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Mise au point : Souleymane Compaoré donne des précisions sur ses propos dans le cadre du CCRP

Publié le mardi 19 juillet 2011 à 02h20min

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Le texte ci-dessous est une mise au point de Souleymane Compaoré secrétaire général de la Fédération des associations islamiques du Burkina. Il donne des précisions sur ses propos parus dans le Sidwaya n° 6965 du jeudi 14 juillet 2011 dans le cadre du CCRP.

Monsieur le Directeur Général,

J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir faire publier dans une prochaine édition du quotidien national Sidwaya, la présente qui précise et restitue le contexte des propos qui me sont attribués sous forme de synthèse en page 18 du Sidwaya n°6965 du jeudi 14 juillet 2011.

Comme beaucoup de participants aux travaux du Conseil Consultatif sur les Réformes Politiques (C.C.R.P.), j’ai eu l’honneur d’être interviewé par les Editions Sidwaya, en ma qualité de Secrétaire Général de la Fédération des Associations Islamiques du Burkina (F.A.I.B.).

Malheureusement, et je le regrette, la synthèse de mes propos, telle que publiée, peut laisser croire que la Fédération proclame l’existence au niveau de l’Etat d’une politique délibérée de favoritisme au détriment des musulmans. Il n’en est absolument rien et cela nous commande de livrer à l’opinion, les précisions qui suivent.

Le fait est que, ayant répondu au reporter que la contribution écrite des musulmans aux travaux du C.C.R.P était centrée sur la laïcité en raison de nombreuses atteintes constatées à ce principe, il m’a amené naturellement à préciser les auteurs de telles atteintes et à illustrer celles-ci.

C’est ainsi que j’ai indiqué que les auteurs étaient divers : individus, responsables au niveau de l’Etat ou non, institutions et structures diverses ; et, prenant simplement le dernier exemple en date, j’ai fait remarquer que la représentation au sein du C.C.R.P, basée sur des quotas, illustrait en ce qui concerne les confessions religieuses, certains des déséquilibres que nous dénonçons.

J’ai alors comparé devant mon confrère, comme du reste notre délégation l’a fait officiellement en séance plénière du C.C.R.P, les représentations respectives des musulmans et des chrétiens ; cela pour faire remarquer que les musulmans, 60,5 % de la population selon les chiffres officiels (et non 65 % comme écrit dans l’article) étaient représentés par trois (3) délégués alors que les chrétiens (catholiques et protestants réunis), moins de 24 % de la population toujours selon les données officielles, avaient six (6) représentants au C.C.R.P.

Comme chacun a pu le constater à la conclusion des travaux, le dossier des atteintes à la laïcité a reçu une écoute très attentive de la part des membres du C.C.R.P.

A preuve, tout en soulignant à juste titre que le principe de la laïcité n’était pas remis en cause au Burkina, les Conseillers ont néanmoins recommandé la tenue d’un débat national sur cette question ; ils ont en outre indiqué d’inscrire explicitement une mission d’observation permanente de la laïcité au nombre des attributions de l’Observatoire National de Prévention et de Gestion des Conflits, bras technique du Conseil National des Sages dont ils ont préconisé la création.

Avec mes vifs remerciements pour la publication de la présente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur Général et cher confrère, l’expression de ma parfaite considération.

El Hadj Souleymane COMPAORE

Chevalier de l’Ordre National

Secrétaire Général de la Fédération des Associations Islamiques du Burkina (F.A.I.B.)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 19 juillet 2011 à 08:20, par OUEDRAOGO Y. En réponse à : Mise au point : Souleymane Compaoré donne des précisions sur ses propos dans le cadre du CCRP

    Ces considérations, particulièrement l’exemple pris de la représentation des musulmans au CCRP, sont dangereuses.

    Je suis d’accord que des personnalités comme le maire de Ouaga ne doivent pas organiser des "abres de noel" en tant qu’autorité communale mais à titre personnel et privé, quitte à louer des enceintes publiques pour le faire.

    Mais si on rentre dans les considérations numériques pour les représentation comme au CCRP, c’est la porte ouverte à tout : les mossis (j’en suis un et musulman en plus) pourraient bien faire les mêmes calculs vis à vis des autres groupes culturels. Ce pourrait être la représentation des musulmans ou des mossis au gouvernement, à l’assemblée et ainsi de suite.

    Il ne faut pas distiller ces considérations basses que des hommes politiques ont tenté et tentent de faire passer à la communauté musulmane, pour contrecarrer les interrogations sur la modification de l’art 37 par la hiérarchie catholique.

  • Le 19 juillet 2011 à 09:32, par le pacifiste En réponse à : Mise au point : Souleymane Compaoré donne des précisions sur ses propos dans le cadre du CCRP

    Mr souleymane compaoré ne défend pas la cause des musulmans. Il ya mieux que la laïcité dans ce pays-là. Je pense que s’il n’a rien à dire, il peut se taire. Lui, il n’a rien pu défendre si ce n’est la laïcité au niveau du CCRP ? Et ces milliers d’élèves et étudiants issus des établissements franco-arabes (formés au Burkina et à l’étranger) pleins de talents mais qui sont obligés d’être des imams(je ne dis pas que c’est tès mal) dans les mosquées ou enseignants dans les écoles franco-arabes où ils sont payés 15000, 25000 ou 30000 FCFA le mois ?Ou simplement, après le Bac franco-arabe, repartir faire du petit commerce de portables ou d’habits pour enfants. Je connais bien le milieu et je sais de quoi je parle. Ça, c’est une question très importante qu’il faut défendre parce que ce sont des enfants burkinabè aussi. Au lieu de s’arc-bouter sur la laïcité qui n’est pas un problème majeur pour les musulmans encore moins pour notre pays. Au Sénégal par exemple, les personnes issues des établissements et structures de formation franco-arabes subissent une formation pendant un bout de temps et sont directement intégrées après dans la de fonction publique. Le ministère des affaires étrangères n’a pas de traducteur en arabe. Le seul qui était est en mission depuis une année. Le ministère de la justice, la Présidence du Faso et bien d’autres structures devraient avoir des arabophones permanents pour un certain nombre de travaux à leur niveau.voilà des choses qu’il faut defendre

