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Réformes politiques : Les propositions du Cadre de Réflexion et d’Actions Démocratiques (CADRe)

Publié le lundi 20 juin 2011 à 21h08min

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Synthèse des travaux du forum sur les réformes politiques et institutionnelles

PROPOSITIONS DE REFORMES INSTITUTIONNELLES

1.1. Au titre de l’Exécutif

- Pour le Gouvernement

Dans un pays où les ressources budgétaires dépendent à plus de 40% de l’aide extérieure, il est impérieux de réduire le train de vie de l’Etat afin de dégager des ressources supplémentaires pour les orienter vers les investissements. Pour ce faire, le forum propose
ü la définition des secteurs d’activités ;
ü la limitation du nombre de ministères en fonction des secteurs ou des domaines d’intervention prioritaires de l’Etat.

- Pour la Présidence du Faso

Dans les démocraties modernes, la sécurité du Chef de l’Etat est généralement assurée par les forces de sécurité républicaines notamment la police ou la gendarmerie selon les contextes. A cet effet, le forum propose le remplacement du Régiment de Sécurité présidentielle (RSP) par les forces ci – énumérées et cela conformément aux recommandations du Collège des Sages.

1.2. Au titre du parlement

- Au niveau de l’Assemblée nationale

Après plus d’une décennie de vie démocratique, le rôle du Parlement burkinabè n’a été perceptible que dans un seul domaine à savoir le vote des lois. Pourtant, au terme de l’article 84 de la constitution du 02 juin 1991, le Parlement a pour missions de : voter la loi, consentir l’impôt et contrôler l’action du gouvernement. Ainsi, depuis la première législature jusqu’à nos jours, l’action de contrôle du Parlement sur le pouvoir Exécutif n’a été perceptible que par le vote de loi de règlement qui n’est qu’un document comptable.

Afin de renforcer le pouvoir de contrôle du Parlement et de réduire son coût de fonctionnement (environ 8,5 milliards par an), le forum propose :
- le rééquilibrage des pouvoirs en passant du régime présidentialiste à un régime parlementaire ou présidentiel ;
- la réduction du nombre de députés ;
- l’instauration d’un système de vote secret au sein de l’Assemblée.
- Au niveau du SENAT
En outre, parmi les propositions de réformes annoncées par le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), parti au pouvoir, figure la création d’un SENAT. Après examen des avantages et des inconvénients d’un SENAT, le forum juge inopportun la création d’une telle chambre au regard des éléments suivants :
ü le Sénat devrait apprécier la qualité des lois ; il y a là, un risque de doublon avec l’Assemblée nationale.

En effet, les députés sont élus pour voter des lois au profit des intérêts du peuple. Par conséquent, il ne revient pas à une autre institution de les améliorer.
- la création du SENAT occasionnera des dépenses supplémentaires et risque d’être budgétivore ; ce qui pourrait anéantir les efforts d’investissements. A titre d’exemple, l’Assemblée nationale coûte en moyenne au budget de l’Etat environ 8,5 milliards par an ;
ü le mode de désignation des membres n’étant pas élucidé, la tendance à créer un SENAT viserait à récompenser certains hommes politiques à la retraite. Cette situation pourrait compromettre les objectifs poursuivis.

1.3. Au niveau de la justice

Après avoir passé en revue les institutions constitutionnelles du Burkina Faso, le forum propose pour une séparation effective des différents pouvoirs et que :
- la présidence du Conseil supérieur de la Magistrature soit assuré par un magistrat de haut rang désigné par ses pairs en lieu et place du Chef de l’Etat ( qui relève du pouvoir exécutif) ;
- le nombre des membres du Conseil constitutionnel proposés par le Chef de l’Etat soit réduit à 01 (un) afin d’assurer une certain équilibre dans les délibérations ;
- les membres du conseil constitutionnel élisent leur président. Le président est élu pour un mandat unique de neuf (9) ans.
- la nomination des juges de la Haute cour de justice doit se faire par les pairs et le nombre revu à la baisse ( 06 magistrats dont trois (03) magistrats(professeurs de droits) et trois (03) avocats et (3)députés dont deux (02) de l’opposition et deux (02) de la majorité pour garantir son indépendance vis-à-vis de l’Exécutif ) ;

