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Point de presse du gouvernement : Des ressources privées pour des infrastructures publiques

Publié le vendredi 22 juillet 2011 à 03h15min

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Afin de favoriser le financement de ses grands projets de développement, le Burkina va faire appel à un dispositif de financement public-privé. C’est ce qu’a annoncé, hier jeudi 21 juillet à Ouagadougou, le ministre en charge du Commerce, Arthur Kafando, au cours d’un point de presse du gouvernement.

Pour contrer le tarissement de l’aide publique au développement, le gouvernement lance une nouvelle initiative de mobilisation des financements. C’est fois-ci, il veut miser sur l’apport du privé dans le financement des grands travaux. Ce mécanisme vise à chercher des ressources nouvelles auprès de partenaires privés pour faciliter la réalisation d’infrastructures publiques, a expliqué le ministre Arthur Kafando. Concrètement, l’Etat attend que le privé se mobilise davantage pour lever des ressources au service du développement.

Mais, le processus qui n’est pas encore opérationnel va s’adosser à une stratégie nationale de partenariat public-privé à travers une démarche participative. Selon le ministre en charge de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, une concertation permettra au privé de décliner ses attentes et ses préoccupations afin d’accroître les chances de succès du mécanisme. Il a surtout mentionné que le partenariat suscité permettra au privé d’intervenir dans le financement d’ouvrages comme l’aéroport de Donsin.

Dans le secteur agricole, on peut retenir le projet pôle de croissance de Bagré, le projet de Samendéni et toute la chaîne agro-alimentaire. « Nous voulons que le privé se mobilise pour favoriser l’investissement dans ces secteurs qui constituent de réelles opportunités de création d’emplois et de revenus. Le partenariat public-privé doit servir de base à la mise en œuvre de projets en cohérence avec la SCADD, la stratégie gouvernementale de croissance accélérée », a lancé M. Kafando.

Expliquant que la 11e rencontre gouvernement-secteur privé, tenue à Bobo a été une occasion d’informer les hommes d’affaires sur leur rôle et les enjeux du nouveau dispositif, Arthur Kafando a fait un bilan satisfaisant de ce forum annuel où gouvernement et privé se parlent, se concertent sur la meilleure façon d’assainir le climat des affaires. « Tous ont reconnu qu’il y a eu des avancées. Maintenant, nous voulons que le privé "internalise" la nouvelle démarche et se positionne (...) », a-t-il indiqué.

Concernant la mise en œuvre des recommandations de la rencontre gouvernement secteur privé, le gouvernement- annonce qu’une évaluation d’ensemble de la pression fiscale sera faite en octobre prochain. Le pays enregistre une pression fiscale de l’ordre de 12,5 % contre une norme UEMOA (Union économique et monétaire ouest-safricaine) de 17%. Malgré cela, elle fait l’objet de vives critiques de la part des milieux d’affaires qui la jugent « trop pesante ». Même si aujourd’hui, elle n’est pas une pression au-delà des normes recommandées, observe le ministre Arthur Kafando, arguant qu’il faut une fiscalité incitative à l’épanouissement des affaires. En même temps, il est catégorique qu’il ne faut pas désarmer la fiscalité au risque d’amener l’Etat à avoir des difficultés pour financer le développement et prendre en charge des personnes vulnérables ou des filets sociaux.

Dans la même dynamique, un forum sur les marchés publics aura lieu. Il sera alors question d’analyser les contraintes rencontrées par les économies dans ce secteur.

Interrogé sur le cas de la justice taxée à tort ou à raison de rendre des décisions contestables par les opérateurs économiques et même les citoyens, le ministre Kafando se refuse de jeter la pierre sur la justice.

« La question est aussi au niveau de ceux qui demandent une justice parfaite. Tous les dispositifs pour une bonne application des décisions de justice existent ; le Burkina donne des conditions d’une justice saine », a-t-il affirmé.

Saturnin N. COULIBALY


Prévention des catastrophes et le renforcement de la communication gouvernementale

La gestion des catastrophes naturelles, des nouvelles initiatives de communication gouvernementale ont été les sujets abordés par le ministre en charge de l’Action sociale, Clémence Traoré et celui de la Communication, Alain Edouard Traoré lors du point de presse du gouvernement du 21 juillet 2011 tenu dans les locaux de la Télévision nationale.

La saison des pluies s’installe au Burkina avec en perspective, des bourrasques et des inondations. La pluviométrie, selon les météorologues, sera normale et exceptionnelle cette année. Le lundi 18 juillet dernier, l’orage a déjà endeuillé des familles à Ougadougou. Le ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Clémence Traoré, a fait devant la presse le bilan des dégâts et a montré le travail accompli par son département, en collaboration avec d’autres ministères, pour prévenir et gérer les catastrophes naturelles. Pour les dégâts de la pluie du 18 juillet, on dénombre trois décès et huit blessés dans la ville de Ouagadougou. Une jeune femme de 19 ans a perdu la vie au secteur n°30 et deux autres personnes dans le village de Dagnongo dans l’arrondissement de Bogodogo. En plus, à Dagnongo, cinquante maisons se sont écroulées, laissant 160 ménages, soit 756 personnes sinistrées. Ces personnes ont reçu des nattes, des couvertures et des céréales, selon Mme le ministre.

Les blessés, a-t-elle dit, sont pris en charge et l’autorisation est donnée à ceux qui ont manifesté l’intention de se soigner traditionnellement de le faire Les inondations sont récurrentes ces dernières années et la recherche de meilleurs mécanismes de gestion s’impose aux acteurs. C’est pourquoi, la première responsable du département de l’Action sociale et de la Solidarité nationale a indiqué que la politique du gouvernement est de prévenir pour éviter les catastrophes naturelles. Ainsi, son département a rencontré les maires du Burkina pour leur entretenir sur les risque réels d’inondations cette année. Il s’est agi de dire aux maires d’organiser les strutures de secours afin de pouvoir faire face à des situations difficiles. Aussi, un comité de crise est mis en place pour la prévention.

