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PARTI PRESIDENTIEL GHANEEN : Candidat naturel ? Connais pas !

Publié le mercredi 13 juillet 2011 à 03h02min

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L’année 2012 sera une année électorale au Ghana. La présidentielle est prévue pour se tenir en décembre de cette année. Si, pour le citoyen ordinaire ghanéen, cette échéance est encore loin, pour les politiciens, elle est déjà là. Certains d’entre eux ont donc commencé à fourbir leurs armes car rien ne sert de courir, il faut partir à point. Le parti au pouvoir, le National democratic congress (NDC), est déjà dans les starting-blocks. Le 9 juillet dernier, il a désigné son candidat. Son cheval dans cette course à la magistrature suprême n’est autre que l’actuel chef de l’Etat, John Atta Mills, élu en 2008 pour un mandat de 4 ans renouvelable une fois. Rien d’anormal, serait-on tenté de dire jusque-là ! Il y en a même qui parleront de non-événement, le fait qu’un président sortant soit réinvesti par son parti pour porter ses couleurs à une élection présidentielle.

C’est le contraire qui aurait étonné. Mais il y a quelque chose d’intéressant dans ce qui s’est passé au Ghana, au sein du parti au pouvoir. Atta Mills n’a pas été réinvesti de manière simpliste et formaliste. Il a fallu passer par des primaires au cours desquelles il a été aux prises avec l’ex-première dame, Nana Konadu Agyemang-Rawlings, qui rêve aussi d’occuper les hautes charges de l’Etat comme son mari. Mais, son titre d’ex-première dame ne lui a pas porté chance et elle devra donc repasser après pour avoir été battue à plate couture par son adversaire de président qui a été plébiscité avec un score de 96,9%.

Qui l’eût cru ? Un chef d’Etat sortant, candidat à sa propre succession, qui est obligé de passer par des primaires au sein de son parti ! Visiblement, là-bas, on ne sait pas ce que veut dire candidat naturel, c’est-à-dire ce candidat qui s’impose à toutes les élections présidentielles au titre du même parti sans jamais être contredit à l’interne. C’est suffisamment rare en Afrique pour être souligné. Une fois de plus, on aura remarqué que ce bel exemple de démocratie dans les partis politiques vient d’un pays africain anglophone. Dans la sphère francophone, ce qu’il nous a été donné de voir jusque-là est tout autre. Le premier constat est qu’il n’y a pas de primaires dans les partis politiques pour désigner un candidat à une élection présidentielle.

Et cela, qu’il s’agisse du parti au pouvoir ou de l’opposition. Concernant le parti au pouvoir, le chef de l’Etat en exercice est régulièrement le candidat désigné de facto en son nom pour la présidentielle. Il ne vient à l’esprit d’un quelconque militant de contester cela. Ce serait suicidaire d’y penser, même un seul instant. C’est là où il y a possibilité d’alternance du fait du chef de l’Etat sortant qui ne tient pas à tripatouiller la Constitution pour rester (dans le cas où le mandat présidentiel est limité) que les ambitieux peuvent se positionner ouvertement sans risque de représailles. Cette situation est aussi valable au niveau de l’opposition où ce sont les chefs de parti qui sont les porte-étendards à ces scrutins majeurs. Sur ce plan, opposition et majorité se ressemblent et agissent comme s’ils s’étaient passé le mot.

On peut dire que c’est le système français qui permet ces situations dictatoriales. Mais c’est beaucoup plus une question de volonté des acteurs politiques qui est posée. Rien ne leur interdit de faire des primaires pour départager les prétendants. Le deuxième constat qui découle du premier est que les candidats naturels, forts du soutien tout aussi naturel de leur parti, foulent souvent aux pieds la discipline de leur parti en annonçant même leur candidature avant d’être officiellement investis. Et personne, dans leur parti, ne trouve à redire. Dans la sphère francophone, le titre de candidat sortant est suffisant pour se faire investir et réinvestir à souhait pour défendre les couleurs de son parti à des élections présidentielles.

Séni DABO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 13 juillet 2011 à 04:58, par Mourrouh(couteau en bambara) En réponse à : PARTI PRESIDENTIEL GHANEEN : Candidat naturel ? Connais pas !

