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BARRAGE DE MOUSSODOUGOU : La digue se fragilise dangereusement

Publié le jeudi 11 août 2011 à 01h46min

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Le dimanche 7 août 2011, le ministre de l’Agriculture et de l’hydraulique, Laurent Sédogo, est allé constater l’état de la digue du barrage de Moussodougou qui, depuis sa mise en œuvre en 1991, s’est fragilisée d’année en année. A entendre les techniciens, la cassure de cette digue, si elle venait à se produire, causerait des dégâts énormes. C’est pourquoi, selon le ministre, il faut agir et vite car il y a péril en la demeure.

Le barrage de Moussodougou, situé à une cinquantaine de kilomètres de Banfora, avec ses 40 millions de mètres cubes d’eau, est un ouvrage très important pour la région des Cascades. La population profite beaucoup de son eau, en fait des usages multiples pour des besoins extrêmement stratégiques à l’image de la SN-SOSUCO, de la plaine aménagée de Karfiguela, de la ville de Sidéradougou et de celle de Banfora. Au cours des opérations de surveillance, les techniciens du barrage ont détecté des anomalies aussi bien en amont qu’en aval. Après la digue, il y a des écoulements d’eau assez inquiétants qui montrent que cet ouvrage, qui doit empêcher l’eau de couler, se fragilise. A certains endroits on constate des affaissements.

C’est cet état de dégradation de la digue qui a amené le ministre de l’Agriculture et de l’hydraulique Laurent Sédogo à se rendre à Moussodougou le dimanche 7 août 2011. Il a été accompagné dans cette sortie par le gouverneur de la région des Cascades, Toukomnogo Léonard Guira, et le directeur régional de l’agriculture ainsi que des partenaires techniques. "Nous avons fait des investigations poussées et nous nous sommes rendus compte qu’il y a péril en la demeure", a dit le ministre Sédogo qui a ajouté que "Si rien n’est fait, à terme, cela pourrait créer une catastrophe d’une grande ampleur". En effet, le barrage de Moussodougou est situé en hauteur dans les collines par rapport à toutes les installations qu’il approvisionne.

En contre-bas, il y a la SN-SOSUCO, la plaine de Karfiguela et la ville de Banfora. "Si par un hasard malheureux la digue se fragilise, ce sont 40 millions de mètres cubes d’eau, donc autant de tonnes en terme de force, qui vont déferler sur toutes ces installations", s’est inquiété le ministre Sédogo pour qui ce serait un tsunami. C’est pourquoi, renchérit-il, il nous faut prendre les dispositions pour arrêter cet écoulement d’eau et éviter une catastrophe". Pourtant, la mise en œuvre de ce barrage date seulement d’une vingtaine d’années. A la question de savoir si les travaux ont été bien exécutés, Laurent Sédogo répond qu’en matière de technique, on fait toujours des choix et dans chaque choix, il y a des avantages mais aussi des inconvénients.

"Très certainement, a-t-il poursuivi, au moment où la digue se construisait, un certain nombre de critères ont conduit à ce choix technique. Mais dès que le barrage a pris de l’eau, on s’est aperçu juste un an ou deux après que, déjà, il y avait cette fuite d’eau. Les techniciens avaient cru en son temps qu’avec le phénomène de l’apport de matériau, la fuite se colmaterait. Mais, 20 ans après, on se rend compte que l’infiltration s’est même accentuée".

4 milliards de F CFA pour arrêter l’infiltration

Plusieurs solutions ont été décrites par les spécialistes. La première, a expliqué le ministre, consiste à faire en sorte que là où il y a l’eau, c’est-à-dire en amont, qu’on puisse mettre une paroi étanche tout comme si on mettait un film plastique pour éviter que l’eau ne s’infiltre. Ce film plastique, soutenu par une couche d’argile bien damée, ferait un tapis bien étanche. Mais, a poursuivi le ministre Sédogo, cela demande un travail énorme puisque tout l’eau du barrage devrait être vidée. Ce qui priverait du même coup la SN- SOSUCO et l’ONEA d’eau pendant quelque temps. La 2e solution qui avait été envisagée était d’intervenir sur la partie où l’écoulement d’eau a été constaté. Une troisième solution, celle qui semble s’imposer, est l’ouverture d’une tranchée sur près de 80 cm de large sur la digue jusqu’à la roche. Tout le long de la digue sera coulée une matière imperméable et le colmatage qui s’en suivra permettra d’arrêter définitivement l’infiltration. Selon le ministre de l’Agriculture, c’est une solution radicale qui va coûter très cher.