- l’exigence de la majorité des 4/5ème pour engager la procédure de mise en accusation du Président du Faso soit réduite à la majorité simple de 2/3ème (majorité de comparution éventuelle des membres du Gouvernement devant la Haute Cour de Justice).
- tout citoyen puisse saisir le juge constitutionnel. ( oublié lors des synthèses)

1.4. Au niveau de la CENI

Le forum propose pour des élections transparentes, justes et crédibles de :
- constitutionnaliser la création de la CENI afin de lui donner toute son envergure d’institution en charge de l’organisation des élections ;
- utiliser uniquement la CNIB pour l’inscription sur les listes électorales et le vote ;
- ramener la circonscription électorale à la région ;
- disposer de la liste électorale et des cartes d’électeurs six (06) mois au moins avant les élections ;
- mettre en place un fichier fiable et sécurisé.

1.5. Au titre du Conseil Supérieur de la Communication (CSC)

Institution républicaine créée pour promouvoir la liberté de la presse au Burkina Faso, le Conseil Supérieur de la Communication (CSC), de par le mode de désignation de ses membres reste sous le contrôle de l’exécutif. Ceci ne permet pas de garantir l’indépendance totale de l’institution. A cet effet, le forum propose une composition tripartite à travers l’exécutif (04 membres), Associations des journalistes (04 membres) et panel des consommateurs des produits du monde de la communication (04 membres).

1.6. Au titre du Conseil Economique et Social (C.E.S)

L’impact de son rôle et ses missions ne sont pas perceptibles par les Burkinabè. Il est revenu dans la presse que les sessions se tiennent rarement. Celles qui ont lieu sont réduites dans le temps. Pour permettre au CES de jouer pleinement son rôle de conseiller économique de l’Exécutif, le forum propose de :
- rendre obligatoire les avis du CES relatifs aux questions sociales et culturelles ;
- sensibiliser les Conseillers sur leur rôle dans le travail normatif ;
- sensibiliser les populations sur le rôle que joue le CES dans le processus de développement ;
- désigner les membres en fonction de leur compétence au regard du rôle assigné au CES ;
- permettre que le CES s’autosaisisse des questions d’importance nationale.

1.7. Au titre des Chefs traditionnels et coutumiers

Considérés comme un rempart de la société par leur neutralité, les chefs religieux et coutumiers descendent de plus en plus dans l’arène politique par des prises de position mettant en mal la laïcité de l’Etat et de ses institutions. Pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle de rempart
afin d’éviter leur immixtion dans l’arène politique, le forum propose l’exclusion des Chefs traditionnels et coutumiers du politique en leur conférant un statut particulier.

1.8. Au titre de l’Armée

La crise actuelle qui secoue notre Armée est plus liée à un problème de crise de confiance entre les hommes de rangs et la hiérarchie plutôt qu’à son statut de forces républicaines. Pour pallier cette crise de confiance, le forum propose :
- des sessions de formations des militaires tout grade confondu sur les thématiques relatives aux droits humains à l’instruction civique dans les casernes ;
- de dépolitiser l’armée en respectant le rôle qui lui est dévolu dans le cadre de ses statuts.
- de relever le niveau de recrutement des militaires de rang.
- d’améliorer la gestion des ressources humaines et des compétences dans l’Armée et cultiver le respect strict de la hiérarchie, le mérite et le professionnalisme ;
- d’envisager d’aménager les camps militaires hors des villes.

1.9. Au titre du Médiateur du Faso

Après dix-sept (17) ans de fonctionnement de cette institution, le forum propose de :
- Clarifier la place du Médiateur en tant qu’institution ;
- Sensibiliser les ministres sur leurs obligations envers le médiateur.