    Attention, Attention !
    Vous ecrivez n’importe quoi.
    Barack Obama ou Sarkozy sera t’il soumis a une primaire ?
    Il vous a donc echappe que ce n’est pas la democratie qui commandait cette primaire mais la volonte de l’ancien chef d’etat Rawlings qui se croyait tout permis !
    Ca aurait ete un autre constestant, et ces primaires n’auraient pas eu lieu.
    John Atta Mills a gagne certes, et devait gagner au vue de sa popularite au sein du partie, et du fait que cette procedure agacait beaucoup de miltants, mais la strategie du "double/double" a aider aussi avec la distribution de centaines de millions.
    Savez vous que ce sont les moyens de l’etat qui ont servi a ces primaires ?
    Dans tous les pays et partis du monde qui se respectent, Jonh atta Mills serait le candidat naturel !
    Vous avez ecrit n’importe quoi.
    Merci

  • Le 13 juillet 2011 à 09:35 En réponse à : PARTI PRESIDENTIEL GHANEEN : Candidat naturel ? Connais pas !

    Je vous remercie pour cet article qui montre que l’afrique francophone a encore beaucoup a apprendre. A part le mali et le benin qui font quand meme des exceptions. Notre pays a vraiment beaucoup a ratrapper et je ne pense pas que cela sera si facile. Nous avons trop perdu notre temps a etablir le culte de la personne. Deux mandats presidentiels sont largement sufisants et j’espere et souhaite que celui ci soit effectiment le dernier.

  • Le 13 juillet 2011 à 09:56, par Conscience du Faso En réponse à : PARTI PRESIDENTIEL GHANEEN : Candidat naturel ? Connais pas !

    Rien à dire pour le Ghana en matière de démocratie. C’est presque l’idéal. Un président sortant obligé de passer par des primaires pour être candidat à sa propre élection. Un mandat de 4 ans renouvenable une fois comme aux USA. C’est cela la vraie démocratie. Si au Faso on pouvait avoir le 10ème de leur démocratie, on allait faire un grand bond en avant. Mais dommage ! Et tout cela à cause d’une personne et ses satellites. Gardons espoir chers frères et soeurs du Faso, le bout du tunnel n’est plus loin. Nous aurons, nous aussi notre tour de démocratie véritable où les mandats seront limités à 2 maximum, où les taux de participation atteindront les 80% ou plus comme en Côte d’Ivoire, où tous les candidats auront les mêmes chances de gagner ; ce qui va donner de la saveur aux élections. Du courage mes frères et soeurs, Dieu et nos ancêtres ne nous abandonneront pas à jamais. Merci

  • Le 13 juillet 2011 à 10:48 En réponse à : PARTI PRESIDENTIEL GHANEEN : Candidat naturel ? Connais pas !

    Le ghana restera un exemple pour l’Afrique de l’Ouest !
    rappelons nous qu’Hilary Clinton en classifiant les pays africains n’a pas cité le BF mais on devine aisément qu’elle y pensait quand elle a mis en garde contre la tentation de passage en force pour présidents à long règne qui pervertissent la démocratie....
    Bref, ici on pousse le ridicule jusqu’à affirmer haut et fort qu’on n’est pas fou pour convoiter la place de l’autre et on se félicite d’avoir fait 16 ans à la tête de la commune...si le ridicule tuait...
    Domage qu’au sein d’un tel parti qui a formallisé les instances révolutionnaires de base, on n’ait personne d’autre comme alternative....

  • Le 13 juillet 2011 à 12:03, par Beurk En réponse à : PARTI PRESIDENTIEL GHANEEN : Candidat naturel ? Connais pas !

    Svp arrêtons de croire que tous nos maux sont du fait des autres d’autant qu’en France les primaires s’opèrent aussi dans l’opposition et dans une moindre mesure au sein du parti au pouvoir.Le malheur de notre pays,est que nous n’avons pas des hommes et femmes politiques mais des alimentaires qui pensent plus à leurs intérêts personnels qu’aux intérêts supérieurs de la masse populaire d’où justement la corruption,les détournements des deniers publics etc...!Il est vraiment temps de mettre fin à ce système mafieux sinon nous allons tout droit au mur avec des conséquences imprévisibles.Au peuple intègre,prenons conscience pour sauver notre cher pays de ce déluge.Merci

  • Le 13 juillet 2011 à 12:13, par forguirawa En réponse à : PARTI PRESIDENTIEL GHANEEN : Candidat naturel ? Connais pas !

