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Alima Déborah Traoré/Diallo, nouveau Médiateur : Une personnalité pétrie de ressources et ouverte sur le monde

Publié le mardi 28 juin 2011 à 02h11min

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Par décision du conseil des ministres en date du mercredi 22 juin 2011, le Burkina a un nouveau Médiateur du Faso, en la personne de Mme Alima Déborah Traoré/Diallo. Elle remplace à ce poste Amina Moussou Ouédraogo/Traoré qui a bouclé depuis un certain temps, son mandat unique de cinq ans consacré par le statut de l’institution depuis sa création. Ainsi, une femme succède à une autre. Alima Déborah Traoré née Diallo qui prendra fonction très prochainement, est le quatrième président de l’institution après Tiémoko Marc Garango, Jean Baptiste Kafando et Amina Moussou Ouédraogo/Traoré. Mais, qui est le nouveau Médiateur du Faso ? D’où vient- il ? Quelle est sa philosophie de la vie ? Allons à la découverte de cette femme jeune d’esprit, simple d’approche et accueillante.

De taille moyenne, d’un teint clair, d’âge mûr et d’un charme discret, elle nous accueille avec respect et humilité dans son domicile privé jardiné avec soin. Née à Ouahigouya, dans le Yatenga, le 9 février 1952 (59 ans), le nouveau médiateur a fait ses études primaires et secondaires successivement à Kombissiri, Koupèla, Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Juriste en droit public de l’Université d’Orléans, Madame Traoré est spécialisée dans la gestion des transports tous modes, et est titulaire d’un DESS transport, et distribution (gestion des systèmes internationaux de transport/transport multimodal à l’Institut international de transport de l’Université de Haute Alsace, Mulhouse).

Inscrite à l’Ecole supérieure des transports de Paris au sein de l’Ecole nouvelle d’organisation économique et sociale, elle en sort avec le titre « prisé d’Ancienne élève » dudit établissement. Très portée sur les questions de genre et développement, Madame Traoré a acquis durant plusieurs années passées au sein du système des Nations unies au Burkina, une expertise dans la gestion des projets et programmes de développement.

De sa carrière professionnelle, politique et associative

Le nouveau Médiateur du Faso est doté d’une expérience riche et fournie, accumulée au cours d’un long parcours. Débutant sa carrière en 1982 à la direction de l’aviation civile comme cadre et responsable du service juridique chargé des Accords aériens, elle a été par la suite chef de service commercial au sein de la Direction des transports et de l’action commerciale, à la Société des Chemins de fer du Burkina (SCFB), puis conseiller économique à la représentation diplomatique du Burkina Faso au Mali, consultante spécialisée en développement et analyse de genre, responsable chargé du contentieux au sein de la Délégation aux activités aéronautiques nationales (DAAN), chargée de programmes à la Coordination du système des Nations unies au Burkina.

Elle a été aussi membre et rapporteur général au sein du Conseil économique et social. C’est de son poste à la Direction générale de l’aviation civile et de la météorologie que Mme Traoré a été appelée à ses nouvelles fonctions. Sur le plan politique, le nouveau Médiateur du Faso n’est pas restée inactive. Elle s’est distinguée, à travers son engagement en faveur de la femme en tant que directrice chargée de la mobilisation et de l’organisation des femmes du Burkina Faso sous le Conseil national de la Révolution. Sous le Front populaire, elle a été membre du comité exécutif du Front populaire chargée des relations extérieures. A ce titre, elle a œuvré à un très haut niveau de l’Etat, à promouvoir la politique extérieure du Burkina auprès de partis politiques et organisations amies, à promouvoir des relations d’amitié et de coopération entre notre pays et des pays frères et amis et à représenter le Front populaire auprès des différentes communautés burkinabè résidant à l’étranger.

