Ivoire et de cesser ses activités à l’âge de 60 ans, après 13 années de lourdes responsabilités et d’un travail intensif. Le Président en avait accepté le principe à condition que « A. Césaréo achève intégralement le programme important de réalisation des travaux entrepris depuis la création de la DCGTX en juin 1977 et désigne un ou plusieurs successeurs au sein de la DCGTX susceptibles de le remplacer ». Six noms ont été proposés en fonction des priorités du moment.
- Lors de la réception de départ donnée en l’honneur de A. Césaréo, le Chef de l’Etat s’adressant aux journalistes présents avait tenu à leur préciser de façon insistante pour éviter toute interprétation de leur part que : « Monsieur Césaréo et lui seul, avait pris la décision de quitter la Côte d’Ivoire », ajoutant : « nous le regrettons…mais il nous reviendra ».

Quelques jours avant son décès, le Chef de l’Etat avait « convoqué » A. Césaréo à Paris. Après quelques échanges et au moment du départ, celui-ci lui prit la main et le regardant fixement lui dit
d’un ton décidé qui était le sien « on rentre au pays ». Emu, A. Césaréo acquit la conviction qu’il ne le reverrait plus.

De 1977 à 1990, après sa création et son rayonnement, la DCGTX a été placée sous l’autorité du Chef de l’Etat, le Président Felix Houphouët-Boigny. Ce fut pour le pays une période d’assainissement, de redressement, de réalisation de très nombreux et importants travaux à un niveau de prix très acceptable, dans tous les secteurs de l’économie ivoirienne avec ses retombées heureuses notamment pour la population de ce pays. Fraternité matin n° 6777 de mai 1987.

De 1990 à 2011, après le départ d’A. Césaréo et la disparition du Président Félix Houphouët-Boigny, la DCGTX dénaturée est redevenue le BNETD.

La lutte de succession au pouvoir suprême de la nation s’est progressivement armée et s’est installée avec tous les désordres qui ont suivi.

Le développement de la Côte d’Ivoire durant cette triste période non seulement n’a pas progressé mais a malheureusement fait économiquement un bond en arrière qu’il convient d’évaluer.
Le pays s’est dégradé, la population s’est divisée.

Antoine Césaréo

A. Césaréo rappelle à La Dépêche Diplomatique les autres articles de presse cités :

- J.A économie n° 172 octobre 1993

- Fraternité matin n° 6777 de mai 1987

- J.A économie n° 172 mars 1988, J.B Placca : « Qui est Antoine Césaréo ? Cet ingénieur français de 57 ans est considéré comme l’homme le plus puissant de Côte d’Ivoire après Houphouët. En faisant réaliser des économies de plusieurs milliards sur les grands projets des travaux publics, il est devenu indispensable…et s’est fait beaucoup d’ennemis. Sa réussite et son efficacité doivent-elles servir d’exemple pour toute l’Afrique ? ».

- J.A économie n° 172 octobre 1993, J.B Placca : « Toutes les grandes écoles de Yamoussoukro, plusieurs hôpitaux, 2000 kms de routes bitumées, et bien d’autres réalisations de premier plan. En Côte d’Ivoire, le nom d’Antoine Césaréo rime avec grands travaux. En vingt-six ans, ce français, ingénieur général des travaux publics, aura tout connu dans ce pays : la brousse puis les palais, les peines, les pires difficultés du terrain puis la gloire. Et aussi l’impopularité. Car le président Felix Houphouët-Boigny l’avait chargé de plonger son nez dans les mangeoires pour mettre de l’ordre dans certains marchés publics. »

- Fraternité matin n° 6777 de mai 1987 : l’article est consultable. Il concerne la visite du chef de l’état à la DGCTX accompagné de l’ensemble des membres du Gouvernement. Le Conseil des Ministres exprime « sa totale satisfaction devant l’organisation et le fonctionnement de ce « grand service de l’état ».

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Vos commentaires

  • Le 12 août 2011 à 23:02 En réponse à : Côte d’Ivoire : Antoine Césaréo répond à Jean-Pierre Bejot

    Hooo hooo hooo !!! Deux français qui s’affrontent sur un site du Burkina. Cela suscite beaucoup d’interrogations et donne à réfléchir.

    Issa COMPAORE.

  • Le 13 août 2011 à 15:34, par Goomzanga du BF En réponse à : Côte d’Ivoire : Antoine Césaréo répond à Jean-Pierre Bejot

    Ce monsieur, j’ai entendu parler de lui quand j’étais au Collège ; mais en mal mais en bien surtout sur sa capacité à déceler les irrégularités, à concevoir de grands plans de développement. J’ai connu beaucoup de cadres d’origine burkinabé qui ont travaillé à la DGTX et qui appréciaient le travail mené par Cesaréo. A titre d’exemple : l’autoroute du Nord, la Baslique de yamoussoukro, la Cathédrale notre Dame d’Abidjan, le lycée scientifique de Yamoussoukro, l’INSET et autres grands établissements supérieurs.
    Je suis étonné qu’il soit cité parmi les pilleurs de la République mais si comme le disait le Président FHB "on ne regarde pas dans la bouche du grilleur d’arachides". C’est un vrai monsieur (même si c’est un bourgeois) ; mais lui n’a pas bu le sang des Ivoiriens comme le PDCI et les refondateurs.

  • Le 13 novembre 2018 à 22:31, par dupont En réponse à : Côte d’Ivoire : Antoine Césaréo répond à Jean-Pierre Bejot

    Monsieur Antoine Césareo fut un blanc exemplaire en Afrique comme il y en eut très peu ; il a travaillé dur pour un pays ( la Côte d’Ivoire) et un homme (M. le Président Houphouët-Boigny) qu’il aimait profondément et qu’il a placés au-dessus de tout ; son départ à la demande de la BM et du FMI aiguillonnés par ceux qui y avaient intérêt, est la preuve même de sa probité et de son engagement inconditionnel ; dommage que les ivoiriens de haut niveau - au moins ceux d’entre eux qui souhaitent voir évoluer leur pays et leur peuple, ne citent pas plus souvent cet exemple ; l’Afrique a seulement besoin de quelques blancs de cette trempe, les autres peuvent rester chez eux ...

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