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Réformes politiques au Burkina : les institutions de la IVe République passées à la loupe du Dr Mélégué Maurice Traoré

Publié le jeudi 30 juin 2011 à 02h36min

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Après le dialogue politique, les membres du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) entament ce jeudi le deuxième axe de leur feuille de route, à savoir le renforcement de l’équilibre entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. En prélude à cet important rendez-vous, Dr Mélégué Maurice Traoré a livré une communication sur la question pour outiller les conseillers.

« Analyse du système politique de la IVe République : quelles leçons en tirer ? », tel est le thème sur lequel a porté la communication de l’ancien président de l’Assemblée nationale.

Dans sa démarche, le communicateur s’est écarté de la posture du professeur omniscient ayant réponse à tout. Ainsi, à plusieurs reprises il a toujours eu la présence d’esprit d’ajouter ceci à ses développements « … C’est à vous de voir ». A entendre Dr Traoré, les ajustements à apporter aux institutions actuelles de la République relèvent plus de l’ordre politique que du droit. « Chaque système considéré est le produit d’une histoire, d’un contexte politique, économique et social spécifique » a-t-il indiqué.

Ceci dit, Mélégué Maurice s’est attelé, à la lumière de sa riche expérience d’homme de droit, au partage de ses réflexions avec les membres du CCRP, passant en revue des articles de la Constitution, les trois pouvoirs du système actuel (gouvernement, Assemblée nationale, Justice), les rapports entre ces trois pouvoirs.

Sur la question de l’équilibre des pouvoirs sous la IVe République, le constat de M. Traoré est clair : « Y a pas match entre le gouvernement et l’Assemblée nationale. C’est le gouvernement qui domine le jeu. Même l’ordre du Parlement est maîtrisé par l’exécutif ». Cette situation de déséquilibre patent a cependant un avantage qui est la stabilité politique.

C’est pourquoi le rééquilibrage, de l’avis du communicateur, n’est pas forcément la panacée. « Car un pays comme le Burkina à l’étape actuelle ne peut pas prendre le risque de l’instabilité en optant pour un régime parlementaire ». Un système politique qui n’existe que dans des Etats démocratiquement solides comme l’Angleterre, l’Italie, l’Israël. En Afrique, il n’est expérimenté véritablement que dans deux pays dont l’Ile Maurice. Du reste, notre pays a déjà connu le régime parlementaire de 1970 à 1974, tout comme le système présidentiel pendant la Ire République.

Mais, quel système politique trouve t-il meilleur ? La préférence du communicateur semble aller au système présidentiel qui a quelque peu l’avantage de clarifier le jeu politique, la séparation des pouvoirs qui ne doit pas toutefois être conçue dans l’absolu, car « Il n’y a que des pouvoirs qui collaborent ».

S’agissant de la Constitution, Mélégué Maurice Traoré pense que beaucoup d’articles peuvent faire l’objet de révision s’il y a consensus entre les acteurs ou élites politiques du pays. C’est par exemple le cas de l’article 37 portant limitation des mandats présidentiels et l’article 59 relatif aux pouvoirs spéciaux du Président du Faso. « Dans notre système semi parlementaire actuel, contrairement à ce que certains pensent, c’est le Premier ministre qui détient, du point de vue réglementaire, plus de pouvoir », a-t-il relevé.

Toujours selon M. Traoré, même le préambule de notre Loi fondamentale, qui fait beaucoup référence aux droits de l’homme, est susceptible de modifications. On pourrait y introduire des aspects relatifs au développement durable ou à l’intégration sous régionale.

Grégoire B. BAZIE
Ph. Bonaventure PARE

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