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Produits de grandes consommations : Du sucre au coût amer

Publié le mardi 2 août 2011 à 02h30min

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Une véritable révolution dans le domaine. C’est comme cela que l’on pourrait qualifier la décision du gouvernement burkinabè de libéraliser, à partir du 9 mai et pour une durée de trois mois, les importations sucrières. Cette réforme devrait mettre un terme au monopole de fait que détient la Sodisucre depuis 2008 et permettre une plus grande fluctuation - à la baisse - du prix des précieux cristaux. Les importateurs rencontrés semblent convaincus que le premier bénéficiaire de ce geste sera le peuple burkinabè.Mais environ 2 mois après, au lieu de dégringoler, le prix du sucre s’est hissé à des sommets jamais atteints au Burkina Faso.

Face à la constante augmentation des prix - qui a vu le kilogramme de sucre passer de 400 FCFA à plus de 800 FCFA en quelques années -, afin de rendre la survie alimentaire des Burkinabè moins périlleuse et apaiser le houleux climat social secouant le Faso, le gouvernement de Luc Adolphe Tiao a dernièrement entrepris quelques salutaires réformes. Il a, après avoir consulté les acteurs économiques concernés ( importateurs, grossistes et détaillants) ainsi que certaines organisations de défense des droits des consommateurs (syndicats, Ligue des consommateurs ou encore la Coalition de lutte contre la vie chère), décidé d’ouvrir l’importation du sucre à tous les opérateurs commerciaux intéressés.

Cette mesure, qui a pris effet le 9 mai 2011 et qui sera réévaluée dans trois mois, est saluée avec enthousiasme par tous ceux dont la vente en gros des denrées alimentaires est leur gagne-pain. Ils sont plus qu’impatients de mettre à mal le contrat d’exclusivité liant la Société nationale - Société sucrière de la Comoé (SN-SOSUCO), seule productrice nationale de sucre de canne fondée en 1968 et exploitant la canne à sucre depuis 1974, et la Société de distribution de sucre (Sodisucre), sa seule cliente, également unique importatrice sucrière au Burkina Faso.

Un système caduc

Créée sur demande de l’Etat en 2008 pour éviter la faillite de la SOSUCO - avec qui elle partage son Président du Conseil d’administration, la Sodisucre se comporte aujourd’hui, aux dires de plusieurs commerçants rencontrés, en satrape intransigeant, limitant ses partenaires commerciaux au strict minimum, ne vendant qu’à ceux financièrement capables de se payer de grandes quantités du produit et asphyxiant le marché en limitant son offre, plus basse que ce que réclame à grands cris le peuple burkinabè. « N’importe qui ne peut pas acheter à la Sodisucre, c’est un cercle restreint, il faut vraiment être très solide pour arriver à s’insérer », souffle à demi-mot Salam Ouédraogo, responsable et propriétaire d’une entreprise importatrice aussi bien de denrées alimentaires que du matériel électronique ou de produits chimiques.

Il confesse également qu’à l’époque où le sucre brésilien rentrait sans obstacle dans le pays, la concurrence était encouragée, ce qui avait une répercussion certaine sur les prix pratiqués dans le commerce : « …maintenant que c’est la Sodisucre qui se charge de tout, elle essaye de rentabiliser ses investissements. C’est impossible que les prix n’augmentent pas. Personne ne peut rien y faire, on n’a pas le choix, si le gouvernement interdit les importations, on doit respecter sa décision ».

Cet avis gouvernemental a été, à l’époque, promulgué pour sortir la tête de la SOSUCO hors de l’eau. En effet, bien qu’elle bénéficiait de certaines largesses de l’Etat en matière de taxation, l’entreprise connaissait des problèmes de trésorerie. La société basée à Banfora, suite à la dure concurrence des sucres brésiliens et indiens moins chers que sa propre production, n’arrivait pas à écouler ses stocks. Aujourd’hui, c’est la situation inverse qui est de mise. Son niveau de production n’atteint pas un palier suffisant pour satisfaire la demande intérieure, obligeant la Sodisucre à compléter ce manque à gagner avec du sucre étranger.