Et contrairement à la première solution qui coûterait autour de 2 milliards 500 millions de F CFA, celle qui s’impose s’élève à près de 4 milliards de F CFA. Toutefois, le ministre a rassuré que la digue n’est pas en train de céder pour l’instant. Le travail de surveillance va se poursuivre et la charge du barrage sera régulièrement équilibrée pour éviter que le phénomène ne s’accélère. Pendant ce temps, a-t-il ajouté des dispositions seront prises pour faire venir les entreprises habilitées. "Je pense que si tout va bien, cette solution doit être définitive à l’’hivernage prochain", a-t-il conclu.

Mamoudou TRAORE

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 11 août 2011 à 13:08 En réponse à : BARRAGE DE MOUSSODOUGOU : La digue se fragilise dangereusement

    Vraiment dommage !
    Voyez pourquoi on a du mal à croire aux argumentations de nos responsables politiques ! Un barrage construit seulement en 1991 et qui menace déjà de céder ! Il faut qu’on apprenne à investir pour le long terme en évitant la corruption dans nos comportements habituels. Nos routes, nos bâtiment, nos ponts, etc.,on ne semble pas investir en pensant à notre progéniture. Mais le pire, c’est que le plus souvent nos dirigeants refusent de reconnaître les faits. Les propos du ministre pour justifier l’état actuel du barrage de Moussodougou est une manière, on le sait, très polie de couvrir une situation antérieure qui n’honore pas du tout le gouvernement ! Voilà qu’on est obligé aujourd’hui d’investir encore des milliards pour sauver une situation urgente. Cela me rappelle l’argumentaire de l’ancien ministre P. Clément Sawadogo, un ministre que j’aimais bien pour sa modestie, rejetant les critiques contre la gestion de l’ex maire de Boulmiougou pendant que d’autres maires provinciaux étaient démis de leurs fonctions et traduits devant les juridictions.Il les avait traitées, je me rappelle, de critiques sans fondements, avant que les récents soulèvements ne contraignent le gouvernement à reconnaître l’évidence. Reconnaissons que soit ce barrage a été mal construit et l’argent dilapidé dans les sillages de la corruption, soit sa conception a été mal planifiée par les techniciens. Reconnaître la vérité amènent le peuple à savoir que les choses changent réellement et que désormais rien ne sera comme avant.
    Amicalement !

  • Le 11 août 2011 à 19:58 En réponse à : BARRAGE DE MOUSSODOUGOU : La digue se fragilise dangereusement

    Moussodougou est la capitale des sorciers gbins. Faut pas que le gouvernement il va gaspiler l’ argent faire des conories pour des gens qui savent voler pripripri la nuit.Ces esclaves -la sont trop fort meme quoi, Regardez Moussodougou. Ca veut dire le village des femmes. Elles ont mange tous les hommes devenir mainant les boss du village.
    Kambou Sie Neflite

    • Le 25 août 2011 à 10:00, par ANO En réponse à : BARRAGE DE MOUSSODOUGOU : La digue se fragilise dangereusement

      Attends que ton oncle soit premier ministre ou ministre de l’agriculture pour leur prodiguer le conseil. Petit esclave, on parle de barrage et toi tu parles d’autre chose. Tu va jamais rien comprendre toi !!!! Il faut que je te consigne au champ pendant un bon bout de temps et tu comprendra un peu, tête brûlée.
      SIRIBIE

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