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Djibrill Bassolet rend visite au bataillon Laafi au Darfour

Publié le jeudi 4 août 2011 à 04h05min

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Le 1er août 2O11, le Chef de la diplomatie burkinabè a rendu visite au bataillon burkinabè de maintien de paix au Darfour. Cette visite positivement appréciée par la troupe, a été l’occasion pour le Ministre Bassolé de s’enquérir des nouvelles des militaires et de les encourager dans leur rude mais noble mission de préservation de la paix et de la sécurité dans cette région du Soudan.

Le 1er août 2011 a été qualifié de grand jour par le bataillon Laafi qui, par la voix de son Commandant, le Colonel Yaya Séré, a souhaité la bienvenue au Ministre Bassolé et à sa délégation. Pour lui, cette visite dénote de l’intérêt que les plus hautes autorités burkinabè accordent au bataillon et à sa mission. Le colonel Séré, après avoir présenté au Ministre les principaux responsables du poste de commandement, a invité le Capitaine Victor Tankoano à présenter à leur hôte la situation dans leur zone de responsabilité dont le Poste de Commandement est situé à une dizaine de kilomètres de la frontière avec le Tchad.

Le Bataillon burkinabè baptisé BURKBATT2 est déployé dans une localité dénommée Forobaranga. Sa zone d’intervention s’étend sur environ 17 000 Km². Divers groupes ethniques (Four, Zaghawa, Massalit, Riweigat, Dajo…) vivent dans cette zone dépourvue de réseau routier viabilisé et pauvre en ressources hydrauliques. La mission du bataillon burkinabè dans cette localité est de garantir « la sécurité dans sa zone de responsabilité par des patrouilles, des escortes de convois et la protection des civils tout en maintenant un haut niveau de protection de la force afin de contribuer de manière efficiente à l’application du mandat de la MINUAD et de l’Accord de paix du Darfour ». Notons que cette zone est régulièrement sous la menace de bandits armés qui se sont spécialisés dans le braquage et le vol de véhicules tout-terrain.

Le bataillon travaille donc à mettre les populations (essentiellement des agriculteurs et des éleveurs, y compris les déplacés du fait de la guerre) en confiance en organisant des patrouilles dans les villages et les villes de sa zone d’opération. Les conditions de vie de ces populations étant très difficiles malgré le soutien des organisations non gouvernementales, BURKBATT2, dans la limite de ses capacités, apporte sa contribution à travers des activités civilo-militaires en utilisant ses propres moyens notamment la Compagnie du génie pour aider les populations dans les travaux tels que la réfection des voies, la rénovation d’écoles, l’adduction d’eau potable, la réinstallation dans de nouveaux camps de personnes déplacées du fait du conflit armé, le nettoyage de sites libérés par ces personnes déplacées. Cette sollicitude des militaires burkinabè conjuguée à l’intérêt qu’ils accordent aux activités sociales en y participant, a renforcé le climat de confiance entre eux et les différentes populations.

Outre ces différentes interventions, le bataillon a toujours un dispositif qui veille également à la protection de son propre camp. Toutes ces actions nécessitent le maintien et le renforcement du potentiel opérationnel des hommes, que le commandement assure en organisant des séances d’instruction et d’entrainement hebdomadaires.

Les défis du bataillon

Si le travail du bataillon est reconnu et salué par l’ensemble des acteurs sur le terrain, il faut noter qu’il ne se fait pas sans difficultés, et les hommes ont saisi l’occasion de la visite du Ministre Bassolé pour exposer les défis qui sont les leurs. Il s’agit, entre autres, de la surcharge des activités (les hommes doivent mener les opérations et construire de nouveaux camps), de l’état défectueux des routes (les ¾ de la zone sont impraticables en saison hivernale), du manque de champ de tir à proximité, de la lenteur du soutien logistique de la part de la MINUAD. Les attentes du bataillon vis-à-vis du Burkina portent essentiellement sur l’approvisionnement en pièces de rechanges (batteries, pneus…), le matériel de fonctionnement (containers frigorifiques, unités de traitement d’eau…), l’insuffisance des armes collectives, la dotation en véhicules adaptés pour le commandement, les moyens financiers pour s’assurer une autonomie, l’irrégularité des indemnités octroyées par les Nations Unies …

Malgré les difficultés rencontrées, le contingent burkinabè a exprimé sa disponibilité à travailler avec abnégation afin de « maintenir toujours haut le flambeau du Burkina Faso ».
C’est dans ce sens que depuis mai 2011, il s’est réorganisé en vue d’occuper deux autres sites à El Geneina et à Habila. La construction de ces nouveaux camps a nécessité le prolongement du contrat de la Compagnie du génie.