Cette année, selon nos informations, la production de la SOSUCO s’est par exemple élevée à 28 000 tonnes, alors que le marché en consomme annuellement près de 100 000. L’immense écart entre l’offre et la demande obligerait donc la Sodisucre à s’approvisionner à grands frais hors de nos frontières, ce qui fait grimper les coûts sur le marché interne.

Dans l’espoir de limiter un tant soit peu l’envolée des prix, la Sodisucre recourt cependant à un simple système de péréquation : le sucre provenant du Brésil et stocké au Ghana ne s’échange pas à moins de 745 FCFA, tandis que celui manufacturé par sa partenaire burkinabè lui coûte 570. Qu’à cela ne tienne, l’entreprise vendra donc les deux produits, après un rapide calcul, aux alentours de 660 FCFA. Ce système devra être appliqué tant que la SOSUCO ne produira pas plus. Le problème, c’est que, pour ce faire, elle a besoin de liquidité pour investir dans l’entreprise. La liquidité qui lui fera défaut tant qu’elle ne dégagera pas plus de bénéfices…

Cette spirale négative s’apparente à un véritable nœud Gordien, d’autant plus que, d’après Jean-Marie Soubeiga, Directeur général de la Sodisucre, la nouvelle donne ne favorise pas le redressement de la structure : « quand la Sodisucre a été créée en 2008, la SOSUCO était au bord du gouffre. Elle a atteint l’équilibre en 2009 et a même dégagé un petit bénéfice en 2010. Si on rouvre à nouveau les importations, elle risque de plonger définitivement ». Comme il apparaît clairement ici, la direction du seul importateur du marché ne tient pas à être dorénavant mise en situation de concurrence, à devoir partager son « filon ».

Des importateurs enthousiastes

Du côté des importateurs rencontrés, on se réjouit grandement de la future libéralisation du marché. « Dès que j’ai lu la nouvelle dans les journaux, je me suis empressé de commander 1000 tonnes de sucre brésilien ! Je veux être le premier à conquérir le marché ! Il m’attend à Lomé, j’ai juste besoin que le ministère du Commerce me délivre la DPI [ndlr : la Déclaration préalable d’importation] et je serai opérationnel ! », se réjouit Inoussa Bague, gérant de la Société internationale de commerce du Burkina (SICOM) Sarl. D’autres, faute de moyens suffisants – pour que l’importation soit rentable, elle doit se chiffrer à plusieurs centaines de tonnes -, ne vont pas importer la précieuse denrée eux-mêmes mais préférent passer par un intermédiaire, autre que la Sodisucre, comme Kanis International par exemple. Ils sont en tous les cas intimement convaincus que la diversification de l’offre va être ressentie par la population, sous la forme d’une baisse des prix.

D’après Salam Ouédraogo, « si l’Etat autorise vraiment les importations de sucre, je vous assure que d’ici un mois, un mois et demi, on va sentir la différence au niveau des prix. Si on rentre dans les marchés, on va voir que les gens sont satisfaits ».
Du côté de la Sodisucre, l’enthousiasme est moindre ; et c’est un euphémisme. Jean-Marie Soubeiga déplore la situation, due, d’après lui, à un malencontreux problème de timing. Il est persuadé que les gens ne se seraient pas plaints de la sorte - ce qui a conduit le gouvernement à revoir ses dispositions en matière d’importation - si le prix élevé du sucre et les mouvements de grogne n’avaient pas débuté au même moment : « le sucre que nous vendons actuellement a été importé en décembre, au moment où les prix étaient très élevés. Si les troubles avaient eu lieu trois mois plus tard, le sucre n’aurait pas été une part du problème car il aurait été moins cher ».

