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Profanation de la tombe de Sankara : Ça repose le problème de la sécurité de nos cimetières

Publié le lundi 1er août 2011 à 03h09min

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On l’a appris en milieu de semaine passée : la tombe du président Thomas Sankara a été vandalisée au cimetière de Dagnoën, la partie supérieure sur laquelle est inscrite l’épitaphe ayant été démolie. Mariam Sankara se dit choquée quand bien même elle doute toujours que ce soit le corps de son défunt mari qui y repose et réclame un test d’ADN pour en avoir le cœur net. Le gouvernement, lui, par la voix du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, s’est dit indigné et scandalisé entre autres parce que ces pratiques ne sont pas en tout cas conformes à nos valeurs culturelles.

Pour la galaxie sankariste, qui va régulièrement en pèlerinage au cimetière de Dagnoën, comme les fidèles vont à Lourdes ou à Jérusalem, l’identité des vandales ne semble pas faire de doute : ça ne peut être que ceux qui ne veulent pas voir Thom Sank même mort en peinture ; autrement dit, ceux qui ont été à la base de son assassinat le 15 octobre 1987. C’est en effet l’hypothèse à laquelle l’opinion pense tout de suite et pour diverses raisons, notamment politiques ou sentimentales, on peut opter pour ces enquêtes à la Colombo où le coupable est connu d’avance. Comme on peut aussi s’interroger en n’occultant, à priori, aucune piste, même si, dans un dossier aussi passionnel que l’a toujours été l’affaire Sankara, la réflexion n’a pas toujours eu droit de cité.

Mais si Blaise et son petit monde peuvent apparaître comme les suspects sérieux tout désignés, rien n’interdit de penser, n’en déplaise aux sankaristes, que ça peut tout aussi bien être quelqu’un ou des gens qui ne veulent pas du bien au Président du Faso et qui n’ont jamais ménagé leur peine pour ternir son image. Et leur dépit est d’autant plus grand que, jusque-là, les différentes démarches judiciaires engagées aussi bien au Burkina Faso qu’à l’extérieur n’ont jamais véritablement donné les résultats escomptés. Si quelque chose avait été dérobé sur la sépulture, on pourrait même pensé que c’est l’œuvre de sankarolâtre désireux de garder un souvenir « personnel » de son héros ; au cimetière du Père Lachaise ou dans d’autres champ des morts célèbres à travers le monde, des gens ne s’adonnent-ils pas à des effusions avec les macchabées ?

Pour tout dire, si on ne peut que regretter humainement l’acte et le condamner le plus fermement possible, il faut se garder de porter des œillères pour appréhender le problème de façon froide et sereine.
Mais quel que soit le mobile retenu, cette profanation repose le problème de la sécurité de nos nécropoles et de la quiétude de ceux qui y habitent, autrement dit nos chers disparus, qu’ils soient illustres comme le défunt président du CNR, ou de parfaits anonymes. On a souvent d’ailleurs posé le problème spécifique de Dagnoën, où les catacombes, même s’ils ont été récemment été clôturés, sont à proximité d’une décharge à ciel ouvert. Que c’est scandaleux de voir un tel désordre aux alentours d’un endroit où quelqu’un qui est considéré comme un héros national est enseveli ! même qu’il n’y a pas longtemps, des cimetières étaient devenus des repaires de bandits : au cimetière municipal, par exemple, les caveaux étaient squattés par des voleurs et autres fumeurs de drogue.

A la vérité, on doit reconnaître que, depuis quelques années, des efforts sont faits par la municipalité avec l’appui de certaines bonnes volontés pour mettre de l’ordre sur ces sites sépulcraux et y apporter un peu de sécurité ; ce qui s’est notamment traduit à Gounghin, Kourittenga, etc., par l’érection d’un mur d’enceinte et une meilleure propreté. Mais il y a encore d’énormes efforts à faire, et le récent acte de vandalisme nous rappelle l’urgence de l’affaire. Puisque c’est la dernière demeure de ceux que nous avons aimés, on rêve de cimetières comme on en voit ailleurs, sécurisés, administrés, où ceux qui y finiront un jour ou l’autre auraient tout le loisir, en attendant d’y « emménager » un jour, de se recueillir et même de pique-niquer parce qu’il y fera … bon vivre.

La Rédaction

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 1er août 2011 à 11:46 En réponse à : Profanation de la tombe de Sankara : Ça repose le problème de la sécurité de nos cimetières

    Il faut déplacer la tombe de SANKARA aux monuments aux morts en face de Kossyam pour couper court à toutes ces supputations et autres vandalismes. Le Président COMPAORE aura-t-il le courage de le faire ou comme d’habitude, les gourous de conseillers occultes vont lui opposer une fin de non-recevoir ? ce qui est sûr, dans trente ans, on en reparlera. Mais nous ne serons plus peut-être de ce monde. Devons-nous influer sur le monde ou le monde doit-il nous imposer sa dure loi ? Wait and see.

