LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Conseil consultatif sur les réformes politiques : Des débats passionnants, des propositions consensuelles

Publié le mercredi 29 juin 2011 à 02h08min

PARTAGER :                          

Installés depuis le 23 juin 2011, les 68 membres du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) sont à pied d’œuvre pour examiner toutes les propositions, en vue de trouver des consensus. Les discussions de la quatrième journée des travaux ont, entre autres, porté sur l’institutionnalisation des Conseils national des jeunes et des femmes, l’Observatoire national de prévention des conflits, le dialogue interreligieux, la laïcité de l’Etat, le cadre de concertation entre le pouvoir et l’opposition, etc. Quelques membres du CCRP donnent leurs points de vue sur le déroulement des travaux.

- Clément Pengdwendé Sawadogo, (majorité présidentielle)

Aujourd’hui, nous avons débattu de la question de l’organisation du Conseil national de la jeunesse, du Conseil national des femmes, de la tenue des assises nationales de jeunesse et des femmes et de l’observatoire national de prévention et de gestion des conflits. En ce qui concerne les jeunes et les femmes, il s’agit de faire le point de l’existant. Car vous le savez bien, il y a déjà un Conseil national des jeunes et des structures au niveau des femmes qui tiennent des assises annuellement. Il s’agit de faire le point pour voir s’il n’y a pas quelque chose à améliorer dans le fonctionnement de l’existant. C’est ainsi que beaucoup d’intervenants sont revenus sur les objectifs poursuivis par ces structures qui sont d’organiser la jeunesse, de l’amener à une prise de conscience plus grande de ses responsabilités dans la marche du pays. Parce qu’on dit que la jeunesse, c’est le fer de lance, c’est l’avenir. Il faut amener les femmes à mieux s’organiser aussi pour faire face aux défis qui se posent à elles. Mais la question maintenant est de savoir si les structures instituées répondent effectivement à cette mission ou bien s’il y a des difficultés ou des insuffisances.

Et beaucoup d’interventions ont eu tendance à revenir sur leur composition dans le sens de diversifier davantage, de renforcer le dispositif actuel, de rendre libres les débats pour permettre à ces structures de s’épanouir au maximum. En ce qui concerne l’observatoire de question des conflits, c’est une nouvelle idée. Etant donné qu’il y a beaucoup de conflits entre les communautés, que ce soit en milieux rural ou urbain, il y a eu la proposition qui est ressortie à travers les documents des différentes composantes de la société, lesquels documents avaient été transmis au ministère chargé des Réformes. Et nous avons discuté pour voir s’il était pertinent de retenir cette idée. Evidemment, beaucoup d’intervenants ont estimé que c’était une idée très pertinente et qu’il fallait voir comment circonscrire la question et comment meubler une telle institution, comment fixer ses attributions et ses missions de manière efficace.

Je suis très satisfait de l’état d’avancement des travaux et de la contribution des uns et des autres. C’est vraiment un débat très contradictoire, contrairement à ce que certains pensaient au départ.. Il est empreint de courtoisie et surtout du sens de la recherche du bien de ce pays. Ce qui transparaît au niveau de toutes les interventions, c’est que chacun, qu’il soit de l’opposition ou de la majorité, fait le mieux de lui-même pour que le pays soit meilleur à ce qu’il était.

- Antoinette Ouédraogo : (société civile)

Nous sommes au début des travaux. Je souhaite qu’on ne stigmatise pas le volet de la femme et qu’on parle de la question de genre qui se trouve être une question transversale à tous les points que nous allons débattre. Ce qui me réconforte, c’est qu’il y a eu des préalables au départ de notre rencontre et il faut que les débats puissent adopter tous les points de façon consensuelle, notamment la question de genre. De façon spécifique, on n’a même pas retenu la question de genre, mais bien sûr, dans tous les chapitres, elle sera posée. Et à un certain moment, on pourra s’appesantir davantage sur les points qui n’ont pas été abordés pour les prendre en compte. Je trouve que c’est un bon cadre de dialogue et je déplore tous ceux qui n’ont pas pu effectuer le déplacement. Le cadre est très serein, très ouvert et il cherche la cohésion sociale. Par conséquent, le climat est convivial et permet à tout le monde de s’exprimer. Je profite pour lancer un appel à ceux qui hésitent encore qu’ils peuvent toujours rejoindre les rangs, parce que nous allons toucher à toutes les questions. Et comme toutes les compositions sont représentées, les contributions sont toujours attendues.

