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Promotion du commerce équitable : Les femmes de Gassan reçoivent leur certificat Bio

Publié le vendredi 24 juin 2011 à 00h49min

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La fédération de l’Union des femmes artisanes de Gassan baptisée « Union Ben Nafa Kabo » dans la province du Nayala a officiellement reçu, vendredi 10 juin 2011, le certificat biologique du haricot ou « benga » et de l’acacia ou « zaméné ». Elle a également inauguré son magasin de stockage de ces deux produits.

Pour la première fois au Burkina Faso, un groupement féminin a obtenu un certificat biologique (agriculture biologique sans pesticide, respectant l’environnement) pour le « zaméné » (Acacia macrostachya) et le « benga » (Vigna unguiculata). Il a été délivré par la société de certification LACON au terme d’une méticuleuse analyse de ces deux espèces végétales. « Ce certificat est une preuve de traçabilité, c’est-à-dire garantissant un suivi précis de l’origine des graines depuis leur lieu de production jusqu’à l’assiette du consommateur ou jusqu’au produit cosmétique qui va les utiliser. De plus, cette reconnaissance offre l’opportunité à l’Union d’exporter des produits avec une valeur ajoutée car les consommateurs, notamment en Europe et pays du Nord, sont très sensibles à l’origine biologique », a indiqué Philippe Msika, directeur de l’Innovation, recherche et développement des laboratoires Expanscience, représentant le Président directeur général, Jean Paul Berthomé.

L’obtention de ce certificat et du magasin de stockage de ces produits ont été possibles grâce à un partenariat entre l’Union des femmes artisanes de Gassan, les laboratoires Expanscience (avec le travail notamment de Sébastien Debrock, responsable filières végétales à l’international au sein de cette société) et « Sama Bioconsult ».
Les laboratoires Expanscience sont une entreprise française indépendante créée en 1950. Son domaine d’activité est la mise au point de produits, la fabrication et la vente de médicaments pour les articulations et la peau principalement, et de produits cosmétiques à base de plantes provenant du monde entier avec des règles de qualité, de sécurité, de respect des hommes et de l’environnement. « Sama Bioconsult » est un bureau de consultants en ethnobotanique et valorisation des plantes africaines dirigé par Dr Olivier Marc, à l’origine du projet.

A l’occasion de cet heureux évènement, la population de Gassan n’a pas marchandé sa mobilisation pour témoigner sa reconnaissance à leurs partenaires. L’orchestre « Faso daba » de Gassan n’est pas demeuré en reste. Il a donné un éclat particulier à la cérémonie avec une animation à la hauteur de l’évènement.

Les autorités administratives et locales du Nayala ont félicité et remercié ces deux partenaires pour avoir financé les travaux de recherche, la certification et la construction du magasin de stockage au profit de l’Association féminine de Gassan. Ils ont souhaité que ce partenariat se pérennise et ont déclaré leur engagement à le soutenir. Ils ont en outre exhorté les femmes à s’investir pleinement dans les activités de l’Union pour que les investissements de leurs partenaires ne soient pas peine perdue.

Une dynamique coopération Nord-Sud

Le Directeur innovation, recherche et développement des laboratoires Expanscience, Philippe Msika, après avoir expliqué l’importance de ce certificat Bio, a précisé que l’entreprise avait souhaité offrir la propriété de ce certificat à l’Union. Il a par ailleurs indiqué que sa société entend dans l’avenir mettre sur le marché des extraits végétaux ou produits cosmétiques à base de ces produits certifiés, ce qui conduira à des volumes de commande plus importants. Ce partenaire prévoit également de poursuivre le financement de formations complémentaires ainsi que le suivi annuel de certification biologique sous la supervision local de « Sama Bioconsult ».

Il a en outre affirmé que l’évaluation de ce projet- pilote ayant donné des résultats satisfaisants, les laboratoires Expanscience ambitionnent déjà d’étendre leurs relations de partenariat à d’autres groupements et plantes du Burkina Faso avec, à la clef, d’autres certifications Bio. Pour conclure, il a remercié Fabienne Verzeletti et Gnilé Tamigny pour leurs inspections et conseils sans occulter l’ethnobotaniste du CNRST du Burkina, Ouétian Bognounou, pour son expertise sur les savoir-faire traditionnels liés aux deux plantes. Selon la présidente de l’Union « Ben Nafa Kabo », Kadiatou Dramé, ce partenariat leur a ôté une épine du pied car ces deux sociétés les ont aidés financièrement à construire un magasin de stockage, mais aussi à acquérir, avec un microcrédit à taux zéro, une parcelle pour l’implantation de la plateforme multifonctionnelle, sans compter l’achat de matériel pour la récolte et la conservation du « zaméné » et du « benga ».

Par la voix de leur présidente, les membres de l’Union ont déclaré leur engagement à mettre tout en œuvre pour que ce partenariat soit un exemple- phare dans la province. L’Union « Ben Nafa Kabo » de Gassan a vu le jour en 2006 à la faveur de la mise en œuvre du programme national plateformes multifonctionnelles de lutte contre la pauvreté par l’OCADES Caritas Burkina à Dédougou. L’Union regroupe sept associations féminines évoluant dans plusieurs secteurs d’activités génératrices de revenus. Pour la petite histoire de ce partenariat, c’est Dr Marc Olivier qui a identifié l’Union en 2007 en suivant une émission télévisée sur la formation à l’utilisation des sacs triples pour la conservation du « benga ». Après une rencontre avec l’Union, il a proposé aux laboratoires Expanscience de travailler sur ces deux plantes. Ainsi, en 2008, ces laboratoires ont initié leurs travaux de recherche avec une première commande. C’est grâce aux premiers résultats positifs qu’un accord de partenariat tripartite a été signé, suivi du financement de la certification Bio et d’autres actions contributrices du développement local de Gassan.

Paul DRABO
AIB/TOUGAN

Sidwaya

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