  • Le 1er août 2011 à 12:22 En réponse à : Profanation de la tombe de Sankara : Ça repose le problème de la sécurité de nos cimetières

    Pour une fois on peut feliciter le journaliste pour sa reflexion. Comme quoi on le veut on le peut ! Encore faut-il en avoir le courage ! Et meme si on refuse chaque fois de publier mes interventions sur ce site !
    Cela dit Sankara n’est pas et ne sera jamais objet d’idolaterie. Cette pratique digne des "peres fondateurs" des annees 70 est totalement a l’opposé de thomas sankara n’en deplaise a certains qui voudraient le statufier. Sankara est dynamique et non figé. Qu’on se rappelle au tout debut de la revolution en 1983 : partout dans les villages et meme dans les quartiers en ville, on avait commencé a chanter et louer Thomas sankara, le sauveur, le meilleur, etc. Tres vite sankara a du fermement interdire ces chansons et louanges, flatteries, etc, creant un mecontentement (réel) meme au sein des dirigeants du CNR. Reprenez les discours de Sankara et vous verrez que nul part, absolument nul part (du moins a ma connaissance) il n’y la moindre personnalisation de quoi et en quoi que ce soit. Alors parler d’idolatre, (ce qui est possible pour certains individus, mais cela c’est humain !), c’est le fait de gens qui n’ont rien compris a thomas sankara.
    "Je souhaite que l’on garde de moi l’image d’un homme qui a mené une vie pour tous" Thomas SANKARA
    SOME

    • Le 1er août 2011 à 18:35 En réponse à : Profanation de la tombe de Sankara : Ça repose le problème de la sécurité de nos cimetières

      On ne demande pas aux gens de vénérer le Président Thomas SANKARA ou encore le Président COMPAORE. Ton intervention est hors sujet, djo ! On demande simplement d’observer le respect dû aux morts. C’est une valeur ancestrale qui fait que nous vivons ensemble depuis des temps immémoriaux. C’est aussi simple que ça.

      • Le 2 août 2011 à 11:26 En réponse à : Profanation de la tombe de Sankara : Ça repose le problème de la sécurité de nos cimetières

        djo tu vis quel monde toi ? on parle des morts certes mais c est bien la tombe supposé THOMAS SANKARA qui est vandalisé non ? qui l a fait c est bien blèse et sa suite non ? un peu de respect pour nous...

      • Le 2 août 2011 à 12:15 En réponse à : Profanation de la tombe de Sankara : Ça repose le problème de la sécurité de nos cimetières

        Je me pose la question si tu as lu l’article. Je me permets donc de te mettre 2 extraits (de cet article-là). A moins que tu n’y aies rien compris ! Cela je le comprendrais aussi !

        Pour la galaxie sankariste, qui va régulièrement en pèlerinage au cimetière de Dagnoën, comme les fidèles vont à Lourdes ou à Jérusalem,

        Si quelque chose avait été dérobé sur la sépulture, on pourrait même pensé que c’est l’œuvre de sankarolâtre désireux de garder un souvenir « personnel » de son héros ; au cimetière du Père Lachaise ou dans d’autres champ des morts célèbres à travers le monde, des gens ne s’adonnent-ils pas à des effusions avec les macchabées ?

        je precise que d’autres ont parlé de vol destruction etc par des admirateurs idolatres etc (qui seraient meme des blancs, etc) ... Mais ca tu ne les as pas lus non plus !

        SOME

  • Le 1er août 2011 à 13:03, par le philosophe En réponse à : Profanation de la tombe de Sankara : Ça repose le problème de la sécurité de nos cimetières

    SANKARA *LE hero fatal* malgré qu’il est mort vous n’ete pas content sè sa tombe que vous voulé gâté.pour l’amour de DIEU ne dérangé plus la la vrai première dame du Burkina(MARIAM SANKARA)avec ses histoire honteux.

  • Le 1er août 2011 à 14:32, par Pog-bila En réponse à : Profanation de la tombe de Sankara : Ça repose le problème de la sécurité de nos cimetières

    Je pense que si la profanation émanait des sankaristes, on aurait remué terre, mer et ciel avec les moyens que les juges n’ont jamais eu pour élucider les crimes et assassinats, pour épingler les coupables parce que c’est du pain bénis. Quand on voit tous les moyens mis pour démanteler les partis sankaristes, les partis tout court (Cf. les 30 millions de Bado et Paré). Donc, pour une fois, cherchons du côté des meurtriers, point barre.
    Décidément, il n’y a aucune limite pour certaines personnes dans notre beau pays.
    Ce qui est sûr, le Président ne sortira pas grandi si cette info venait à passer sur les antennes de RFI, puisqu’il est le premier garant des personnes et des biens du territoire burkinabé.
    Pog-bila

    • Le 1er août 2011 à 16:51 En réponse à : Profanation de la tombe de Sankara : Ça repose le problème de la sécurité de nos cimetières

      Bonjour chers tous

      Je suis vraiment très touché par ce qui est arrivé à la tombe de Sankara ? J’ai eu l’information sur RFI et je suis allé au cimetière constater les faits. Dieu bénisse le Burkina et le sauve des méchants !!!