- Saran Séré/Sérémé : (majorité présidentielle)

Les travaux se déroulent très bien et je félicite la police des débats et l’esprit qui y règne. Nous sommes là en tant que Burkinabè voulant aider à développer notre pays, à travers des réformes politiques structurelles et aussi conjoncturelles face à la situation pour préparer les bases d’un avenir radieux au Burkina. Nous travaillons dans un esprit consensuel. Donc dans les propositions, il y a une synthèse qui est faite et le consensus qui se dégage est adopté. Même si une seule personne est contre une idée de manière ferme, il n’y a pas de consensus selon le règlement intérieur. Actuelle-ment, il n’y a pas de point d’achoppement et nous essayons d’aller tous vers le consensus. Il n’y a aucun problème

- Alain Bédouma Yoda : (majorité présidentielle)

Les travaux se déroulent dans de très bonnes conditions, dans une ambiance conviviale. Evidemment, compte tenu de la composition de l’assemblée, chacun a ses positions, mais des efforts sont faits par les uns et les autres pour qu’on arrive à des propositions consensuelles. La position consensuelle étant le sentiment qui ressort qu’il y ait une acceptation d’une idée globale sur laquelle on s’entend. De ce point de vue, je dois dire que des points qui ont été abordés, aussi bien en ce qui concerne le dialogue social que le dialogue politique, on est arrivé à des conclusions consensuelles sur lesquelles ont fera certainement un rapport. Globalement, nous sommes satisfaits : premièrement, de la manière dont les débats sont menés, deuxièmement, de l’esprit qui prévaut entre lles participants, troisièmement, des questions qui ont été abordées qui sont des questions de fond et discutées sans a priori, et quatrièmement, des conclusions auxquelles on est parvenu.

- Dr Pierre Bidima : (société civile)

Les travaux se déroulent dans une atmosphère bon enfant. Les débats sont percutants et de haut niveau et les propositions sont analysées à la loupe. Les propositions sont nombreuses et émanent de couches sociales diverses, de partis politiques, des syndicats et même des anciens chefs d’Etat. Nous sommes en train d’examiner toutes ces propositions, sans problème.

- Maxime Kaboré (opposition)

Il y a vraiment un débat qui se mène et les interventions sont pertinentes et je vois qu’il y a le souci de répondre à l’objectif général. Nous ne sommes pas pour un groupuscule, nous sommes là pour dégager des consensus pour l’intérêt du pays, afin de refonder ce pays, de manière durable, dans l’intérêt de la population. Nous avons débattu de thèmes comme la chefferie traditionnelle qui a été un thème assez houleux, mais également un thème sensible. Ce qui est certain, c’est que chaque partie essaie d’apporter sa contribution et je pense que les débats sont sincères, des débats qui se font dans le respect mutuel ; c’est ça qu’il faut retenir. Je suis du Parti indépendant du Burkina (PIB), je ne suis ni de l’opposition, ni de la majorité présidentielle.

Ce n’est que de la configuration pour l’instant, du fait qu’on nous mette dans l’opposition, mais ce n’est pas grave. Le problème posé ici, c’est de pouvoir venir avec ses idées de réformes et que de façon unanime, on aboutisse à quelque chose qui sera dans l’intérêt du pays. Je pense que les considérations partisanes n’ont pas lieu d’être et par ma personne, le PIB, parti certainement jeune, a conscience de sa responsabilité. Notre souci, c’est vraiment que ce pays puisse s’édifier dans les normes de la démocratie, le respect de la personne et que la jeunesse qui attend beaucoup de nous, que nous puissions l’aider à trouver de l’emploi pour ainsi dire un jour, qu’à un moment donné, nous avons travaillé pour l’intérêt d’abord de notre pays.

- Emir de Djibo (autorité coutumière)

ça se passe bien, le débat est serein, nous avons proposé tout de suite, des cadres de rencontre entre les partis d’opposition et la majorité présidentielle. Les participants ont jugé utile qu’il y ait un autre cadre de concertation entre la majorité et tous les partis politiques, pas forcément avec l’opposition seulement. Jusqu’à présent, il n’y a pas de problème, (rires) à un certain moment la discussion était centrée sur la religion. On a préféré surseoir à cela parce que nous avons tous souhaité qu’il n’y ait pas de problème de religion au Burkina Faso.

- Toubé Clément Dakio (opposition)

Les travaux se déroulent normalement. Les thèmes qui m’ont le plus marqué aussi sont la proposition de création d’un cadre de dialogue agrée. La proposition de création d’un cadre de dialogue entre les différentes couches de la population et le pouvoir, trouve mon adhésion. Avec la crise, nous avons trouvé que c’est nécessaire de créer un cadre de concertation entre gouvernants et gouvernés. Cependant, je n’ai pas marqué mon adhésion à toutes les propositions aujourd’hui, au cours de nos travaux. C’est par exemple, la proposition de la création d’une journée des partis politiques.

- Paul Sawadogo (société civile)

Pour ce qui est des travaux de ce matin, ça s’est bien passé. Les discussions ont rencontré l’assentiment de toute l’assemblée. Nous avons discuté de long en large pour ce qui est des réformes. Par rapport aux chefs coutumiers, leur implication dans la démocratie, comme eux-mêmes sont représentés au sein du CCRP, ils ont dit ce qu’ils pensent et nous ont également confié leurs sentiments quant à leur implication dans la recherche d’une paix durable.

- Martine Yabré (société civile)

Depuis le 23 jusqu’à aujourd’hui 28 juin, les débats se passent dans une ambiance très fraternelle. Toutes les tendances représentées ont fait fi des différents clivages pour transcender et faire beaucoup de concession pour des propositions à même d’aider toute la nation entière. Ça se passe vraiment dans un esprit non partisan. Les problèmes les plus récurrents qui sont ressortis dans les propositions de reformes des acteurs, ont fait l’objet de discussion et je pense que nous sommes parvenus à un consensus.