Le Directeur général est d’ailleurs intimement convaincu que ce nouveau système va faire perdre de l’argent à l’Etat. Il accuse les importateurs d’être des fraudeurs massifs, de contourner les taxes de douane et la TVA, de limiter les coûts pour maximiser les bénéfices et d’essayer de détourner ses clients à leur avantage. Il soutient également que certains « gros malins » vont pratiquer l’importation sauvage, attendre que le marché soit très bas pour acheter une énorme quantité du produit, inonder le Burkina Faso, faire dégringoler les prix qui ne manqueront pas de remonter en flèche dès que la matière première sera plus chère…

Les importateurs se défendant d’être des escrocs, certifient qu’ils ne se font que très peu de bénéfices – moins de 3000 FCFA par tonne – à la revente et que les fluctuations du dollar les empêchent de planifier leurs budgets à long terme. Ils concèdent également que quelques améliorations devraient encore être faites pour faciliter la circulation des marchandises. Outre les habituels problèmes de transport, le prix élevé du carburant pour les camions et le manque de liaisons ferroviaires, Salam Ouédraogo souhaiterait que l’Etat intervienne sur certaines problématiques : « le gouvernement pourrait baisser un peu les taxes de douanes. Tout le monde s’y retrouverait. Les importateurs pourraient importer plus de marchandises, ce qui, à terme, comblerait le manque à gagner de l’Etat ».

Tous les acteurs – la Sodisucre comme les autres – promettent, en définitive, faire leur possible pour améliorer le quotidien de leurs concitoyens. Jean-Marie Soubeiga souligne, par exemple, que c’est son entreprise qui a redoré l’image de la SOSUCO dans les contrées les plus reculées : « les gens croyaient que le sucre roux produit par la SOSUCO, en comparaison avec le sucre blanc d’importation, était sale . Nous leur avons expliqué que pour « laver » le sucre, les entreprises étrangères utilisaient des produits néfastes pour la santé, comme de la chaux. Nous avons, de cette manière, sauvé la production de la SOSUCO et amélioré notre image ». Inoussa Bagué souhaite également que l’Etat laisse les importations ouvertes après les trois mois de test afin que le consommateur s’y retrouve : « l’Etat aime sa population et va l’aider à acheter moins cher ».

Pérenniser ce bouillant enthousiasme sera le prochain défi de la société civile, des acteurs économiques et de l’Etat. Le Burkina Faso gagnerait à ce que les importations sucrières évoluent véritablement vers une configuration moins « féodale », que l’on supprime les statuts de « seigneur du sucre » et de « vassal du commerce » en vigueur pour placer tous les opérateurs sur un pied d’égalité, mettre fin aux privilèges. La cible principale de cette action, la seule qui mérite d’être favorisée et soutenue, c’est le consommateur, qui appelle de ses vœux un kilo de sucre - l’espoir fait vivre - à moins de 500 FCFA…

- Jérémie MERCIER


Les problèmes rencontrés par les principaux producteurs sucriers mondiaux

- Brésil : le pays a connu un important retard au niveau de sa production à cause des mauvaises conditions climatiques. L’utilisation exponentielle des terres cultivables pour la production du bioéthanol a également fait passer la production sucrière au second plan.
- Inde : la sécheresse l’a fait passer de grand producteur à grand importateur. Le pays, suite à l’inflation du prix des denrées alimentaires, est soucieux de constituer des stocks de marchandises et envisage donc de limiter ses exportations.
- Australie : des pluies abondantes entraînant des inondations, suivies par le passage du cyclone « Yasi » en février 2011, ont détruit près de 10% de sa production nationale.
- Union européenne : les aides financières qu’elle accordait à ses producteurs agricoles ont été remises en cause par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). La libéralisation a donc engendré la suppression des subventions, ce qui met la pression sur les agriculteurs qui n’ont plus le même engouement pour la culture du sucre et préfèrent du coup s’orienter désormais vers les céréales.

- Jérémie MERCIER


Hausse du prix du sucre : Le gouvernement interpellé

Le prix du sucre connaît une hausse au pays des "Hommes intègres" en cette période de carême musulman. Nous sommes allés à la rencontre des populations le 31 juillet 2011 voir comment elles vivent cette nouvelle difficulté. Celles-ci appellent le gouvernement à prendre toutes les mesures utiles pour faire baisser les prix.

