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L’artisanat un secteur prometteur

Publié le mardi 5 octobre 2004 à 06h51min

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S’il y a des activités économiques créatrices d’emplois et prometteuses d’un développement économique durable pour l’Afrique, l’artisanat y figure en bonne place. Ayant longtemps souffert d’un manque de cadre propice d’expression et de promotion, l’artisanat est une activité créatrice d’emplois qu’il faut soutenir pour lutter contre la pauvreté.

L’Afrique est un continent regorgeant d’innombrables œuvres d’art agréablement appréciées par le reste du monde. Cette richesse du patrimoine culturel est un facteur stimulateur du développement, influant sur des secteurs tels le tourisme ou l’artisanat d’art, créant des revenus ou des activités considérées initialement comme accessoires et qui, au fur et à mesure, deviennent de véritables spécialisations du fait de l’existence d’un marché porteur. Des structures à vocation internationale comme le SIAO, outre l’aspect indéniable de l’intégration, constituent un véritable tremplin pour le commerce et le développement de l’artisanat d’art africain sur le plan mondial.

Les objets d’art, les masques, les sculptures présentés par les artisans lors de la tenue de salons ou pendant des expositions itinérantes dans des capitales occidentales ont un aspect positif certain sur la promotion culturelle en général et permettent la multiplication de micro-crédits de financement, le développement de coopératives d’artisans-producteurs sans oublier les diverses initiatives des autorités au profit du monde rural et de l’artisanat, en témoigne la place accordée à ce secteur.

Ce secteur constitue une source de revenus pour les millions de gens qui travaillent avec une diversité de matière. Cependant, des conditions minimales doivent être réunies pour permettre aux artisans de libérer leur génie-créateur et de produire de belles pièces.

Mais ses conditions font défaut et ce ne sont pas les difficultés qui manquent. Les artisans n’ont pas toujours une démarche entreprenariale qui intègre un plan de marketing : ce qui fait que beaucoup d’entre eux ne disposent pas des supports promotionnels, publicitaires, pour présenter leurs produits. Ils y a aussi la question de commercialisation à l’intérieur des produits artisanaux. Il y a la méconnaissance des marchés extérieurs et des mécanismes d’exportation des produits artisanaux. Du fait de leur taille et de leur manque de moyen, les artisans n’arrivent pas à participer à certaines foires et salons extérieurs pour se faire connaître et du coup, faire connaître leurs produits. Ces difficultés constituent des handicaps pour l’essor du secteur artisanal.

Pour ce faire l’artisan doit bénéficier d’une attention spéciale des opérateurs économiques, d’institutions publiques capables d’améliorer ses conditions de travail et de lui conférer un statut professionnel sur le marché de l’art. Les systèmes politiques se doivent donc d’influer positivement sur le développement du commerce des produits de l’artisan dont la richesse n’est plus à démontrer comme le disait l’autre, derrière l’arbre se cache la forêt et derrière notre artisan figurent peut-être les solutions aux problèmes de l’emploi et de la lutte contre la pauvreté.

Le marché de l’art obéit à des mécanismes difficilement maîtrisables. Seuls les promoteurs ou intermédiaires ont accès à certains milieux d’affaires où se négocient ces objets d’art qui constituent presque le principal facteur de revenus dans les campagnes. Il n’est matériellement pas possible d’appréhender le coût réel de chaque œuvre d’art qui fait l’objet d’une transaction.

Mais à côté de ce commerce juteux, il est important que tous les acteurs aient conscience de la protection de ce patrimoine culturel qu’il faut préserver.

Dans la plupart des grandes villes occidentales figurent des réseaux de commerce d’objets d’art africain et c’est dans ces diverses capitales occidentales que se négocient la plupart des belles pièces de collection africaines.
Bien structuré et bien organisé, l’artisanat africain peut aujourd’hui nourrir les Africains qui s’y consacrent. Aux Etats-Unis par exemple, l’art africain connaît un engouement certain et a commencé depuis peu une percée importante.

Dans les grandes villes américaines, les boutiques essentiellement consacrées à l’artisanat africain ont pignon sur rue. L’Afrique se fait de plus en plus une place dans les musées grâce aux expositions itinérantes dans les grandes villes ou par la création de départements d’art africain permanent qui présentent au public des œuvres variées provenant de divers pays et concernant le patrimoine de tout le continent.

C’est donc dire que l’artisanat est une source de revenus pour les artisans africains qui sont en majorité du secteur informel. Avec la volonté politique et une bonne organisation de ce secteur, l’artisanat peut contribuer aux efforts de recherche de l’emploi et de ce fait lutter contre la pauvreté.

C’est donc dire que l’artisanat doit sortir de l’informel pour figurer dans les premières places et constituer une bouffée d’oxygène pour les économies nationales.

par SY Amélie
L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 14 octobre 2006 à 11:42, par Ahmed Sékou Tiéma En réponse à : > L’artisanat un secteur prometteur

    Bonjour Mlle Amélie Sy !c’est un réel plaisir pour moi d’avoir lu votre article sur l’artisanat. Avez-vous des solutions personnelles ou des solutins adoptées pour ce thème : "La problématique du financement de l’artisanat africain". ce fut un des thèmes de la neuvième édition du SIAO 2004.Dans l’attente d’une suite favorable, veuillez agréer Mlle, l’expression de mes sentiments de profond respect.

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