    • Le 1er août 2011 à 18:37 En réponse à : Profanation de la tombe de Sankara : Ça repose le problème de la sécurité de nos cimetières

      A l’approche d’un drame collectif de tout un peuple, il se dessine des signes avant-coureurs, et pour cause :

      1°) Les gens ne s’arrêtent plus lorsqu’un corbillard quitte la morgue avec le corps d’un mort. Nous ne respectons plus les morts. Chacun court pour aller chercher sa soupe... sans vergogne et sans aucun recueillement, ni aucune pensée pour nos morts ! Celui qui a posé cet acte odieux a tué une nouvelle fois SANKARA, alors que le pardon était au rendez-vous. Vous n’avez pas fait du bien au Président Blaise COMPAORE car vous l’avez blessé une nouvelle fois...et vous avez tué une nouvelle fois son ami et frère d’arme, ne vous en déplaise. bande de c...

      2°) On profane des tombes de ceux qui sont même mort d’une mort violente. Regardez en RCI l’exhumation du corps de la mère du Président Alassane Dramane OUATTARA...la suite, plus de 20 000 morts en côte d’Ivoire sans compter les gens qu’on a jeté à la mer et enterrés sommairement.

      3°) Enfin, je demande à chacun de se ressaisir pour éviter à notre peuple ce drame collectif à la rwandaise. Si, collectivement, nous ne nous donnons pas l’intelligence de nos ancêtres, il est inévitable qu’une guerre civile se profile à l’horizon. Mais si nous réussissons une transition démocratique apaisée, nous serons bientôt un exemple de démocratie en Afrique de l’Ouest. Que chacun prenne ses responsabilités sans dire après qu’il n’était pas prévenu. A bon entendeur, salut !

    • Le 1er août 2011 à 18:48 En réponse à : Profanation de la tombe de Sankara : Ça repose le problème de la sécurité de nos cimetières

      Pog-bila, sur le plan strictement dialectique, tu dois nous dire ici et maintenant sur ce forum qui en sont les auteurs, car ton post nous fait comprendre en tant que juge d’instruction que tu aurais déjà identifié avec certitude les auteurs. Mais en réalité, personne n’est dupe. Tu as parlé au hasard sans rien comprendre à ton propre écrit. Comment peux-tu être sûr que ce geste odieux n’émane pas d’un Sankariste qui souhaite jeter l’oprobre et son dévolu sur le Président Blaise COMPAORE que j’apprécie et respecte énormément. Et même si un partisan du Président COMPAORE se rendait coupable d’un tel déshonneur, ce ne serait pas un service qu’il aurait rendu à personne. Faites seulement pardon car Dieu aime le Burkina et rien ne peut arriver à notre pays...même après la retraite du Président Blaise COMPAORE. Tenez-vous bien tranquille, les pêcheurs en eaux troubles.

  • Le 1er août 2011 à 17:06 En réponse à : Profanation de la tombe de Sankara : Ça repose le problème de la sécurité de nos cimetières

    CET ACTE DE VANDALISME RELEVE PUREMENT ET SIMPLEMENT DE LA PROVOCATION POLITIQUE. C’EST UN ACTE BIEN PREPARE ET BIEN CALCULEE AVEC DES INTENTIONS BIEN DEFINIES. ET MEME LA DESTRUCTION DE L’EPITAPHE A ETE BIEN MEDITEE ET BIEN CHOISIE. ALORS IL FAUT SE POSER LA QUESTION "A QUI PROFITE LE CRIME" ? NE NOUS LAISSONS PAS MANIPULER
    JE CONSTATE (AVEC PLAISIR !) QUE JE N’AI PAS ETE CENSURE COMME LES AUTRES FOIS.
    SOME

  • Le 1er août 2011 à 17:13, par fan du burkina En réponse à : Profanation de la tombe de Sankara : Ça repose le problème de la sécurité de nos cimetières

    A tous les assassins et profanateurs de tombes,les morts vous parlent :"Nous étions ce que vous êtes et vous serez ce que nous sommes"
    Quant au ministre de l’information, qu’il sache nos us et coutumes ne sont pas à 100% contraires aux technologies de pointe.Même les générations,avant lui, n’étaient pas d’accord
    sur certains points de nos coutumes.A titre d’exemple Amadou Hampathé Bâ disait que la Coutume africaine ressemble à grand arbe et qu’on a besoin de raccourcir ses ramifications.Mr le ministre, si vous refusez le test ADN,vous refusez la mise en
    jour de la vérité.

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