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CNT Libye : Conseil de guerre à Paris

Publié le jeudi 21 juillet 2011 à 02h21min

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La bataille de Brega, engagée depuis quelques jours, se poursuit sans qu’on sache véritablement qui tient la ville. Un jour on annonce que ce sont les soldats loyalistes, et le lendemain on déclare que ce sont plutôt les rebelles qui tiennent la cité pétrolière. En somme, une vraie guerre de communication plutôt que des combats acharnés sur le terrain.

Mais une chose semble sûre, pour l’heure, le verrou de Brega n’est pas près de sauter. La localité, on le sait, est beaucoup convoitée par les deux camps eu égard aux enjeux stratégiques qu’elle représente : Brega est un grand terminal pétrolier que les rebelles du CNT (Conseil national de transition) voudraient conquérir afin de relancer l’exportation du brut dans le but de financer l’effort de guerre. Une manne que le Guide et ses hommes n’entendent pas laisser aussi facilement aux mains des insurgés quand on sait également que cette région est un passage presque obligé pour arriver à Tripoli.

Mais la tâche semble beaucoup plus immense que ne l’avaient imaginé Sarkozy et les insurgés. Au début de la guerre, on avait assisté à une chevauchée fantastique des rebelles les toutes premières semaines avant que ceux-ci ne se replient dans leur antre de Benghazi. Kadhafi, ce n’est pas Gbagbo, avions-nous écrit dans un de nos éditoriaux sur la crise libyenne.

Mais soutenus par les frappes aériennes de la coalition occidentale, qui ont permis de desserrer et même de lever le siège de Benghazi, les combattants du CNT ont petit à petit commencé à reconquérir certaines localités qu’ils avaient désertées face à la machine de guerre du Guide.

Seulement sur le terrain, les choses ne vont pas comme sur des roulettes et c’est peu dire. Ça piétine vraiment. De plus, il y a un essoufflement de l’OTAN sur les plans financier et logistique. Le rêve de la guerre-éclair s’est évanoui et à présent les Occidentaux craignent l’enlisement dans les sables libyens.

C’est dans ce contexte que Sarkozy a reçu hier mercredi des chefs militaires de la ville rebelle libyenne de Misrata, partis demander une aide accrue de la France et de l’OTAN : il s’agit du général Ramadan Zarmuh et du colonel Ahmed Hashem ainsi que de Souleiman Fortia, représentant de la ville de Misrata au sein du CNT.

Mais on se demande bien ce qui pourrait sortir de ce conseil de guerre à Paris. La France, on le sait, a largué des armes aux rebelles, puis avec les membres de la coalition, elle a donné de l’argent frais au CNT, mais tout cela n’a pas suffi, voire n’a pas servi à grand-chose.

Cette rencontre avec le premier des Français intervient à un moment où plus que jamais les adversaires de Kadhafi se doivent de prendre un avantage décisif sur le camp d’en face. C’est dire que ce conseil de guerre pourrait accoucher de nouveaux plans de bataille. Mais est-ce que ceux-ci rencontreront plus de succès dans leur mise en œuvre que les précédents ? On ne le saura qu’à l’épreuve du terrain.

San Evariste Barro

L’Observateur Paalga

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