    Apprenez que les acteurs politiques africains ne sont pas là pour le peuple mais plutôt pour eux-mêmes. En effet, il existe trois organisations pour s’enrichir en Afrique : l’entreprise, l’association et le parti. Les distinctions fondamentales il y a si peu ont foutu le camp jusqu’à ce que ces organisations humaines se confondent à travers les objectifs de leurs animateurs.
    Pour ce qui est de l’entreprise, le but de sa création n’appelle aucune analyse. Quant à l’association, au départ créée pour des objectifs nobles en soutien à l’absence ou l’insuffisance de l’activité gouvernementales, ces organisations se sont muées en cavernes d’Ali baba au regard de la cupidité de leurs géniteurs. Il faut aller au ministère en charge de la vie publique, au Burkina, pour comprendre que les obligations régulières à y accomplir ne sont pas respectées. Il s’agit pour la plus part d’associations fictives ou fantômes pour gruger les philanthropes de l’autre côté des océans. Enfin, le parti politique est une entreprise où l’on investi toute sa fortune personnelle en espérant un retour sur investissement une fois que l’on est parvenu à briguer un haut poste de responsabilité administrative et politique. La corruption a de longues années devant elle encore. Le parti n’est pas crée pour répondre aux aspirations légitimes des populations mais pour ses bas instincts personnels, sommes tous éphémères. C’est pourquoi Bgabgo est resté jusqu’à la dernière minute au mépris des vies de ses concitoyens, A. Wade veut que son fils récupère son investissement de plus de vingt ans en le succédant, il existe le nomadisme politique des députés, il y a pas d’alternance ni dans le milieu syndical, ni dans les associations "à but non lucratif", le parti au pouvoir, etc. ... justifiant ainsi la dictature dans toutes ces organisations. Sinon, comment est-ce que Barack Obama allait-il arrivé au pouvoir aux USA sans alternance ; un candidat de l’opposition perdant aux élections présidentielles qui reste toujours aux commandes...allez comprendre. Il devrait laisser la place à d’autres pour d’autres stratégies de conquête du pouvoir. Mais hélas !

  • Le 13 juillet 2011 à 12:38, par Blaiso En réponse à : PARTI PRESIDENTIEL GHANEEN : Candidat naturel ? Connais pas !

    Pas surprenant pour qui connais l’histoire ce pays qui n’arrête pas de nous donner de bels exemples de démocratie. Le peuple ghanaen jouit d’une très grande maturité dans pratiquement tous les domaines.Il suffit pour s’en convaincre de faire une virée dans une rue huppée d’Accra,un faubourg de Kumassi et dans un vulgaire hameau de culture de Suniani.
    Mais par dessus tout, l’aura et la sagesse de l’ex président John J. Rawllings du National Democratic Congres(NDC) et le bon sens de son successeur John Kuffor du New Patriotic Party(NPP) jouent pour beaucoup.Je suis né dans ce pays, j’y ai grandi et j’y retourne le plus souvent quand mon calendrier me le permet.
    Courage au Peuple ghanaen !

  • Le 13 juillet 2011 à 20:02 En réponse à : PARTI PRESIDENTIEL GHANEEN : Candidat naturel ? Connais pas !

    Reponse pour Mourrouh
    Aux USA le president sortant passe par des primaire dans son propre partie. Obama passera par des primaires. Un president Americain qui ne gagne pas ses primaires facilement ne gagnera pas l’election general (example Jymmy Carter). Les primaire sont un bon barometre pour voir ou le president sortant est.Arrete d’ecrire du n’importe quoi et felicite les ghaneens. Et surtout Rawlings qui a feliciter le gagnant le meme jour.

    • Le 14 juillet 2011 à 00:55, par Mourrouh(couteau en bambara) En réponse à : PARTI PRESIDENTIEL GHANEEN : Candidat naturel ? Connais pas !

      mais toi tu ne connais rien mon frere !
      Obama ne passera pas par des primaires !
      prouve moi le contraire et je te donnerai ta banane du jour.
      je persiste et je signe : ce journaliste a ecrit n ;importe quoi et j’attend qu ;un autre journal le corrige.
      Un president sortant (a moins d’un proble facheux) est toujours le candidat naturel de son parti.
      reflechissez un peu : en le contestant deja ds le parti, c’est donner de l’eau pour le moulin des opposants. il n’a donc pas un bon bilan ?
      Atta Mills a 2/3 chance au moins de perdre les prochaines elections a cause de ces primaires.
      mais ou est donc Dieudonne Zoungrana pour nous departager ?

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