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CCRP : Unanimité pour durcir les conditions de reconnaissance des partis politiques

Publié le mercredi 6 juillet 2011 à 01h38min

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Le Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) a poursuivi ses travaux, ce mardi 5 juillet 2011 à Ouagadougou. Les échanges ont porté sur deux grands points, la structuration des partis politiques et le financement de ces derniers. Il s’agit, entre autres, de la relecture de la charte des partis politiques, la révision du statut de l’opposition et le plafonnage des dépenses pendant les campagnes électorales.

Le premier grand point inscrit à l’ordre du jour des travaux du CCRP de ce 5 juillet 2011 a amené les conseillers à échanger sur cinq sous-points : la relecture de la charte des partis politiques, la révision ou l’abrogation du texte portant création et attributions du statut de l’opposition, la limitation des mandats électifs pour les formations politiques, le couplage ou non des municipales et des législatives et l’interdiction des réunions politiques dans les services publics. Le premier sous-point a fait l’objet d’un consensus général au niveau des conseillers.

En effet, ces derniers on estimé qu’il y avait trop de partis politiques au Burkina Faso. « Leur nombre se situerait entre 150 et 160 », selon les participants. De l’avis de certains, la pléthore de formations politiques n’apporte pas grand-chose à la démocratie burkinabè, « elle fragilise plutôt l’opposition politique en ce sens qu’on se retrouve avec des embryons de partis qui, pour la plupart, ne mènent aucune activité véritable et n’existent que de nom », a dit Issa Martin Bikienga du Centre d’initiatives pour le développement durable. Des propositions de réformes ont été faites par les participants afin de réduire de façon significative leur nombre. Ainsi, de l’avis général, il faut durcir les conditions de reconnaissance des partis politiques en exigeant qu’ils aient un siège permanent au lieu de domicile privé comme pour certains et qu’ils participent à deux élections consécutives.

Des conseillers tels que Dr Pierre Bidima ou Bouba Yaguibou exigent que les partis politiques soient représentés aux 2/3 des provinces et des régions du Burkina Faso et qu’ils participent, selon la même proportion aux législatives « Un parti qui n’est pas représenté sur tout le territoire national ne peut pas rêver d’être au pouvoir », dixit Mathieu Hien. Il propose que leurs noms soient rayés du fichier des partis politiques s’ils ne remplissaient pas ces conditions. Les participants sont pour la création d’un code d’éthique et de déontologie des partis politiques. En plus de ces propositions de réformes, Maxime Kaboré du Parti indépendant du Burkina (PIB) prône que l’Etat crée les conditions afin que les responsables des partis politiques puissent les animer car dit-il, « un parti se crée pour accéder au pouvoir ».

Face à ces propositions, Augustin Loada du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a émis quelques réserves estimant que la pléthore de partis ne gêne aucunement la démocratie en ce sens que les statistiques des dernières législatives ont prouvé que les électeurs ne dispersent pas leurs voix. « Ils votent plutôt pour au maximum cinq formations politiques », a-t-il souligné. Selon lui, la question est de savoir quel système le Burkina Faso veut adopter ? Un système bipolaire, multipartite ou un système où aucun parti ne domine comme c’est le cas au Bénin.

La relecture du statut de l’opposition pour bientôt

Pour ce qui est de la relecture du texte portant sur le statut de l’opposition, c’est dans leur majorité que les conseillers l’ont approuvée car ce statut qui a été créé pour structurer l’opposition politique, s’est révélé un problème pour celle-ci. En effet, nombre de partis ne se reconnaissent pas dans ce statut, notamment sur l’article 4 qui dit que les partis doivent se déclarer auprès du chef de file de l’opposition. La majorité des participants se sont prononcés sur la non limitation des mandats électifs au niveau des partis politiques car selon eux, il est difficile d’obliger un parti à renouveler ses membres lors d’une élection. Aussi, ce serait s’ingérer dans la vie du parti que d’empêcher le député qu’il a choisi de se représenter.