Rester digne au-delà de difficultés

Après le briefing fait par la hiérarchie du bataillon, le Ministre Bassolé s’est entretenu avec l’ensemble des militaires à qui il a exprimé la satisfaction et la fierté des plus hautes autorités burkinabè quant à la bonne qualité de leur prestation au Darfour. En effet les Nations Unies, l’Union Africaine, la MINUAD ainsi que les autorités soudanaises ont salué le professionnalisme avec lequel le bataillon exécute sa mission. Il ajoutera que leur comportement exemplaire était un grand honneur pour le Médiateur qu’il a été dans cette crise. Il a salué le comportement professionnel des hommes et les a encouragés à maintenir ce cap. Il dira que la mission du bataillon est celle d’ambassadeur du Burkina Faso auprès de l’Union Africaine, des Nations Unies, des populations du Darfour, (et les hommes et femmes qui le composent se doivent de contribuer à faire rayonner l’image du Burkina Faso dans cette région en crise).

Il les a félicités pour leur courage et les a invités à rester dignes malgré les difficultés, à continuer de renforcer cette image d’une armée burkinabè consciente de ses responsabilités et capable de les assumer. Le gouvernement et la hiérarchie militaire, a-t-il rassuré, examineront avec attention leurs préoccupations.
Le Colonel Major Aly Paré, sous chef logistique et plans de l’Etat Major Général des Armées, qui était de la délégation, a confirmé les assurances du Ministre en les informant notamment des dispositions prises pour la gestion des différentes attentes.
Les échanges avec les militaires ont ensuite porté sur divers sujets relatifs à leur quotidien mais aussi à la promotion de l’expertise burkinabè dans les instances internationales.

La visite du Ministre s’est déroulée à la veille de la relève du tiers du Bataillon composé de 278 éléments précurseurs dans la première quinzaine du mois d’août. Les 2/3 restants du bataillon seront relevés en décembre 2011 avec le déploiement des derniers éléments du Bataillon Déoural.

Le Ministre Bassolé avant de prendre congé de la troupe, a été invité à signer le livre d’or du bataillon et à partager un repas dans une ambiance conviviale. Promesse a été faite aux hommes que des efforts seront faits pour organiser d’autres visites même si elles ne seront pas de niveau ministériel.

En rappel, c’est en août 2009 que le Burkina Faso, à travers le bataillon Laafi baptisé Burkbatt1, a débuté sa mission au Darfour sous la tutelle de la Mission conjointe des Nations unies et de l’Union africaine au Darfour (MINUAD), avec un effectif de 800 hommes. En août 2010, il devient Burkbatt2 après la relève de 275 éléments précurseurs et la relève complète des hommes restants en décembre 2010.

Yolande Kalwoulé

DCPM MAECR

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Vos commentaires

  • Le 4 août 2011 à 14:16, par patrick En réponse à : Djibrill Bassolé rend visite au bataillon Laafi au Darfour

    bassolet c est avec un t a la fin

    • Le 7 août 2011 à 15:39, par Jospin SOUKY En réponse à : Djibrill Bassolé rend visite au bataillon Laafi au Darfour

      Bravo M.le Ministre ! Les hommes sur le terrain ont besoin de ce genre de visites qui remonte le moral !De Djibril Basssolé il ne pouvait en être autrement. En effet, cet officier supérieur converti à la diplomatie,a le sens de l’honneur, de la responsabilité et surtout de l’humilité !Continuez à rendre visite aux troupes à l’exterieur et visitez également vos chanceleries. C’est le manque de dialogue et de contacts qui engendre les problemes ! Avec toutes ces qualités en vous,vous ne comptez pas faire le Faso autrement ! J’oubliais que dèvouement,loyauté et efficacité sont votre crédo ! Bon vent M.le Ministre !

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