2. PROPOSITIONS DE RÉFORMES POLITIQUES

2.1. Au titre du système politique de gouvernance

Des indépendances à nos jours, le Burkina Faso, autre fois Haute-Volta, a connu dix (10) régimes politiques ; le dernier en date découle de l’adoption de la constitution le 2 juin 1991 marquant ainsi l’avènement de la quatrième république et « la consécration du renouveau de la démocratie ». Au total, le pays a vécu quinze (15) ans de gouvernement constitutionnel et de dix-neuf (19) ans de règne militaire. Le forum après avoir examiné les différents systèmes politiques modernes de gouvernance des sociétés dans le monde à savoir (i) le régime d’assemblée, (ii) régime parlementaire, (iii) le régime présidentiel et (iv) le régime mixte, propose pour un équilibre des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) le régime parlementaire ou présidentiel.

2.2. L’accession à la fonction du Président du Faso

- Outre les candidatures à la fonction de Président du Faso proposées par les partis politiques, le législateur burkinabè a prévu les candidatures indépendantes sous certaines conditions notamment le parrainage. Le forum après examen de cette disposition législative à la fonction de Président du Faso la juge anti constitutionnelle selon l’esprit de la constitution. Par ailleurs, le peuple reste souverain quant au choix de ses dirigeants. A cet effet, le forum propose l’abrogation de la loi sur le parrainage.
- 
Dans le système électoral burkinabè, le Président du Faso est élu au suffrage universel direct pour cinq (05) ans. Ainsi, depuis l’avènement de la démocratie au Burkina Faso, le président du Faso a toujours été élu avec au moins 80% des suffrages exprimés. Cependant, la question de la faible participation aux élections (présidentielle, législative, municipale) a toujours été une préoccupation majeure. De ce fait, le forum propose que la société civile, les intellectuels et les partis politiques jouent pleinement leur rôle afin favoriser la pleine participation des citoyens. Ces acteurs devraient davantage conscientiser la population sur les enjeux des processus électoraux.

2.3. Les candidatures indépendantes

La question des candidatures indépendantes aux élections législatives et de proximité constitue ces dernières années au centre du débat politique. En 2006, elle a fait l’objet d’une pétition de la part du Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme (MBDHP) visant à modifier sans succès la loi électorale dans ce sens.

Si pour les élections de proximité, le problème ne semble pas trop diviser la classe politique, force est de reconnaître qu’en ce qui concerne les législatives, plusieurs voix se sont élevées contre le système. Du point de vue légal le problème des candidatures indépendantes a du mal à se poser et risquerait de mettre en branle le système partisan qui fonde toute démocratie et aurait par voie de conséquence logique le grave inconvénient de favoriser l’opportunisme et le carriérisme politique par l’avènement de véritables potentats au niveau local source de régionalisme et d’ethnicisme.

En outre, l’idée de faire participer la société civile à la gestion du pouvoir politique semble paresseuse dans la mesure où cette société civile diffère des partis politiques par sa finalité.

Les candidatures indépendantes ne semblent donc pas une alternative à la crise des partis politiques. Elles semblent même plutôt nocives pour les démocraties encore fragiles comme la notre. Les pays africains qui les ont expérimentées (Niger, Bénin…) n’en ont d’ailleurs pas de bilan reluisant. Par conséquent, le forum préconise la proscription des candidatures indépendantes aux élections législatives et locales.

2.4. La limitation des mandats présidentiels

L’alternance démocratique pourrait se définir comme la faculté juridiquement organisée pour des partis politiques ayant des projets de société différents de se succéder au pouvoir par le jeu des règles démocratiques de dévolution et d’exercice du pouvoir fondé sur la souveraineté du peuple. Elle se traduit par le transfert démocratique de rôle entre la majorité et l’opposition et « implique cumulativement le renouvellement des hommes et la mise en œuvre d’un programme alternatif et crédible de gouvernement ».

En consacrant en son article 37 le principe de la limitation du nombre de mandats présidentiels, la Constitution de juin 1991 crée un cadre propice à l’alternance démocratique, même si sa réalisation effective n’est pas automatique. Comme le montrent dans tous les cas de nombreux pays africains cités en exemple pour leurs performances démocratiques (Bénin, Ghana, Mali…). A cet effet, le forum propose le maintien de l’article 37 de la Constitution dans sa formulation actuelle et son inscription comme l’une des clauses de la Constitution insusceptibles de révision.