Du couplage législatif-municipal, bon nombre de conseillers ont approuvé cette initiative car disent-ils, cela réduit les dépenses de l’Etat donc par conséquent permet de faire des économies étant donné que le budget de l’Etat n’est pas extensif. Nonobstant cette unanimité, certains on souhaité qu’à l’avenir, ce soit plutôt les législatives qui soient couplées à la présidentielle. Sur le dernier sous-point de ce premier grand axe, les conseillers ont estimé qu’ils n’étaient pas normal que des réunions politiques se tiennent dans les services publics. Ils ont donc proposé l’interdiction des cellules ou des réunions partisanes au sein des administrations.

« Chaque parti politique doit se donner les moyens de tenir ses assises dans des lieux indiqués à cet effet », a soutenu Moctar tall. La relecture des modalités de financement des partis politiques, le plafonnage des dépenses pendant les campagnes, le renforcement de l’interdiction de l’utilisation des moyens de l’Etat lors des campagnes et l’application des sanctions en cas de violation, ont fait l’objet des échanges sur le deuxième grand point portant financement des partis politiques.
Les deux derniers sous-points ont fait l’unanimité au sein des conseillers car ils ont estimé que les véhicules de l’Etat, entre autres, ne doivent pas servir à faire campagne au profit de quelques partis que ce soient. « Les partis politiques qui se feront prendre doivent être sanctionnés à la mesure de leur forfaiture », a exigé Mathieu Hien. Les discussions se sont surtout focalisées sur les deux premiers points.

En effet, le financement des partis politiques n’a pas fait de consensus au sein des participants. Mais nombre de participants se sont prononcés sur son maintien, mais en renforçant ses modalités qui restent à définir. L’élargissement de l’assiette financière des partis dits petits, la surveillance par une structure étatique des fonds alloués aux partis ont été proposés par les participants. En outre, ces derniers ont proposé à ce qu’on plafonne les dépenses des partis politiques à un certain seuil pendant les campagnes électorales dans un souci d’équilibre et d’équité. Enfin, les fonds privés étant difficilement maîtrisables, la mise en place de commissions par l’Etat afin de définir les critères de financements des partis politiques a été proposée.

Souleymane KANAZOE

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 6 juillet 2011 à 08:53, par Kader En réponse à : Conseil consultatif sur les réformes politiques : Unanimité pour durcir les conditions de reconnaissance des partis politiques

    Je reviens encore sur l’augmentation du nombre de députés. Je pense que ces membres de CCRP ne représentent qu’eux même.Ils veulent profiter de cette opportunité pour se faire une place au soleil. Comment on peut vouloir augmenter le nombre de députés qu’on trouvait déjà trop dans ce pays pauvre ? Pensez vous vraiment que c’est ça le problème de ce pays ? Si c’est vraiment ça notre problème, alors je vous propose de compter le nombre total de secteurs au burkina et d’augmenter à ce nombre le nombre de députés(on aura plus de 10 mille)pour qu’ils soient plus performants. Vous voyez bien que ça ne colle pas. Donc en clair ce n’est pas la quantité qui qu’il faut retenir, mais la qualité. Si le CCRP veut vraiment travailler pour aider à résoudre cette crise, ce qu’il doit faire c’est d’insister et de faire appliquer les lois qui existent déjà dans ce pays. Quand les lois déjà existants seront véritablement appliquées tout ira bien dans ce pays.

  • Le 6 juillet 2011 à 11:01, par la vérité En réponse à : CCRP : Unanimité pour durcir les conditions de reconnaissance des partis politiques

    j’approuve tous ce que tu dis Kader. Dans un pays ou on nous chante chaque jour la pauvreté des ressources, il est impensables que des individus que je qualifie d’égoïstes s’assayent pour nous parler d’augmentation du nombre de députés. Combien sont-ils à l’assemblée soucieux de leur peuple dans l’assemblée actuelle, pas nombreux. A 60% nos députés sont à l’assemblée pour applaudir et pire lors des votes on leur donnent des consignes exemple : si rock ou kanidioua lève le doigt tu fait pareil sans comprendre l’effet que ce vote aura sur le bien être des populations.

