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Assemblée générale des sociétés d’État : Cultiver l’esprit du dialogue social dans les EPE

Publié le lundi 1er août 2011 à 03h09min

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L’Assemblée générale des sociétés d’État consacrée aux établissements publics de l’État (AGSE/EPE) a clos ses travaux le vendredi, 29 juillet 2011 à Ouagadougou. L’innovation de cette présente session était le dialogue social, catalyseur d’une synergie d’action au sein des EPE.

En organisant la 12e session de l’Assemblée générale des sociétés d’État consacrée aux établissements publics de l’État (AGSE/EPE), c’est un exercice qui a valeur de rituel avec pour cachet particulier, une communication sur le thème : « Un dialogue social plus large et plus efficace ; des acteurs plus légitimes et plus responsables ». Les rapports de gestion, d’activités et les états financiers de 66 Etablissements publics de l’État (EPE) en fonction des 5 secteurs d’activités ont été passés à la loupe durant 48 heures.

A la clôture de la session intervenue le vendredi, 29 juillet 2011, à Ouagadougou sous la présidence de Beyon Luc Adolphe Tiao, Premier ministre, président par délégation de l’AGSE/EPE, il ressort que l’AG marque sa satisfaction pour le bilan auquel sont parvenus les EPE au titre de l’exercice 2010.

Ainsi, l’analyse des situations et des résultats financiers de ces sociétés révèle une production de 16,44% des recettes totales en 2010 par rapport à l’année antérieure. En ce qui concerne les dépenses budgétaires, elles connaissent une progression de 13,59%. Les charges de fonctionnement et les investissements connaissent une évolution successive de 20,12% et de 4,71%.

Le ratio de couverture des dépenses par les recettes s’établit à 121,43% en 2010 contre 118,47% en 2009, alors que celui des charges du personnel sur les dépenses de fonctionnement est compris entre 0,79% et 91,32% en 2010 contre 8,38% et 95,29% de l’année précédente. Pour ce qui est des arriérés de paiement, ils enregistrent une hausse. En 2009, ils étaient de l’ordre de 6 milliards 91 millions de F CFA, tandis qu’en 2010, ils s’élèvent à 9 milliards 190 millions. Le taux d’autofinancement des EPE connaît une progression. De 30,26% en 2009, il est passé à 32,69% en 2010.

Toutefois, les 66 navires n’ont pas flotté sur des eaux calmes. Cette situation a conduit certains à tanguer par moment. Ainsi, les EPE ont relevé des difficultés au cours de leur exercice.

« La situation financière est excédentaire »

Elles se résument à : l’insuffisance du personnel, la subvention de l’État et des ressources financières, aux processus de passation des marchés, au manque du recyclage du personnel et la vétusté des équipements. Mais selon le Premier ministre, les EPE ont su maintenir le cap. « Malgré tout, la situation financière globale des 66 EPE est excédentaire de 14,5 milliards de F CFA, en recul certes, mais elle traduit fortement la volonté des différents responsables des EPE à une exécution responsable des dépenses budgétaires », a-t-il dit.
L’AGSE/EPE, après avoir donné des instructions, a, de façon spécifique, prodigué ses encouragements aux EPE des secteurs de la santé, de l’éducation de base, des enseignements secondaire, supérieur et de la recherche, de l’hydraulique, du développement rural et de la foresterie, de prestations de service et de la communication et de la culture.

Concernant le dernier secteur, elle a insisté sur la nécessité d’améliorer la qualité des prestations dans les hôtels, le renforcement des liens de partenariat d’une part et les autres structures administratives. Dans le même ordre d’idées, instruction a été donnée aux Editions Sidwaya de prendre des dispositions diligentes en vue d’assurer les recouvrements effectifs des arriérés auprès des structures étatiques. L’Office national du tourisme burkinabè (ONTB) devra prospecter d’autres types de prestations dans le but de faire du tourisme, une industrie créatrice de richesses et d’emplois. Quant à la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB), elle devra assurer la couverture harmonieuse du territoire national. L’innovation majeure de cette AG aura été la communication sur le thème : « Un dialogue social plus large et plus efficace ; des acteurs plus légitimes et plus responsables ». Cette communication a permis aux responsables des EPE de mieux appréhender l’utilité, l’avantage, et les conditions requises pour un dialogue social efficace.

Au regard des insuffisances relevées dans le fonctionnement des EPE, une recommandation a été faite en vue d’une internalisation en leur sein des vertus du dialogue social pour des acteurs plus légitimes et responsables. Luc Adolphe Tiao, tout en remerciant les directeurs généraux sortants, a invité les responsables des différentes structures à faire du dialogue social un catalyseur du développement.
Il les a exhortés à développer des initiatives pour maîtriser les charges de fonctionnement ; à mettre en place un plan d’apurement des arriérés de paiement et à mettre en place une structure autonome chargée de veiller sur la qualité des services fournis et pour lutter contre la corruption.

