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Femmes journalistes dans les médias burkinabè : Le RIJ mène le combat de la représentation et de la représentativité

Publié le lundi 18 juillet 2011 à 01h07min

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Répartition sexiste des reportages et missions, discrimination dans les nominations aux postes de responsabilité, violences morales dans le cadre professionnel, ce sont entre autres les difficultés auxquelles font face les femmes journalistes dans les différents organes de presse burkinabè. A cela, s’ajoute maternité, la timidité, la peur d’oser, la réticence à prendre des risques et la faiblesse de la solidarité entre consœurs. Voilà le tableau peint par Pauline Yaméogo, journaliste aux Editions Sidwaya dans une étude qu’elle vient de réaliser. Sur un échantillon de 198 journalistes dans 16 organes de presse de la capitale burkinabè, on dénombre seulement 42 femmes. 6 d’entre elles occupent des postes de responsabilité. Une sous-représentation et une représentativité criarde au regard des discours sur la politique genre. Aussi bien dans le public que dans le privé, la situation n’est guère reluisante.

Le diagnostic du mal étant fait, il leur appartient d’apporter les solutions appropriées. Bien entendu, avec l’aide des responsables d’organes de presse. Mais aussi leurs confrères. C’est le sens de la soirée de plaidoyer pour la promotion des femmes journalistes co-organisée par le réseau d’initiatives de journalistes (RIJ) et ses partenaires Hanns Seidel Stiftung et la GIZ à l’intention des patrons d’organes de presse le 15 juillet 2011. Malheureusement, ceux-ci étaient très peu représentés. Seul Germain Bitiou Nama, directeur de publication du bimensuel « L’Evènement » était présent en tant que patron d’organe de presse.

Aminata Ouédraogo/Bagayogo, conseiller technique du ministre de la communication, représentant celui-ci, s’est dit très déçue de cette absence. Ce désintérêt est-il dû au fait que ce soit la question de la femme ?, s’est-elle interrogée. Néanmoins, elle a prodigué quelques conseils à ses jeunes sœurs, qui doivent se battre doublement pour mériter leur place, du fait de leur situation de femme et des pesanteurs socio-culturels. Elle a également promis de faire des propositions au ministre de la communication afin de faire plus de place à la femme dans les médias d’Etat.

Pour réduire le gap entre hommes et femmes journalistes, il y a des engagements à prendre pour ouvrir davantage les portes des médias à l’autre moitié du ciel. « L’essentiel et le plus important, c’est que nous puissions faire de nos organes de véritables entreprises de presse qui puissent offrir un travail décent aux journalistes », souligne Germain B. Nama. Sociologiquement, elles ne sont pas poussées à prendre des initiatives. Il est donc important que « l’Etat puisse appliquer la politique genre dans les médias d’Etat. C’est-à-dire tenir compte des femmes dès la phase de recrutement et veiller à assurer leur promotion. Il y a aussi un plaidoyer à faire pour que la politique genre soit appliquée au niveau du privé », ajoute-t-il. L’initiative du RIJ est salutaire à plus d’un titre à cet égard.

Pour réussir ce challenge, comme l’a dit Pauline Yaméogo, Pauline Yaméogo, Sidwaya, les femmes ont aussi leur part de responsabilité. « La femme doit sortir de sa torpeur, laisser tomber sa timidité », avant de compter sur un soutien extérieur éventuel.

Moussa Diallo

Faso-tic.net

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