- Amadou Ouédraogo, étudiant

"L’augmentation du prix du sucre est due à la mauvaise foi des commerçants. En effet, ces derniers temps, on a constaté des efforts du gouvernement pour la baisse des prix de produits de première nécessité. Cependant, sur le marché, les prix de produits varient d’une boutique à l’autre. pour moi, il y a nécessité de contrôle des prix sur le marché. Le gouvernement doit donc imposer un prix fixe pour le sucre et veiller à ce que les commerçants le respectent sous peine de sanctions".

- Simplice Ganou, réalisateur

"L’augmentation du prix du sucre m’importe peu. L’usine qui était la nôtre et qui produisait le sucre a été privatisée. Si cela ne nous révolte pas, qu’on ne se plaigne pas de la hausse des prix. Je souhaite que de façon générale, tous les prix des produits connaissent une grande augmentation. La population aura la dos au mur. On saura alors dans quelle direction nous allons avec toutes ces privatisations. Sinon on aura beau parler, rien ne changera".

- Aboubacar Tiendrébéogo

"Le gouvernement à son arrivée nous a clamé des baisses de beaucoup de produits. Mais le constat est amer. Aucune baisse. Nous souffrons de cet état de choses et il est difficile de parler de paix dans ces conditions. Les commerçants et le gouvernement doivent s’asseoir et discuter pour une bonne marche des affaires".

- Idrissa Rabo

"Nous ne sommes pas contents de ce qui se passe chez nous au pays, par rapport à certains pays. Ailleurs nous constatons par le biais des médias que l’autorité subventionne les produits de grande consommation. On se pose alors des questions sur les autorités de notre pays. Il y a trois ans, le carton de sucre coûtait 15 000F. Il est ensuite monté à 17 500F et vendu aujourd’hui à 20 000F ; où allons- nous ? Je pense que pour ce seul mois de l’année qui est un mois sacré, faire en sorte que le peuple soit un tant soit peu soulagé de certaines charges ne serait pas une mauvaise action".

- Souleymane Diarra, enseignant

"C’est déplorable que le prix du sucre connaisse une hausse à l’approche du carême. C’est vraiment dommage d’autant plus que la majorité de la population vit dans une grande pauvreté. il faudrait que le gouvernement trouve les voies et moyens pour faire baisser le prix du sucre. C’est une denrée de grande consommation, il faut donc la rendre accessible au plus grand nombre ; surtout en cette période de jeûne. Si l’augmentation anarchique des prix des produits continue, on ne s’en sortira pas".

- Jocelyne Saré, élève

"Cette augmentation du prix du sucre nous rend la vie dure. Que le gouvernement trouve des solutions pour baisser les prix. Déjà qu’on est pauvre, qu’on baisse les prix pour qu’on puisse au moins déjeuner ! C’est méchant d’augmenter le prix du sucre quand la demande est forte, surtout avec ce mois de jeûne.
Il faudrait que le gouvernement épaule les sociétés qui produisent le sucre dans notre pays pour favoriser la diminution du prix de cette denrée. La baisse du prix du sucre est nécessaire pour le bon déroulement du mois de jeûne".

- Boukary Ouédraogo, commerçant

"Concernant le prix actuel du sucre, nous pensons sincèrement que le sucre coûte cher. Nous remarquons que dans certains pays comme le Mali, le Sénégal, des moyens sont mis en œuvre pour une baisse du prix en ce temps de Ramadan. Chez nous au Burkina Faso, c’est le contraire qui se produit. A chaque mois de Ramadan, le prix de certaines denrées alimentaires comme le sucre, le riz, subissent une montée vertigineuse et cela se produit d’année en année. Nous demandons à l’Etat, aux gros importateurs de faire ensemble des efforts pour cela cesse".