2.5. De la révision de la constitution

Depuis son adoption en juin 1991, la Constitution burkinabè a fait l’objet de quatre révisions, toutes dans des matières assez sensibles et qui n’ont pas toujours été le fruit d’un consensus de la part de la classe politique. Par conséquent au regard du caractère très sensible des règles constitutionnelles, ciment de notre société, il importe que toute révision de celles-ci fasse l’objet d’une large adhésion. C’est pourquoi, il est nécessaire, que soient revus les taux d’adhésion à chaque étape de la procédure.

Ainsi, se référent au Benin où la constitution n’a jamais été révisée depuis son adoption en 1990, date de son adoption, le forum propose que le principe de la révision de la constitution ne soit avalisé qu’à une majorité des ¾ des députés et que pour le vote du texte à une majorité des 4/5.

2.6. La limitation des partis politiques

La réforme du système de partis politiques burkinabè devrait constituer également un axe majeur des réformes visant la consolidation du processus démocratique amorcé au Burkina Faso depuis 1991.

Au Burkina Faso, la charte des partis politiques et les pratiques du pouvoir en place ont plutôt favorisé l’émergence d’un système de partis peu propice à la consolidation démocratique. Avec le libéralisme actuel du système de création des partis, le champ politique burkinabè est marqué par le factionnalisme et une constellation de micro partis qui relèvent plus de chapelles que de partis politiques. D’où leur incapacité à jouer efficacement les principales fonctions qui leur sont dévolues à savoir les fonctions d’agrégation et d’articulation des intérêts, d’intégration sociale, les fonctions programmatiques telles que prescrites par l’article 13 de la Constitution. Sans partis politiques efficaces, la démocratie ne peut avoir de gouvernance efficace.

Pour y remédier, le forum propose plusieurs pistes :
- l’exploitation du cadre juridique. Une stricte application des dispositions de la charte des partis politiques permettrait tout d’abord d’opérer une sérieuse décantation car, bon nombre de partis politiques burkinabè ne respectent pas leurs propres textes et ne fonctionnent pas de façon démocratique.
- la rationalisation : elle peut prendre deux directions : l’une suggère d’agir par des mécanismes techniques, l’autre incite à transformer l’environnement des partis.

Concernant les mécanismes techniques susceptibles d’influer sur le nombre et la dimension des partis politiques, deux solutions sont envisageables : soit l’instauration du multipartisme tempéré, soit la modification du mode de scrutin. Cependant, comme la modification du mode de scrutin pourrait être, pour l’instant, plus néfaste que réparateur, il importe que l’accent soit mis sur la première proposition.

Aussi, le multipartisme est-il tempéré lorsque la loi limite le nombre de partis selon des modalités variables. Cela peut se faire par la fixation, a priori, d’un nombre de partis limités ou s’obtenir par l’exigence de conditions de création plus sévères. La première variante est à exclure car elle contribue à scléroser la vie politique en faisant des partis retenus, des rentiers de la chose politique.

La seconde variante, qui voit l’établissement de conditions de création plus contraignantes est plus respectueuse de l’idéal démocratique et de la définition du parti politique qui doit être un organe structuré du niveau national au plan local avec comme objectif la conquête du pouvoir. Il s’agit de faire reposer le mode de création sur un système d’agrément et non de déclaration. C’est cette deuxième voie qui a cours au Ghana et au Nigeria. En effet au Ghana et au Nigeria, le régime juridique de création des partis politiques est assez contraignant. Ainsi, pour accéder au statut de parti politique, la structure doit avoir une assise nationale, c’est-à-dire être effectivement présente sur l’ensemble du territoire national. Cette présence doit se traduire par l’existence de représentations locales fonctionnelles et non purement artificielles. D’où le faible nombre de partis enregistrés dans ces deux pays : pas plus d’une dizaine de partis au Ghana, et pas plus d’une vingtaine au Nigeria.