  • Le 6 juillet 2011 à 11:34 En réponse à : CCRP : Unanimité pour durcir les conditions de reconnaissance des partis politiques

    Je suis tout a fait d’avis avec Kader. Qu’ils nous expliquent le bien fonde d’augmenter le nombre des deputes.
    C’est encore le contribuable qui paiera la facture. J’espere que les conseillers se pencheront sur le train de vie de l’Etat, des ministres, deputes, etc.
    Moi je suis originaire du Sourou. Je me demande si la presse ou lefaso n’est pas entrain de faire expressement la promotion de la deputee Saran Sereme. J’ai remarque que sur presque toute les photos de vos articles elle figure(sauf celles du presidium). Elle n’est pas la seule femme du conseil. On aimerait voir qui d’autre y participe.

  • Le 6 juillet 2011 à 12:07, par Le burkinabé En réponse à : CCRP : Unanimité pour durcir les conditions de reconnaissance des partis politiques

    Je suis d’avis avec tous mes prédécesseurs. C’est économiquement irrationnel de vouloir augmenter le nombre de députés après avoir proposé de créer un sénat. Pardon ! Hein !? Il y a des propositions pertinentes que vous avez faites. c’est bien. Il se pourrait que vous contribuer un peu à changer la donne au BF, du moins si l’art 37 s’en sort sain et sauf ou renforcé c’est-à-dire insérer à l’article 165 de la constitution. Mais proposer la création d’un Sénat et l’augmentation du nombre de députés, c’est pas raisonnable pour un pays qui tient la queue dans le classement du PNUD et qui compte parmi les pays au "processus de développement vicié" (PNUD).

    • Le 6 juillet 2011 à 15:00 En réponse à : CCRP : Unanimité pour durcir les conditions de reconnaissance des partis politiques

      Monsieur,nos politiciens s’en fichent éperdument de tout ce que vous avez dit.Eux,ce qui les intéressent,c’est élargir le cercle avec leurs autres amis politiciens pour saigner le Burkina en se gavant comme des insatiables

    • Le 6 juillet 2011 à 19:18, par Gjau En réponse à : CCRP : Unanimité pour durcir les conditions de reconnaissance des partis politiques

      Je partage le même point de vue que mon prédecesseur je souhaite surtout que ce CCRP puisssent trouver les rémèdes nécessaires aux maux qui minent le climat social et politique au BF. Ces rémèdent résident-ils dans l’augmentation du nombre des députés ou la création d’un futur sénat à la charge de nos maigres ressources ? Nos conseilers ne doivent pas être égocentriques par rapport à leur position dans ce forum.Sont ils entrain de baliser leur propre terrain ? De toutes les façons ils seront jugés à la hauteur de leur forfaiture.

  • Le 6 juillet 2011 à 17:20 En réponse à : CCRP : Unanimité pour durcir les conditions de reconnaissance des partis politiques

    Ne pas vouloir se déclarer au chef de file de l’opposition, c’est vouloir jouer à l’opportuniste. Ou on est de l’opposition ou on y est pas. S’il vous plaît oubliez la tête actuelle du chef de file de l’opposition si elle ne vous plaît pas et pensez que demain ça peut être vous. Si personne ne se déclare au chef de file à quoi cette institution va t-elle servir ? Mesdames et messieurs les conseillers, si vous devez maintenir le statut de chef de file de l’opposition, il faut obliger les partis à s’y déclarer sinon supprimer purement et simplement cette institution. Il ne peut pas y avoir deux oppositions à moins qu’une partie ne serve de faire valoir au pouvoir comme actuellement au CCRP.

  • Le 6 juillet 2011 à 17:42, par nakibeuwg-biga En réponse à : CCRP : Unanimité pour durcir les conditions de reconnaissance des partis politiques

    Bonnes gens dites moi en quoi se déclarer auprès du chef de file pour dire qu’on est de l’opposition constitue t-il un problème pour notre démocratie ?

    Si les partis ne doivent plus choisir entre la majorité et l’opposition en se déclarant, comment allons nous dire que tel ou tel parti est ou n’est pas de l’opposition ? Nous allons revenir encore à la case départ, ou l’ADF/RDA et biens d’autre partis bidons jouaient à un double jeu tout en se déclarant néanmoins qu’ils sont de l’opposition. On a vu ou cette situation nous a amené : le chef de file de l’opposition décide de soutenir le candidat de la majorité. du jamais vu dans les anales politiques dans le monde entier.
    SVP, ne nous ramené pas en arrière en instituant un flou dans la classe politique ou n’importe qui peut se réclamer opposant la nuit et majorité le jour.

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