La 13e session de l’AGSE/EPE est prévue pour se tenir du 26 au 28 juillet 2012 sous le thème : « Les établissements publics de l’État : quelles relations avec les usagers ».

- Paténéma Oumar OUEDRAOGO & Saïdou Zoromé (Stagiaire)


Ce qu’ils pensent

- Norbert Nikièma, PCA de l’Université Ouaga II

"J’ai beaucoup apprécié le thème qui a été développé, à cause de sa pertinence et de son importance pour la bonne marche de nos EPE. Il s’agit du dialogue social. Autant on peut apprécier le fait que les travaux se soient très bien déroulés, autant on peut se féliciter qu’on n’ait pas relevé dans les rapports des conflits sociaux particuliers. Cela est une bonne chose. Et, il est bon que l’on ait pu rappeler et insister sur le fait que cela est certainement dû à l’existence du dialogue dans tout genre de situation où on doit gérer des personnes ou des collaborateurs".

- Dramane Millogo, PCA de l’Office national du tourisme burkinabè (ONTB)

"Globalement, l’assemblée générale s’est bien déroulée. 66 EPE ont présenté leurs rapports de gestion. Un seul a présenté un rapport d’explication. Toutes ces structures ont connu des fortunes diverses, mais il y a des motifs de satisfaction. Car pour un examen de passage, aucun établissement n’a été recalé. Les recommandations faites concernant le secteur du tourisme, invitent à améliorer la prestation au niveau des hôtels. Pour l’ONTB, il lui a été recommandé de diversifier ses produits et de faire des recherches pour trouver de nouveaux créneaux".

- Lacina Sidibé, représentant de l’Union nationale des cinéastes du Burkina

"Ce qui est intéressant, c’est la vitalité des établissements dont les résultats sont largement positifs. D’autres par contre ont des résultats insuffisants. Mais dans l’ensemble, il y a des motifs de satisfaction. L’autre point positif est la recommandation instaurant le dialogue social. Si ce dernier absent dans une entreprise, il sera difficile de trouver un consensus dans la prise de décision. C’est un point positif et j’apprécie cette nouvelle donne. En ce qui concerne le cinéma, il faut reconnaître que le secteur a beaucoup baissé en activité. Il faut donc améliorer la qualité de la formation et dégager les moyens de production pour les cinéastes afin de booster le rayonnement de notre cinématographie".

- Alexandre Sanfo, DG de l’hôpital national Blaise- Compaoré

"Notre hôpital est de création récente. Cette année, nous avons été en qualité d’observateurs. Avoir les résolutions et les recommandations de l’assemblée générale, les travaux se sont bien déroulés. Concernant les établissements hospitaliers, il y a une recommandation qui nous intéresse. Il s’agit de l’acquisition des équipements biomédicaux. Cette recommandation est importante car, un hôpital sans ce matériel aura un problème de fonctionnement. Nous attendons vivement la mise en œuvre de cette recommandation afin de permettre aux centres hospitalier de fonctionner dans de bonnes conditions".

- Bruno Djiguemdé, DG du Centre de gestion des cités (CEGECI)

"Je sors très satisfait de cette assemblée générale. C’est la première fois où on a intégré un module sur le dialogue social qui est une des préoccupations des EPE. C’est une initiative qu’il faut saluer. En ce qui concerne le CEGECI, c’est la dernière fois que nous participons à l’AGSE/EPE parce que notre structure a été transformée en société d’État.
Cette transformation s’inscrit dans la dynamique de la recherche permanente de solutions au logement de la population. Un souci qui se trouve d’ailleurs au centre des préoccupations du gouvernement. Au regard des performances du CEGECI, le gouvernement veut lui donner plus d’autonomie.
Ce qui va lui permettre de mettre en cohérence ses textes, mieux, il va s’ouvrir au marché financier. Le logement est un secteur qui demande beaucoup d’investissement or l’État à lui seul ne peut pas supporter ces investissements. Mais en tant que société d’État, nous avons la possibilité d’aller sur le marché financier".

- P. O. O & S .Z

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 1er août 2011 à 19:24, par BEOGOGNIGA En réponse à : Assemblée générale des sociétés d’État : Cultiver l’esprit du dialogue social dans les EPE

    Encore une foire pour se parler sans rien dire, une belle occasion de retrouvailles et on circule.Présenter nous le tableau des EPE en faisant ressortir les différents ratios de gestions cela montrera le sérieux qu’il y a dans ces institutions ou certains DG se pavanent toute l’année à dilapider les ressources des contribuables. Au fait pourquoi ne pas publier la liste des EPE qui doivent faire l’objet d’appel à candidature pour le remplacement des DG médiocres ? Monsieur le PM garder votre ligne de conduite et ne vous laisser pas distraire par ces rapports de gestion souvent truffés de mensonges.

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