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Participation des femmes burkinabè au CCRP : Même minoritaires, elles s’engagent à jouer pleinement leur partition

Publié le mardi 28 juin 2011 à 02h10min

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Le Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP), après la journée de repos du dimanche dernier, a repris ce lundi ses travaux à la salle de conférences de Ouaga 2000. A en juger par l’atmosphère bon enfant qui prévalait à la pause café, la reprise s’est faite dans une bonne ambiance, avec toujours au menu des échanges le dialogue politique.

Mais, s’il y a une chose qui ne passe pas inaperçue au CCRP, c’est la sous représentation des femmes burkinabè, estimée à 52% de la population nationale. En effet, sur les 68 personnes qui composent la structure chargée de réfléchir sur l’avenir politique du pays, les femmes n’y comptent que 8 représentantes, soit 11, 77%. Les hommes se taillent ainsi la part du lion avec au total 60 représentants, soit 88,23% ; alors qu’une politique nationale genre est adoptée. Il suffit de penser à l’adoption en 2009 de la fameuse loi de quota de 30% en faveur des femmes pour ce qui est de la représentativité des femmes sur les listes électorales dans les scrutins de proximité à venir.

Le problème ici est pire quand l’on s’intéresse à la représentation des partis politiques, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition. Sur un total de 32 représentants politiques au CCRP, il n’y a que deux femmes, en raison d’une dame par bord politique.

Que pensent les femmes de cette situation ? Quelles sont leurs préoccupations en venant au CCRP ? Peuvent-elles faire entendre leurs voix dans ces assises dominées numériquement par les hommes ?
Ce sont autant de questions que nous avons voulu cerner en nous adressant à quelques représentantes. Sur la première préoccupation, nos interlocutrices se disent conscientes de leur faible représentativité, mais ne semblent pas disposer à polémiquer, nous renvoyant parfois à notre propre appréciation. « Je ne peux rien dire. Jugez en vous-mêmes », nous a répondu une représentante d’une des communautés religieuses, réservée. Globalement, elles n’en font pas un problème.

Sur la deuxième question, à savoir leurs attentes au CCRP, les représentantes de l’autre moitié du ciel burkinabè semblent faire sienne la récente déclaration du ministre d’Etat en charge des réformes politiques Bongnessan Arsène Yé qui a dit que personne n’était venu pour défendre sa chapelle. « Nous ne sommes pas ici pour des causes spécifiques », nous a indiqué le député Saran Sérémé/séré, l’unique représentante des partis et formations politiques de la majorité. On le voit, la ligne directrice est respectée, même s’il reste que c’est la synthèse des préoccupations politiques spécifiques qui constituent en dernier ressort les questions politiques d’intérêt national.

S’agissant de la capacité des représentantes des dames à faire entendre leurs voix dans ce marigot à dominance mâle, les intéressées n’ont aucun doute. « Le débat est ouvert et tous les points de vue seront pris en considération. Donc, nous allons jouer pleinement notre partition », a avancé l’Honorable Sérémé.

Et une représentante des organisations de défense des droits humains et des libertés de renchérir : « Les gens pensent que nous qui participons aux travaux du CCRP sommes du n’importe quoi. Nous, nous savons que nous ne le sommes pas. Et nous allons le prouver par la qualité de nos conclusions. Même si nous sommes minoritaires, nous allons développer des stratégies pour que nos voix portent ».

Grégoire B. BAZIE
Ph. Bonaventure PARE
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 27 juin 2011 à 19:31, par Siniguesba Le Sage En réponse à : Participation des femmes burkinabè au CCRP : Même minoritaires, elles s’engagent à jouer pleinement leur partition

    Et que dire des hommes et des femmes burkinabé de l’étranger à part entière qui n’ont AUCUN représentant dans cette Commission de réflexion sur les Réformes politiques.
    Pourtant :
    1°) La diaspora burkinabè représente en moyenne 15 millions d’âmes en dehors du territoire national (3 millions en RCI, 2 millions au Ghana, et les 10 millions répartis dans le reste du monde)
    2°) La diaspora participe de source officielle à hauteur de 54 milliards par an au pays notamment par des investissements divers au Burkina Faso.
    Alors, nous attendons que les femmes et les hommes de l’intérieur pensent aussi à leur frères et soeurs de l’extétieur au nom de la fraternité et et de l’unicité de notre peuple. Je ne suis pas convaincu que le panel actuel qui fait d’ailleurs peu de place aux femmes prenne véritablement en considération les aspirations profondes et les choix politiques de la diaspora.

    • Le 28 juin 2011 à 14:58, par Fasodéw En réponse à : Participation des femmes burkinabè au CCRP : Même minoritaires, elles s’engagent à jouer pleinement leur partition

      Mon cher Siniguesba Le Sage, vous ne pouvez pas être hors du pays (sutout peut-être depuis longtemps) et vouloir participer à ce CCRP ; de toutes les façons, la plupart du temps vous les diaspos vous êtes coupés des réalités du pays, soyons objectifs.Et puis quand vous parlez d’investir plus de 54 milliaires par an au pays, je dirai qu’il s’agit là d’investissements "obligatoires" car envoyer par exemple de l’argent à son père, sa tante, ... participer financièrement au mariage ou aux finerailles d’un parent etc.. ; relève pour moi d’un devoir moral avant tout.

  • Le 28 juin 2011 à 17:09, par Général Galland En réponse à : Participation des femmes burkinabè au CCRP : Même minoritaires, elles s’engagent à jouer pleinement leur partition

    Je souhaite que les femmes participe pleinement aux affaires politiques, qu’elles soient dans les affaires comme les hommes. Ce que je condamne, ce sont des femmes qui sont à des places parce qu’elles sont copines de tel ou tel ministre ou encore de tel ou tel député. Si les gourous du CDP mettent leurs copines dans le ccrp, ce sera le fisco. Excuser de moi de parler ainsi. Comment peut-on comprendre qu’une femme qui dirige une société prestigieuse patauge dans le copinage avec des ministres pour avoir des marchés ? Cela avait abouti à la démission d’un ministre du travail. Comment peut-on accepter qu’une petite journaliste de fasse des milliards en s’accaparant le marché juteux des cantines scolaires parce qu’elle est copines d’un gourou du CDP ?

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