Alima Déborah Traoré/Diallo (ADT) a aussi milité dans beaucoup d’associations. Elle a donné de son temps pour des activités sociales et de bienfaisance au profit de la femme et de l’enfant. Ainsi, elle a été secrétaire générale de la Fondation Fitima pour les enfants atteints de maladies neuromusculaires et par ailleurs , membre du Zonta Club dont elle a assuré la présidence du club de Ouagadougou pour la biennale 2008-2010. Dans le cadre de ses activités professionnelles, sociales et politiques, ADT a effectué de nombreuses missions à l’étranger, notamment en Europe, en Afrique, en Asie et en Amérique. C’est donc une personnalité pétrie de ressources et ouverte sur le monde qui officiera très bientôt dans le secteur de la médiation du Faso.

Quelques principes qui gouverneront le nouveau Médiateur

Dans le cadre de sa mission, Mme le Médiateur du Faso attache une importance particulière aux valeurs essentielles de dignité, d’équité, de justice et de loyauté. « Je pense que dans la vie, que ce soit dans la plus petite cellule familiale ou dans la société, le principe de loyauté est important. Il faut être loyal avec soi-même et avec les autres », relève-t-elle. « Je suis très sensible à l’injustice, ce qui fait que mes efforts, d’une manière générale, concourent à la recherche de l’équité et de la justice », souligne-t-elle à l’appui. Avec douceur et toute souriante, Mme Traoré fait observer que les relations conflictuelles doivent être évitées au maximum et lorsque de telles relations surviennent, elles doivent être gérées dans le dialogue et le respect mutuel des parties en cause.

En conséquence, elle ne relâche pas d’effort pour s’entourer de personnes justes, loyales et aimant le dialogue. Mme Traoré pense que parfois, on dépense trop d’énergie pour tirer la couverture à soi plutôt que d’aller dans le sens de la médiation et du partage, ce qui suppose la tempérance et la modération. De nature optimiste, elle estime que même dans la détresse la plus profonde, il existe toujours une issue. Il faut savoir la rechercher et la trouver. En tous les cas, Mme Traoré note : « Je tiens au respect de l’autre. Même dans l’adversité, il faut respecter les autres. Je haie la calomnie, mais nous sommes en société et la calomnie existe partout. Il faut en faire une pommade. L’essentiel est que vous soyez quitte avec votre conscience ».

A la question de savoir comment elle appréhende sa nouvelle mission, le Médiateur entend poursuivre l’œuvre de son prédécesseur qui, pour elle, « est une grande sœur brillante que j’ai toujours admirée depuis sa tendre jeunesse au lycée Philippe Zinda Kaboré ; une dame respectable avec laquelle j’entretiens des relations très fraternelles et qui a été à la hauteur de la tâche qui lui avait été confiée ». Elle sait par conséquent, qu’elle pourra disposer d’un recours certain auprès d’elle, tout comme auprès du premier locataire de l’institution, le général Marc Tiémoko Garango, qui, du reste, est un parent à plaisanterie de son époux.

Le nouveau Médiateur, en attendant la passation de service, sait bien ce qui lui sera demandée tout au long de son mandat : « Ma mission principale comme Médiateur du Faso sera de rechercher l’équité dans les rapports entre l’administré et l’administration. Je reste convaincue que si dans ce domaine, la paix réside, il y a de fortes chances que cette atmosphère soit prédominante dans la société entière. C’est donc avec détermination et abnégation que j’apporterai ma modeste contribution dans ce domaine. Au vu du contexte actuel du Burkina Faso, je pense que le Médiateur du Faso peut aider à corriger des dysfonctionnements, promouvoir la gouvernance et concourir à faire prévaloir les principes d’équité et de justice... ».

En guise de conclusion, le nouveau Médiateur invite l’ensemble des administrés à considérer que l’institution du Médiateur du Faso n’est que la matérialisation moderne de notre vieille tradition de l’arbre à palabre. Mme Traoré est chevalier de l’Ordre national du Burkina Faso, chevalier de l’Ordre du Lion du Sénégal et a été distinguée par l’Association Cœur de femmes de notre pays pour « ses actions menées en faveur de l’amélioration des conditions de vie de la femme burkinabè ». Mariée, elle est mère biologique de trois enfants, mais considère qu’elle en a six, dont ses trois neveux et nièces qui la chérissent comme on peut le faire seulement avec une maman.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya

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