Avec une longueur d’avance sur les stellistes, les électriciens ont pratiquement leur destin en main, car une victoire face au RCB au stade Wobi de Bobo sera synonyme de maintien ; un match à haut risque et qui fait déjà couler beaucoup de salive dans les milieux sportifs bobolais sur un éventuel arrangement entre le RCB et le l’AS SONABEL. Dans cette interview qu’il nous a accordée, le président Nicolas Millogo du RCB n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour couper court à toutes les rumeurs. Pour lui, son équipe jouera pour la victoire face à l’AS SONABEL.

C’est déjà la fin du championnat et on constate que le Racing fait toujours du surplace au fil des saisons. Les raisons à cela ?

• C’est vrai que nous avons régulièrement eu un classement honorable, mais nous avons toujours pensé à faire mieux à chaque début de saison. Mais pour moi, cette année, les résultats sont même en deçà de nos attentes parce que, les saisons précédentes, nous avons occupé la troisième place ; ce qui nous a permis d’accéder au podium. Et ce n’est malheureusement pas le cas cette année puisqu’au terme de ce championnat, nous occuperons la quatrième ou la cinquième place. C’est dommage parce qu’on s’était fixé des objectifs que nous n’avons pas pu atteindre. Mais nous espérons pouvoir en tirer des leçons afin de repartir sur des bases encore plus solides la saison prochaine.

La coupe du Faso était-elle aussi pour vous un objectif ?

• La coupe du Faso a toujours été un objectif pour le Racing, et à ce niveau, on a toujours été proche du but. Malheureusement cette année, le tirage au sort n’a pas été clément pour nous puisque nous sommes tombés sur un gros morceau, qui est l’ASFA. C’est vrai que, la saison dernière, nous avons pu franchir cet obstacle, mais cette année, nous avons malheureusement pris un but par erreur, après lequel nous avons couru pour l’égalisation jusqu’à la fin du match, mais en vain. Il faut reconnaître aussi que nous avons abordé ce match contre l’ASFA avec un effectif un peu diminué. Mais ce n’est pas ce qui explique cette défaite. Moi, je pense plutôt que les enfants se sont battus mais il leur a surtout manqué la réussite.

Selon vous, qu’est-ce qui peut expliquer ces contre- performances ?

• Nous avons au RCB un problème d’effectif puisque l’ossature de l’équipe change au fil des saisons. Si vous l’avez remarqué, nous n’avons conservé que quatre éléments sur l’ensemble des joueurs qui ont pris part l’année dernière au championnat national. C’est pratiquement le même scénario chaque année. C’est vous dire que nous répondons au critère de club formateur. Le RCB était encore obligé de puiser dans sa réserve et de compléter le groupe avec quelques nouveaux arrivants pour constituer une équipe pour la saison qui s’achève. Ce sont des jeunes sans expérience, et cela pourrait expliquer certaines contre-performances.

Il y a aussi le problème d’instabilité de l’encadrement technique, et en la matière, le Racing détiendrait le record à Bobo. Votre commentaire.

• La remarque est juste parce que le RCB a pratiquement fait le tour de tous les entraîneurs à Bobo. Nous en sommes très conscients et nous travaillons aussi à remédier à cette situation. On opère chaque année des changements, et par la suite, on se rend compte qu’il y a toujours des défaillances. L’une de nos préoccupations actuelles est la stabilité de l’encadrement technique, et nous allons nous tourner vers les anciens du club parce que nous sommes convaincus qu’à ce niveau, il y a des compétences que nous pouvons exploiter pour la bonne marche de l’équipe.

Le Racing n’a pratiquement plus rien à gagner dans ce championnat et pourtant, de votre résultat dépendra l’avenir de l’AS SONABEL ou de l’EFO en D1.

• Je ne suis pas d’accord que vous disiez que le RCB n’a plus rien à gagner dans ce championnat. Lorsque nous faisons nos statistiques, on se dit qu’on peut être quatrième, et ce classement peut nous permettre d’empocher la somme d’un million et demi de nos francs. Je pense qu’il serait très intéressant pour nous d’aller chercher cet argent grâce à une victoire face aux électriciens. Les joueurs sont conscients de l’enjeu, et je pense qu’ils mettront tous les atouts de leur côté pour gagner ce match et espérer avoir de quoi passer de bonnes vacances.

Selon certaines rumeurs, le RCB ferait déjà l’objet de nombreuses sollicitations de la part de dirigeants afin d’influencer le résultat du match face à l’AS SONABEL ?

• Personnellement, je n’ai eu aucun contact avec un quelconque dirigeant, qu’il soit de l’EFO ou de l’AS SONABEL par rapport à ce match. Mais à notre niveau, nous avons déjà pris le devant en organisant une rencontre avec les joueurs, l’encadrement technique et les supporters. Et c’est dans l’optique de gagner ce dernier match pour terminer la saison en beauté que nous sommes en train de mobiliser nos troupes. Nous allons jouer cette dernière journée du championnat avec pour ambition de gagner notre match face à l’AS SONABEL. Le RCB ne saurait être complice d’une quelconque situation.

C’est un match qui s’annonce très difficile puisque les électriciens jouent leur survie en D1 ? Pensez-vous que vos joueurs seront à la hauteur ?

• Nous savons que ce match est loin d’être une partie de plaisir, surtout pour notre adversaire du jour. Mais nous n’allons pas nous mettre la pression et nous allons demander aux joueurs de jouer simplement leur jeu pour gagner ce match. Parce que nous avons d’ailleurs une belle revanche à prendre contre cette équipe. Sidiki Diarra nous avait flatté l’année dernière en disant qu’il fallait nous craindre parce que nous sommes la meilleure équipe de l’Ouest avant de nous battre le lendemain par le score de deux buts à 0. Ce match reste encore frais dans les mémoires, c’est pourquoi je dis que nous allons jouer pour prendre notre revanche

Votre commentaire sur cette fin de saison

• Je pense qu’il serait très dommage de voir une équipe comme l’EFO descendre en D2. Cela va certainement porter un coup dur à notre football. C’est la situation que nous sommes en train de vivre ici à Bobo avec la relégation de l’ASFB. Et depuis, le football bobolais est pratiquement au bord du gouffre. Les clubs de la capitale pourraient connaître la même situation si l’EFO venait à descendre. Cette équipe rassemble une grande partie du public sportif, et son absence parmi l’élite aura sans doute des conséquences fâcheuses sur le football burkinabè. Mais rien n’est encore perdu et je pense que l’EFO aura encore la baraka d’assurer son maintien. Il appartient maintenant aux dirigeants de repenser la formule de notre championnat.

Propos recueillis par Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur Paalga