Au Burkina Faso, l’instauration d’une telle exigence avec une obligation d’implantation dans les 45 provinces pourrait avoir un impact certain sur le nombre de partis. En outre, elle permettrait de donner un sens au financement des partis politiques et à ces derniers d’assumer le rôle que leur assigne la Constitution, à savoir : concourir à l’animation de la vie politique, à l’information et à l’éducation du peuple ainsi qu’à l’expression du suffrage.

2.7. L’assainissement des règles du jeu électoral

Une des exigences de la démocratie en tant que système de gouvernance est l’alternance au pouvoir qui suppose que les règles de jeu électoral soient suffisamment saines et garantissent sans nul doute l’égalité de chance aux candidats présidentiables.

Au Burkina Faso par exemple, l’une des caractéristiques est la mise en place de cellules politiques au sein des administrations publique et privée les rendant ainsi politiques. Cette situation a pour conséquence la restriction des libertés d’expression et des opinions politiques au niveau des agents publics. Ainsi, les moyens de l’Etat sont déployés dans le cadre des différentes campagnes électorales. C’est pourquoi, le forum propose de :
- interdire formellement la mise en place de cellules politiques au sein des structures publiques et privées ;
- interdire l’usage des gadgets au cours des campagnes électorales ;
- plafonner les dépenses électorales ;
- plafonner des dons aux partis politiques lors des élections.

2.8. Le statut de l’opposition

La question du statut du chef de fil de l’opposition relève d’une tradition anglo-saxonne. En France, elle a véritablement émergé dans les années 1970 pour se concrétiser en particulier sous la présidence de Valéry GISCARD D’ESTAING avec l’élargissement de la saisine du Conseil Constitutionnel et l’instauration des « questions au gouvernement ».

Au Burkina Faso, il a été consacré par la loi N°009-2009/AN du 14 avril 2009 portant statut de l’opposition politique en introduisant une définition plus ou moins acceptable.

Le statut du chef de fil de l’opposition crée à notre jeune démocratie plus de problèmes qu’il n’en résout. C’est pourquoi, le forum propose deux pistes de réformes :
- la suppression pure et simple du statut de chef de fil de l’opposition politique ;
- L’abrogation de la loi excluant des membres des partis de l’opposition des postes de responsabilité de rang ministériel dans l’administration publique.
- où la réforme du statut de chef de fil de l’opposition en l’adaptant au contexte politique burkinabè.

2.9. Le cadre opératoire des réformes politiques et institutionnelles

Pour opérer les réformes politiques et institutionnelles annoncées par le Président du Faso, un Ministère et un Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) ont été créés à cet effet. Ce Conseil présidé par un Ministre d’Etat et assisté d’un bureau de 05 membres est constitué de 69 membres. Dans sa forme le CCRP est représentatif des différentes couches sociales, cependant, dans le fond sa légitimité est remise en cause en témoigne le refus d’adhésion de plusieurs formations politiques et organisations de la société civile.

Le principal reproche fait au CCRP demeure sa nature. Le CCRP est une structure administrative sous tutelle et par conséquent n’a aucun pouvoir de décision.

Ainsi, en partant de l’idée que les réformes actuelles sont les aspirations du peuple burkinabè qui et non un cadeau du pouvoir actuel, il est inconcevable qu’elles soient pilotées par le pouvoir en place mais par une structure autonome dont la crédibilité ne doit faire l’objet d’aucun doute. Par ailleurs, le décret instituant le CCRP a été signé le 10 mai 2011 par le Chef de l’Etat et de Premier Ministre Tertius ZONGO alors que ce dernier n’était plus en fonction depuis le 15 avril 2011.

A cet effet, le forum propose que pour parvenir à des réformes véritablement consensuelles et démocratiques, les mesures suivantes sont à envisager :
- convoquer de véritables assises nationales pour s’imprégner des aspirations profondes et légitimes des citoyens en vue de constituer la matière des réformes ;
- mettre en place un panel de sages politiquement neutres en lieu et place du Ministre d’Etat chargé des réformes politiques pour conduire ces réformes et lui laisser le soin de définir le cadre opératoire.
- rendre contraignantes toutes les propositions de réformes qui seront proposées.

Ouagadougou, le 04 juin 2011

LE FORUM

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