Elaguer des arbres aux abords des voies urbaines, accélérer le curage des caniveaux et former des jeunes pour le secours d’urgence sont des tâches que se donne ce comité. « Nous avons quand même un dispositif mis en place avec la protection civile qui organise des entraînements, des secours de sauvetage des biens et des personnes en cas de catastrophes naturelles. La protection civile a également envisagé de former 200 jeunes des zones inondables au secours d’urgence prompt, en attendant des spécialistes », a expliqué Mme Clémence Traoré. Le Burkina Faso se prépare ainsi à faire face aux conséquences d’une éventuelle inondation. « Le Burkina est réellement prêt pour faire face à une éventuelle inondation, mais tout dépend de l’ampleur des catastrophes », a-t-elle précisé, avant d’ajouter que le matériel de secours et le reliquat des contributions acquis lors du 1er septembre 2009 ainsi que le stock du Conseil national de secours d’urgence sont disponibles. Toutes les actions des différents départements ministériels doivent être connues du citoyen.

Informer davantage le citoyen de l’action gouvernementale

Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, a annoncé de nouvelles initiatives de communication gouvernementale qu’il envisage mettre en place dans les jours à venir. « Nous devons rendre compte au citoyen de toutes les actions gouvernementales. Nous ne devons pas oublier un seul citoyen. Nous devons lui fournir l’information en bon temps et en bon lieu afin de barrer route à la désinformation et la rumeur », a soutenu M. Traoré. Il s’agit d’abord de mettre en place un numéro vert au niveau du ministère de la Communication. Il suffira d’appeler ce numéro pour avoir des informations sur une activité quelconque d’un ministère donné. « Ce numéro vert devra répondre au souci de l’accès à l’information.

Une équipe se chargera de recueillir les informations auprès des différents départements ministériels afin de les distiller aux demandeurs », a-t-il expliqué. Ensuite, il est envisagé la création d’une chronique (écrite) hebdomadaire du gouvernement, des émissions audiovisuelles sur des problèmes essentiels. « Question du citoyen au gouvernement » sera le titre d’une de ces émissions. Enfin, le ministre a indiqué que le partenariat médias privés-secteur public sera renforcé, car le gouvernement veut faire de la communication un véritable levier de développement.

Boureima SANGA (bsanga2003@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 22 juillet 2011 à 11:58, par action En réponse à : Point de presse du gouvernement : Des ressources privées pour des infrastructures publiques

    Je crois qu’il faut beaucoup faire attention quant à la question de la pression fiscale. Ce paramètre tient compte de la population. Alors, lorsqu’on est dans un pays comme le burkina faso, où plus de 80% de la population est dans le secteur rural et ou informel et où une bonne partie des grandes entreprises bénéficient d’exonération,On voit bien que moins de 10% dans la réalité sont soumis à l’impôt. Dans un tel contexte la pression est réellement forte car elle ne repose que sur quelques individus et dans cette catégorie, on retrouve surtout les PME/PMI. Dans les autres pays de l’UEMOA la base de l’assiette fiscale est plus large et l’impôt touche le maximum de gens par conséquent la pression devient moindre sur les individus et les petites entreprises. Je crois que les fiscalistes doivent faire davantage d’effort pour s’inspirer surtout de l’expérience ghanéenne pour permettre au citoyen de payer ses impôts mais dans des proportions supportables. On a coutume de dire que trop d’impôts tue l’impôt. Je suis urbaniste et pas fiscaliste et j’espère que des spécialistes sauront mieux étayer ce que je dis ici.

  • Le 22 juillet 2011 à 12:19, par Joukov En réponse à : Point de presse du gouvernement : Des ressources privées pour des infrastructures publiques

    Il faut que le gouvernement cesse de croire que la population ne voit pas ou ne perçoit pas à sa juste valeur les efforts qu’il fait. Non, seulement les gens pensent qu’avec les moyens humains, techniques et technologiques qu’ils ont et que ceux qui ont gouverné le pays avant eux n’ont pas eu, ils peuvent faire mieux et encore mieux. Les populations savent jugé tout de même. Qu’il evite que les fonds vautours nous fassent des prêts à des taux d’interets assez élévés et aux remboursements assez difficiles comme en Afrique Centrale.

  • Le 22 juillet 2011 à 13:02 En réponse à : Point de presse du gouvernement : Des ressources privées pour des infrastructures publiques

    Qu’est ce que vous savez prévenir ?Pas sur les catastrophes en tout cas et prions tous qu’il n’y ait plus un autre 1er septembre au Faso sinon,ça va être la débandade totale encore.Vous faites tout simplement de la communication pour leurrer les gens car je suis persuadé que dans votre coin, vous priez que rien ne se passe sinon la population va découvrir votre supercherie une fois de plus

  • Le 22 juillet 2011 à 13:10, par le bon citoyen En réponse à : Point de presse du gouvernement : Des ressources privées pour des infrastructures publiques

    Le problème de la fiscalité au Burkina, ce n’est pas son taux qui décourage les contribuables, c’est ce qu’on fait de cette ressource qui pause problème.

    Voyez ce qui advient de 2 milliards engloutis dans la réfection de l’aéroport international de Ouagadougou. Mauvais tapis roulant, un toit percé d’où coule les eaux de pluie, retard dans l’exécution des travaux etc. ...

    C’est des faits comme cela qui décourage le contribuable.

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