- Alizèta Nikièma, commerçante au marché de fruits

"Ils nous ont dit qu’il y a baisse de prix sur certains produits, mais on remarque que ce n’est pas le cas. Parlant de baise, la qualité de riz qui a subi de baisse de prix n’est pas la bonne ; Ce riz n’est pas propre à la consommation. Pour ce mois de carême musulman qui commence, nous souhaitons une baisse du prix du sucre à 500 F le paquet".

- Mme Yonli, commerçante

"Je voudrais dire au gouvernement de faire un effort pour baisser les prix des denrées alimentaires comme le riz et le sucre. Ces denrées ne sont pas des produits le luxe. Ce sont des produits de première nécessité. Pour ce mois de carême et pour les pauvres les prix doivent baisser. Certains riches pourront en dire le contraire, mais sans nous ils ne seront pas ce qu’ils sont. Les débats avec le Premier ministre nous donnaient espoir, parce qu’il a pris des mesures importantes, mais il faut reconnaître que nous sommes toujours sous le coup des vieux démons".

- Abdoul Moumouni Kiemtoré, commerçant

"Vraiment le prix est trop monté. A chaque mois de carême c’est le même constat amer. Pour moi c’est la faute du gouvernement et il peut y remédier".

- Frédéric Ilboudo, journaliste à l’Opinion

Je pense que c’est aberrant, parce qu’ à l’approche de chaque mois de Ramadan, on augmente le prix du sucre qui est une denrée très sollicitée en ce mois béni de Ramandan. Et c’est même aberrant quand on sait que la majeure partie des commerçants, des grossistes sont musulmans. Si on augmente le prix, c’est que c’est eux qui l’ont augmenté et à quel dessein ? Pour se faire des bénéfices. Je pense qu’il est du devoir des fidèles musulmans de protester vigoureusement contre cet état de fait. Que ce soit l’usine, les commerçants, ou le gouvernement, ils sont tous impliqués dans la hausse du prix du sucre. Tout récemment, le gouvernement a pris des mesures pour baisser le prix des denrées les plus utilisées. Il n’ y a pas trois mois , le kg coûtait 650F. En moins de deux mois on monte à 750 et maintenant 1000F, voir 1100F. S’ils sont animés de bonne foi et sont fervents croyants, les commerçants doivent baisser le prix au profit des consommateurs.

- Aboubakar Kam, employé à l’ONATEL

"La hausse du prix du sucre est aussi une décision politique. Le gouvernement a décidé de stabiliser les prix. Pour le sucre, ils ne doivent pas déroger à cette règle. C’est un phénomène anormal. Sur quels critères les commerçants ont-ils augmenté les prix ? Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et nous expliquer ce qui se passe.Et comme on le dit, gouverner c’est prévoir. Je pense que le gouvernement doit prendre des mesures pour pallier cette situation. Mettre en place des points de vente du sucre qui vont obliger les commerçants à revenir au prix fixé par le gouvernement. Tout le monde sera content. Et c’est la paix sociale qui sera ainsi préservée".

- Aristide Honoré Kaboré, enseignant

"Pour ma part, je trouve que c’est désolant pour un pays en voie de développement. Nous devons quand même essayer de nous comprendre pour ramolir les choses. Et c’est surtout en phase des cérémonies religieuses qu’on profite augmenter le prix du sucre. Je trouve que ce n’est pas un symbole de partage et de solidarité. Que l’Etat mettre la main à la pâte. En principe, nous avons une usine de sucre, nous ne devons plus souffrir de ce problème".

- Alassane Sawadogo, commerçant

"Chaque année, c’est le même scénario : c’est à l’approche du jeûne que les prix augmentent. Il revient aux autorités de prendre des dispositions pour que les commerçants ne spéculent pas sur les prix à l’approche du carême".

- Mme Fatoumata Kaboré, cusinière

"Ce n’est pas normal d’augmenter le prix du sucre surtout en cette période de carême. C’est un mois de recherche de bénédictions. Pendant le jeûne, on cherche à se rafraîchir avec des aliments sucrés. Mais si on n’a pas d’argent, cela devient un souci. On demande à nos autorités de baisser les prix, notamment ceux du sucre et du riz".