    • Le 19 juillet 2011 à 21:19, par Garaudy En réponse à : Mise au point : Souleymane Compaoré donne des précisions sur ses propos dans le cadre du CCRP

      La question de la laïcité est globale et vouloir la limiter à l’exemple pris par Mr. Compaoré serait abusive.
      Savez-vous que de jeunes filles ont été expulsé dans des établissement de la place parce que voilées ?
      Connaissez-vous le nombre de femmes qui ont été obligé d’enlever leur voile pour être accepter dans des entreprises de la place ?
      Quelqu’un me disait que si les musulmans faisaient seulement 50% de la population, au moins 50% des clients de toutes les entreprises (privée et publique)sont musulmans. Allez-y dénombrer le nombre d’entreprise où il est permis au musulman d’avoir seulement 5 mn pour la prière de Asr (15h 30 à 16h).
      Allez-y savoir pourquoi des réunions sont fixées régulièrement les vendredi pour déborder 12h 30.
      Regardez seulement les programmes de RTB ! Seulement la couverture médiatique des différentes fêtes ; il n’est point besoin de dire quoi que ce soit !
      Merci pour l’exemple de manque d’arabisants dans notre administration. Savez-vous que l’arabe n’est plus enseigné au secondaire ? L’arabe ayant été retiré du programme officiel. Allez-y savoir pour quoi ?
      En somme, les exemples foisonnent et je me demande à quand il faut soulever ces préoccupations de ceux qui font 60,5% de la population burkinabé.
      Je finis en disant que si la laïcité n’est menacée dans ce pays que l’on me donne une définition autre que celle là que je fais mienne : la laïcité est la liberté de culte. La véracité de cette assertion reste un leurre pour beaucoup de musulmans.

    • Le 19 juillet 2011 à 23:04 En réponse à : Mise au point : Souleymane Compaoré donne des précisions sur ses propos dans le cadre du CCRP

      mr le pacifiste, félicitations pour la pertinence de votre analyse qui éclaire plus d’un. merci

  • Le 19 juillet 2011 à 21:48 En réponse à : Mise au point : Souleymane Compaoré donne des précisions sur ses propos dans le cadre du CCRP

    Bonjour Tout le monde !
    Je crois que s’il y a un problème sur la question de la laïcité c’est du côté des musulmans que la balance pèse le plus. Il va falloir permettre aux autres confessions de pouvoir se construire des églises et temples etc... dans chaque ministère et à l’université ; Ce qui est impossible. Le débat doit donc dépasser le cadre stricte des musulmans et chrétiens pour intégrer les autres minorités, et les nouvelles confessions qui seront crées dans l’avenir. Ce qui est impossible d’être réalisé pour les uns, doit être retiré aux autres. Aucune religion venue d’ailleurs (Christianisme, islam, ...) ne doit venir créer un clivage dans notre société. Aussi, la solution la plus simple c’est de buter ces gens (toute religion confondue) hors de nos CCRP, de notre très prochaine chambre des représentants, et dans toutes nos instances étatiques.

    L’HOMME

  • Le 19 juillet 2011 à 21:53, par Garaudy En réponse à : Mise au point : Souleymane Compaoré donne des précisions sur ses propos dans le cadre du CCRP

    La question de la laïcité est globale et vouloir la limiter à l’exemple pris par Mr. Compaoré serait abusive.
    Savez-vous que de jeunes filles ont été expulsé dans des établissement de la place parce que voilées ?
    Connaissez-vous le nombre de femmes qui ont été obligé d’enlever leur voile pour être accepter dans des entreprises de la place ?
    Quelqu’un me disait que si les musulmans faisaient seulement 50% de la population, au moins 50% des clients de toutes les entreprises (privée et publique)sont musulmans. Allez-y dénombrer le nombre d’entreprise où il est permis au musulman d’avoir seulement 5 mn pour la prière de Asr (15h 30 à 16h).
    Allez-y savoir pourquoi des réunions sont fixées régulièrement les vendredi pour déborder 12h 30.
    Regardez seulement les programmes de RTB ! Seulement la couverture médiatique des différentes fêtes ; il n’est point besoin de dire quoi que ce soit !
    Merci pour l’exemple de manque d’arabisants dans notre administration. Savez-vous que l’arabe n’est plus enseigné au secondaire ? L’arabe ayant été retiré du programme officiel. Allez-y savoir pour quoi ?
    En somme, les exemples foisonnent et je me demande à quand il faut soulever ces préoccupations de ceux qui font 60,5% de la population burkinabé.
    Je finis en disant que si la laïcité n’est menacée dans ce pays que l’on me donne une définition autre que celle là que je fais mienne : la laïcité est la liberté de culte. La véracité de cette assertion reste un leurre pour beaucoup de musulmans.

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