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PRIX DE L’HOMME DE LA PAIX DE L’ANNEE 2010 DE L’AJBC : Quand des étudiants font capoter une cérémonie

Publié le mardi 5 juillet 2011 à 02h29min

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La cérémonie de remise du prix de l’homme de la paix de l’année 2010 de l’Association les jeunes de Blaise Compaoré (AJBC), qui devrait se dérouler le 2 juillet 2011 au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC), a été boudée par une partie des invités notamment les étudiants. Ces derniers ont estimé que l’objectif de la cérémonie qui les a mobilisés, n’a pas été respectée par les organisateurs d’où leur déception.

S’il y a une cérémonie dont les responsables de l’Association les jeunes de Blaise Compaoré s’en souviendront amèrement, c’est bien celle du 2 juillet 2011, censée récompenser l’homme de la paix de l’année 2010. Après avoir accusé un retard de 1h 07 minutes, les organisateurs ont finalement décidé de démarrer la cérémonie. Un des membres, situant les invités sur l’objectif de la cérémonie, a dit ceci : "Comme vous le savez, le Burkina vient de traverser un moment difficile. C’est pourquoi l’AJBC a décidé de décerner des attestations à certaines personnalités qui ont oeuvré pour que la paix revienne au Burkina.

Cette activité entre dans le cadre du programme quinquennal du président du Faso, Blaise Compaoré : "Bâtir ensemble un Burkina émergent". A peine a-t-il fini de prononcer ces mots que la tension a monté d’un cran dans la salle. "Ça c’est quoi ça ?", " Ce n’est pas pour ça que nous sommes venus ici !", " Si vous voulez soutenir le CDP, il faut le dire clairement. Comme ça, les Cdpistes vont venir.", " Vous parlez de paix, où étiez-vous quand on nous traquait au campus ?, tels sont, entre autres, les mots proférés par certains étudiants. Comme des soldats, ils se sont tous levés en bloc pour quitter la salle non sans continuer à bouder les organisateurs en lançant des mots hostiles au chef de l’Etat. Les autres invités, notamment les représentants des ministres ont, illico presto, quitté la salle. Cependant, un homme, la quarantaine bien sonnée, a eu du mal à partir avec les étudiants.

Un féru du président

Pour ce dernier, les étudiants n’ont pas le droit de s’en prendre au président et au Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). " Je suis un féru du président. N’insulte pas le président. Jusqu’à ma mort, je resterai féru du président", a-t-il lancé énergiquement aux étudiants. Mais comment en est-on arrivé là ? L’étudiant Dramane Ouédraogo explique :" Ils sont venus nous voir comme quoi ils organisaient une cérémonie pour récompenser les cinéastes qui ont présenté des oeuvres au ciné droit libre. Nous nous sommes donc mobilisés pour y assister. Mais nous avons constaté que la cérémonie n’avait rien à voir avec ce qu’on nous avait fait croire. Tout ce que nous demandons, c’est de nous dédommager pour notre déplacement". Pour l’étudiant Moussa Zonou, les organisateurs devraient donner la vraie information aux étudiant pour que ceux qui militent au CDP ou le soutiennent aillent assister à la cérémonie et non leur donner de fausses informations car ils ont d’autres occupations.

"On peut parler de la paix mais il faut savoir comment le faire. En tant qu’étudiants, nous ne pouvons pas dire qu’il y a la paix dans la mesure où on peut venir à tout moment déloger des étudiants dans les cités. Quand nous étions dans les difficultés, ils vaquaient à leurs occupations. Nous ne sommes plus des enfants, donc, on ne peut pas participer à une telle cérémonie sans être informés auparavant", a laissé entendre l’étudiant Ibrahim Zongo. Pour sa part, le président de l’AJBC, Ousseini Faïsal Nanéma, a dit comprendre la réaction des étudiants.

"C’est normal qu’ils réagissent ainsi"

"Celui qui devait les informer n’a pas donné la bonne information. Donc, c’est normal qu’ils réagissent ainsi. Même si j’avais été à leur place, j’aurais eu la même réaction. Je ne suis pas au courant de la mauvaise information qui a été donnée aux étudiants. On ne peut pas mobiliser un intellectuel pour une cause bien donnée et puis vouloir la changer", a-t-il soutenu. Il a toutefois demandé la compréhension des étudiants avec lesquels il a dit avoir travaillé longtemps sans heurt. Mais ces derniers ont exigé à ce qu’il les dédommage séance tenante. N’ayant pas la liquidité sur lui, les étudiants ont décidé de le conduire à la cité chinoise. Ils l’ont même fait monter à bord du bus qui les a amenés au CBC avant de le relâcher plus tard. Pour tout dire, le président de l’AJBC a vécu un mauvais quart d’heures avec les étudiants avant de trouver un consensus avec eux.

Dabadi ZOUMBARA

Le Pays

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