- Awa Konaté , vendeuse de bouillie

"Je pense qu’on devrait baisser le prix du sucre. Nous sommes pauvres et si nous devons acheter le sucre à 700F ou plus, nous ne nous en sortirons pas".

- Aboubakar Zidwemba, boutiquier

"L’augmentation du prix du sucre est dû au fait que les commerçants refusent de vendre leur produit avant le mois de carême. Au Mali, on baisse le prix du sucre en période de carême parce qu’il y a une entente entre les musulmans. Ce n’est pas le cas au Burkina Faso. Le gouvernement doit prendre des mesures pour pallier cette situation qui se répète chaque année".

Propos recueillis par Gilbert B. BAZIE
(Stagiaire)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 2 août 2011 à 03:20 En réponse à : Produits de grandes consommations : Du sucre au coût amer

    Bien parlé Simplice Ganon,le réalissateur.On est là à pleurnicher alors que le gouvernement s’en fiche complètement de nos états d’âme.Tout ce groupe de mafieux qui sont à tête de notre pays,ils ont tout,ils ne vivent pas les mêmes réalités que nous,ils sont sur notre planète et ensuite ils nous prennent pour des enfants comme si nous ne savons pas compter.Que certains prix ont baissés,c’est de la communication,de la foutaise

  • Le 2 août 2011 à 07:17, par Oumoudilli En réponse à : Produits de grandes consommations : Du sucre au coût amer

    L’etat ne pourra influencer les prix DES produits qu’en recourant aux subventions.
    De plus qui sont les dirigeants de Sodisucre ?

  • Le 2 août 2011 à 11:45, par Wa kelgué En réponse à : Produits de grandes consommations : Du sucre au coût amer

    L’etat, l’etat, l’etat, ... tout le monde n’a que ce mot à la bouche ! Pourquoi, les gens sachant aussi que le prix du sucre va monter avec la periode du Ramadan ne prennent pas des precautions des mois à l’avance ? On attend le dernier moment, quand tout est gaté et on commence à crier, ...
    Et puis, où voulez-vous que l’Etat prenne les sous pour compenser ou bloquer les prix quand tout le monde refuse de payer les impots ? Combien sommes-nous à accepter payer des impots et taxes, sans la contrainte ? Quand ça chauffe, on appelle l’Etat, ...
    J’espère que pour une fois, ma réaction sera publiée, il y a comme un parfum de segregation sur ce site, ...

    • Le 2 août 2011 à 17:12 En réponse à : Produits de grandes consommations : Du sucre au coût amer

      Toi c’est sur t’es loin du pays.honte a toi,on vie au jour le jour,on n’est pas des naababs avec bunker et grosse caisse.Tu parle impot,viens voir le train de vie de l’état et de nos politiciens,tu comprendra.reste ds ton coin et laisse nous tranquil,on veut pas entendre tes salades.merci

      • Le 3 août 2011 à 12:04, par drangwell En réponse à : Produits de grandes consommations : Du sucre au coût amer

        Moi je crois qu’il a raison depuis janvier personne n’a payer impôt surtout pour ce qui est de nos boutiquiers ! la flambé du prix du sucre en ce moment ne relève que de la mauvaise volonté de nos boutiquiers du quartier qui croient qu’on a pas assez souffert car jai fait le tour dans bobo au moment que certain vendent le kg a 900 1000F d’autre animés de bonne foi le vendent a 650 vous voyez bien que c’est pas l’état c’est entre nous

    • Le 2 août 2011 à 19:10, par max En réponse à : Produits de grandes consommations : Du sucre au coût amer

      voila quelqu’un qui ne vie pas au Faso.Il parle des précautions des mois à l’avance..... Nous autres te dirons donnes nous cet argent pour ne pas mourir aujourd’hui. Il faudrait que l’on arrêtte de rapporter les choses à leur juste situation, c’est être egoïste. Quand on parle de la chereté des choses, on ne parle pas de ceux qui font leur commande à l’extérieur, mais de ceux qui ne peuvent pas depenser 500 par jour. N’accusons pas l’Etat je suis d’accord. Puis qu’on a demandé la libération et c’est fait. Et les musulman exportateur de sucre qui partent à la mecque et qui passent tout leur temps à prier. Qui prient ils ? c’est pas Alla en tout ca.