-  Moïse André Traoré-Nignan, (majorité présidentielle)

Nous sommes à la période de discussion de l’acte c’est -à-dire, l’élargissement du dialogue politique à travers des cadres de dialogue. Nous avons parlé du dialogue social hier à savoir les questions relatives à l’élargissement du dialogue pour que nous puisons dans notre société, avoir au maximum de courants qui s’expriment, des libertés qui s’expriment, des démocraties qui s’expriment ; cela est important pour appréhender les différentes questions de libertés démocratiques, les différentes questions qui se posent à la société en général, afin d’aller de l’avant. Et dans ce cadre, nous avons parlé d’un point important, la chefferie traditionnelle, sa place, son rôle, est-ce qu’on peut lui donner un statut ? Oui, la question a été répondue, on peut donner un statut particulier à la chefferie traditionnelle, à savoir ce qu’on attend d’elle et de ce qu’on ne veut pas d’elle.

La discussion à mon avis, est riche, très intéressante. Nous nous sommes posé la question de savoir le rôle et la place de la chefferie traditionnelle dans la démocratie. La chefferie traditionnelle tire son essence d’un pouvoir monarchique, d’un pouvoir fondamentalement différent du pouvoir démocratique. Pour moi, ce sont deux entités qui ne peuvent pas fonctionner ensemble. Pourtant, nous avons hérité de la situation depuis le colonialisme, qui fait que y a deux droits, moderne et traditionnel qui s’affrontent. L’observatoire national est un examen, il s’agit de savoir s’il est bon d’instituer un observatoire national pour gérer les conflits divers dans notre société au niveau national, rural et urbain. Il a été décidé de façon unanime, qu’il serait important et intéressant de créer un observatoire afin de circonscrire , d’étudier, de veiller, un système d’alerte des conflits sociaux de tout type. Cela veut dire disposer d’un outil qui aura pour tâche d’étudier les différentes régions, de faire l’historique de tous ces conflits qui ont pu exister pour connaître les zones sensibles, et déterminer ce qu’il faut prendre comme mesure pour y remédier.

- Faustin Ouattara : (opposition)

Je suis de la composante opposition, je représente l’UNDD au sein du CCRP. L’ambiance est assez conviviale et sereine, bien qu’à un certain moment, il convient d’apporter faire un certain nombre de précisions. Mais dès le début de la concertation, nous avons eu des bases claires. Personne n’est là pour attaquer quelqu’un, il y a eu un certain nombre d’événements qui exigent que toutes les parties prenantes se retrouvent pour parler et c’est effectivement ce qui se passe. Les participants sont sereins et disposés à s’écouter. Ce qu’on déplore, c’est l’absence au CCRP, d’une certaine composante. De mon point de vue, je pense que lorsqu’on appelle au dialogue, tout le monde doit répondre présent. On ne doit pas rejeter le dialogue pour quelque raison que ce soit. Les propositions jusque-là, touchent à tout pratiquement. En réalité, je pense que l’ensemble des problèmes est soulevé. Nous allons les discuter et trouver un consensus sur la conduite à tenir pour les cas futurs.

Mady KABRE & Kafouniba Christien SOME

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 29 juin 2011 à 19:31, par vérité En réponse à : Conseil consultatif sur les réformes politiques : Des débats passionnants, des propositions consensuelles

    Décidément ces hommes qui ont gouverné depuis 24 ans et d’autres même 28 ans n’ont pas encore compris toutes les leçons qui leur ont été données depuis les manifestations (en 1998)contre la mort COMBIEN TRAGIQUE de NORBERT ZONGO, jusqu’aux coups de feu des militaires (qui en avait marre) en 2011.

    Je pense que LE SEUL RAPPORT DES SAGES suffisait LARGEMENT à régler nos problèmes et à Remettre le BURKINA sur la voie du développement et de l’épanouissement de ses citoyens.

    Je pense même que le DISCOURS PROGRAMME du 1er MAI 1981 du Colonel Saye ZERBO mis en application actuellement propulserait le BURKINA au rang des pays émergents.

    Mais c’est tout aussi CLAIR que des INEPTIES telles le cadre de concertation en cours ne sont que des manigances qui retardent notre développement.

    Alors, Messieurs les CCRPistes, arrêtez vos machinations RIDICULES, car les prochaines MANIFESTATIONS POPULAIRES risquent d’être FATALES pour vous.

    Le Professeur Laurent BADO l’a dit : "ce qui s’est passé n’est rien devant ce qui va venir si le pouvoir en place ne change pas sa stratégie". Et je le pense aussi...

  • Le 29 juin 2011 à 19:54 En réponse à : Conseil consultatif sur les réformes politiques : Des débats passionnants, des propositions consensuelles

    Le peuple vous attend sur des réformes sérieuses et vous en discuter des "futilités". Libéraliser les élections législatives et municipales, vous verrez que la démocratie sera en marche. Les "vieux" occupent tout dans les partis politiques. Permettez aux jeunes d’êtres candidats indépendants, vous verrez !

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique