A Porto-Novo en 2009, quand la Fédération burkinabè d’athlétisme prenait le flambeau de l’organisation des championnats de la Zone II avec la bénédiction de l’Etat, personne ne s’imaginait que le pays traverserait une zone de turbulences aux conséquences néfastes. « Pour une des rares fois, notre pays était à un doigt de ne pas tenir son engagement. Suite aux malheureux événements que vous connaissez, nous étions incapables de boucler le budget de 120 millions prévu. Nous étions donc obligés de saisir la présidence de la Zone pour dire notre intention de jeter l’éponge », a avoué le président de la Fédération burkinabè d’athlétisme et président du Comité national d’organisation des championnats, le colonel Daniel Zongo au cours de la conférence de presse.

L’échec du rendez-vous de Ouaga allait avoir des conséquences pour l’ensemble des athlètes de la sous-région. En effet, c’est à ce championnat que les minima de qualification aux Jeux africains de Maputo allaient être obtenus. Et pour espérer les JO de Londres, il faut passer par Maputo. « Au regard des conséquences, le président de la Zone a demandé au Burkina de faire un forcing. Mais des allégements substantiels ont été opérés sur le budget. Les différentes fédérations ont accepté de renoncer à un logement dans un hôtel 3 Etoiles comme le veut le règlement. Du coup, on a pu sauver les championnats », a expliqué le président Zongo.

Ainsi, les athlètes vont trouver gîte au stade-du 4- Août. Ils mangeront à l’INJEPS. Le budget initial de 120 millions a dégraissé et n’est plus que de 50 millions ! Et là encore, l’IAAF, la structure mondiale d’athlétisme, a apporté 20 000 dollars US (un peu plus de 9 000 000 F CFA) et la région 12 000 dollars US (5 400 000 F CFA). L’Etat a apporté un soutien de 10 millions de F CFA. Le rendez-vous de Ouaga aura lieu. Mais la participation record annoncée n’est plus d’actualité. De tous les pays de la CEDEAO qui avaient confirmé leur participation, 4 (Nigeria, Ghana, Gambie et Libéria) vont finalement renoncer à l’appel. Y a-t-il une relation de cause à effet entre les conditions d’organisation revue à la baisse ?

Le président du comité d’organisation pense que non ! « Le report de la date n’a pas permis aux athlètes des pays absents d’être encore là. Vous savez, le calendrier de certains athlètes est trop serré », soutiendra –t-il. Les championnats sans le Nigeria et le Ghana, « des grosses pointures » de la discipline ne seront-ils pas au rabais ? Le comité d’organisation n’y croît pas. « Le Sénégal sera là. C’est un pays qui monte en athlétisme. Partant, le niveau sera relevé », a réagi le directeur national technique de la Fédération d’athlétisme, Alassane Néya. Le Burkina va donc accueillir 150 athlètes, 30 coachs et 20 dirigeants. Les couleurs du pays-hôte seront défendues par 30 athlètes qui ont bénéficié d’une série de stages de préparation financés par le CNOSB. Le président de la Fédération a promis 40% des médailles au Burkina.

Jérémie NION

Sidwaya