    • Le 2 août 2011 à 20:45 En réponse à : Produits de grandes consommations : Du sucre au coût amer

      v parlez de payer impôts ou taxes. S´il s agit du developpement du pays pourquoi certains cherchent a deposés des sommes affreuses dans des banques pour eux-même ? pourtant c´est nous la population qu´ils presentent comme etant pauvre pour avoir ces sommes ou de l´aide a l´étranger.et pourquoi les choses ne se font exactement ?

      ON EN A MARE NOUS AUSSI ON VA ECONOMISER MÊME SI C´EST PEU.

    • Le 2 août 2011 à 21:30, par observateur En réponse à : Produits de grandes consommations : Du sucre au coût amer

      On sent que cet abruti ne vit pas au faso où les gens vivent au jour le jour. Ici les gens recolte les pitances quotidiennement et ce serai bon de le savoir.
      ’est cette raison qui fait qu’aucune manifestation contre le pouvoir ne peut s’etaler dans la durée. Trois jours de manifs sont suffisant pour épuiser ses ressources et si on ne veut pas mourir affamés on est obligé de s’aligner. Quid des fonctionnaires, les nanties de la republique, il suffit de faire un tour dans les banques les 25 de chaque mois se rendre compte que la queue dudiable a été arrachée dépuis fort longtemps.

  • Le 2 août 2011 à 11:58, par citoyen meurtri En réponse à : Produits de grandes consommations : Du sucre au coût amer

    C’est vraiment infernal. Dire qu’il y a un véritable laisser-aller dans ce pays.Loin de susciter là un débat à caractère religieux force est de constater que ces grands commerçants ne sont autres que ces Ladji et paradoxalement le mois de Ramadan est leur période favori pour augmenter le prix du sucre.Le pire reste la complicité de nos autorités qui d’une manière ou d’une autre semblent trouver leur compte en affamant le peuple.Allez savoir........

  • Le 2 août 2011 à 17:01 En réponse à : Produits de grandes consommations : Du sucre au coût amer

    C’est le même esprit que lors des inondations de 2009 qui est à la barre, il suffit que de nombreux habitants perdent leurs maisons pour que le prix du ciment augmente considérablement, c’est la cohésion nationale !

    • Le 3 août 2011 à 12:14, par drangwell En réponse à : Produits de grandes consommations : Du sucre au coût amer

      bien vu je vous assure que si nous ne nous attaquons pas au causes réelles de notre souffrances on va souffrir a jamais .A chaque foi qu’un burkinabé soufre un autre en profite pour le faire soufrire d’avantage . Moi je prie ces commercants a la raison car l’augmentation du prix du sucre n’est contre personne mais contre nous même

  • Le 2 août 2011 à 17:05, par Beurk En réponse à : Produits de grandes consommations : Du sucre au coût amer

    Décidément,il y a des journalistes qui ont appris leur métier à l’école hotelière avec des articles comme si on passait les plats car,à part les commentaires du vaillant peuple burkinabè,il me semble que c’est un vieil article que ce journaliste nous radote.Mais tout de même sur le fond du problème à savoir la cherté de la vie,il me semble que la morale a fichu le camp au Faso sinon comment comprendre que des commerçants véreux se servent du mois de ramadan pour s’enrichir sur le dos des gens au su et à la barbe du pouvoir en place ?En fait je ne suis pas étonné puisque le seul exploit que Blaise Compaoré a réussi avec son long règne,c’est d’inculquer aux gens le goût immodéré pour l’argent,quelle soit la manière et quelle soit la forme qu’on y met.Cela a d’abord commencé avec son clan avec les pillages,les détournements,la corruption et comme un virus,le système s’est généralisé puisque les mauvaises compagnies corrompent les bonnes.Celui qui trinque,est bien sûr le vulnérable peuple d’en bas.Il est vraiment temps que le grand lessivage des esprits commence afin de retrouver ce qui faisait notre fierté d’antan à savoir l’entr’aide,la probité sinon nous allons tout droit vers le chaos avec cette course effrénée et en solitaire pour l’argent,la luxure des biens pour paraitre.La population silencieuse ainsi narguée ne supportera plus encore pour longtemps cet état de fait et il faudra que les autorités commencent à se remettre en cause en se mettant honnêtement à notre service au lieu de se lancer dans une espèce de communication fumeuse pour faire croire que les denrées de première nécessité ont baissé

  • Le 2 août 2011 à 17:12, par Renaud Bambara En réponse à : Produits de grandes consommations : Du sucre au coût amer

    Vraiment c’est trop mintenant !!!! A chaque Ramadan il ya toujours une augmentation du prix du sucre. Et toujours on ne fait que accuser le pouvoir. Plutot accusons ses gens o gros boubou qui se disant commercant et El Hadji ; qui mange le Harem et escrocs la population. Je ne suis d’accord avec le pouvoir en place ; mais voyons aussi les choses avec un oeil correct. On a l’impression que la religion Musulmane est devenue un luxe au faso !!! Donc ils n’ont qu’a faire pardon et suivre ce qui est dit dans le saint Coran !!!!!!! Bon Ramadan

  • Le 2 août 2011 à 18:38, par isspolo En réponse à : Produits de grandes consommations : Du sucre au coût amer

    l’Etat doit faire ceci, c’Etat doit faire cela, mais avec quel argent si nous refusons de payer nos impôt ?l’ Etat a jouer sa partition, c’est aux commerçant de jouer la leur. Pourquoi c’est pendant le carême que le prix du sucre augmente toujours ? pourtant c’est un mois ou l’on doit chercher des bénédictions et paradoxalement c’est ces mime commerçant, grand el Hadji, qui font grimper les prix pour faire souffrir leur co-religionnaire. Le prophète vous voit

  • Le 2 août 2011 à 19:30, par TISSERAND En réponse à : Produits de grandes consommations : Du sucre au coût amer

    A mon humble avis nous devons souvent nous sacrifier pour des causes essentielles et la manière la plus simple. Remplaçons le surcre par d’autres produits de substitution en consommant les fruits ou la boullie avec un peu de jus de tamarin à la rupture les soirs, je ne suis pas nutrutionniste mais je pense que c’est nos moyens de bord.

  • Le 2 août 2011 à 20:29, par Roger En réponse à : Produits de grandes consommations : Du sucre au coût amer

    LA FAUTE REVIENT A L’ETAT QUI N’A PAS PRIS DE DISPOSITIONS.A CHAQUE CAREME C’EST LA MEME MISE.INADMISSIBLE LA PRODUCTION NATIONALE QU’ON ACHETE AUSSI CHER Y A DE QUOI LAISSER LES MEMES BONNETS GRILLAGES IMPORTER AU MOINS ON POURRA ACHETER CE MEME PAQUET A 600 FRS.
    CHERS DEPUTES DU FASO BURKINA NE DORMEZ C’EST LA VOTRE TRAVAIL LA VRAIE QUESTION ORALE D’ACTUALITE.
    EST CE VRAIMENT POUR LE PEUPLE QUE VOUS ETES ELUS.DIEU VOUS VOIT CAR VOUS CONTRIBUEZ A BAILLONNER LE PEUPLE GRACE A QUI VOUS ETES DES HONNORABLES A L’ASSEMBLEE DES DEPUTES OU QUE SAIS JE ENCORE A L’ASSEMBLEE NATIONALE.

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