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AGENTS DU MATDS : "Notre pays court droit à l’échec et à la faillite collective"

Publié le vendredi 17 juin 2011 à 02h49min

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Ceci est une déclaration des agents du ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité relative à l’octroi d’indemnités de logement et de sujection.

A la différence des autres agents de la fonction publique burkinabè, ceux de l’Administration générale du MATDS ne bénéficient pas d’indemnités de logement et de sujétion. Cet état de fait n’est pas sans dommage pour l’Etat et le citoyen burkinabè. Ces agents qui sont réduits à la misère et à la frustration dans leur vécu quotidien ont perdu leur fierté et l’amour de leurs emplois ; en témoignent les nombreux départs soit par disponibilité ou démission. Ce faisant, c’est leur rendement qui prend un coup avec comme conséquence, des déperditions de services au détriment du citoyen et de la nation.

Au-delà de cet aspect, il y a l’effritement de l’image et de l’autorité de l’Etat. En effet, quand celui qui a été formé pour représenter l’Etat auprès des populations, au lieu d’avoir une allure respectable et crédible se retrouve au ban des misérables qui courent les rues pour subvenir à ses besoins vitaux, il ne faut pas s’attendre à ce que l’Etat lui-même ait une bonne image.

A titre d’exemple, un cadre de catégorie A1 de l’Administration générale gagne moins qu’un instituteur de catégorie C1 en salaire net mensuel. Au MATDS, nombreux sont ceux qui se contentent de ce salaire sans autres formes de revenus. On a souvent pensé et avancé comme argument que certains agents de l’Administration générale qui occupent des postes de responsabilité (ils sont du reste les moins nombreux), bénéficient d’autres formes d’avantages en dehors de leurs salaires ; ce qui est absolument faux. En prenant l’exemple des Secrétaires généraux de mairie, on se rend compte qu’avec le cumul des indemnités reçues au niveau des collectivités, ces derniers gagnent moins que les autres fonctionnaires de mêmes catégories.

En plus de cet aspect, les SG de mairies vivent sous de constantes pressions dues aux caprices de leurs supérieurs hiérarchiques si bien qu’il leur est difficile de penser à d’autres formes d’avantages. En termes de justice et d’équité, il est judicieux de constater qu’en plus des indemnités de logement et de sujétion dont bénéficient les agents du ministère de l’Economie et des finances (douaniers, financiers, fiscalistes, etc.), ces derniers ont beaucoup plus d’avantages financiers que ceux du MATDS. En se référant aux bulletins de salaires, les banques ne peuvent leur octroyer des emprunts dont le montant permettrait de réaliser des investissements définitifs tels que l’achat d’une parcelle ou construction de bâtiment. On comprend donc aisément qu’un agent de l’Administration générale n’a pas la chance de se réaliser socialement.

2 - La révision de la gestion des carrières, des affectations jusqu’aux nominations

Le MATDS est pratiquement le seul ministère où "un Caporal peut commander un Général" et où un agent n’a jamais raison devant son supérieur hiérarchique. En effet, si un SGR a des problèmes avec son Gouverneur, c’est le SGR qui part ; si un SGP a des problèmes avec son Haut-commissaire, c’est le SGP qui part et si un SG de mairie a un problème avec son maire, c’est le SG de mairie qui part. Alors à quelle réussite du service public peut-on s’attendre si l’agent doit toujours travailler au gré des humeurs de son supérieur hiérarchique ? N’y a-t-il pas lieu de créer un cadre favorable pour permettre à ceux qui ont été formés professionnellement de travailler dans une certaine quiétude selon les règles de l’art ? La décentralisation est un choix d’administration noble et nous pensons que pour sa réussite, on doit travailler sans complaisance en permettant aux acteurs formés à cet effet d’occuper les fonctions qui leur sont dévolues. A défaut, il y a péril en la demeure et notre pays court droit à l’échec et à la faillite collective.

Il est grand temps que chaque fonctionnaire occupe les fonctions pour lesquelles il a été formé et qu’on arrête définitivement de gouverner et d’administrer dans la médiocrité et l’arbitraire. Permettre à un élu local de gérer avec complaisance et sans clairvoyance puis de nommer ou de révoquer un SG quand il le veut, c’est remettre en cause l’autorité de l’Etat et mener la décentralisation à l’échec. Dans le même ordre d’idées, il faut un plan de carrière pour les agents de l’Administration générale afin de les éviter d’être en proie aux affectations et aux nominations par affinité. Dans le but de permettre une meilleure compréhension des conditions de vie et de travail des agents du MATDS, nous demandons et exigeons la tenue d’une rencontre d’échanges direct entre le ministre et les agents dans les meilleurs délais et une tournée de celui-ci dans les treize (13) régions pour s’imprégner des réalités de la vie des agents du ministère.

Par les Agents du MATDS en service dans la Région des Cascades

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 17 juin 2011 à 12:26 En réponse à : AGENTS DU MATDS : "Notre pays court droit à l’échec et à la faillite collective"

    Rectificatif, seuls les douaniers disposent d’indemnités de logement au sein du Ministère de l’Economie et des Finances, les autres agents n’en disposent pas. Essayer de réclamer loyalement sans vouloir faire des comparaisons, comme d’ailleurs on le dit souvent "comparaison n’est pas raison".

  • Le 17 juin 2011 à 17:40, par Naaba En réponse à : AGENTS DU MATDS : "Notre pays court droit à l’échec et à la faillite collective"

    Ecoutez les gars, vous n’etes pas obligé de travaillé a la fonction publique.Si vous vous rendez compte que votre remunération ne vous arrange pas,démissionné et aller cherché de bonnes conditions ailleurs.qu’est ce que vous croyez,n’en rajouté pas,on assez de problèmes en ce moment.Blaise en assez attendu et assez fait !

  • Le 17 juin 2011 à 18:24, par Yam Wékré En réponse à : AGENTS DU MATDS : "Notre pays court droit à l’échec et à la faillite collective"

    Soutien ,seule la lutte paie !
    Ah oui ! avant lorqu’on voit les égards dûs à une autorité de l’Administration Générale on ne pouvait qu’être fiers à leur place ,aujourd’hui qui peut parmi le Préfet ,le Haut Com, et dans la moindre mesure le Gouverneur dire qu’il est satisfait du respect dû à son rang au près de ses adminitrés ou des conditions de travail ?
    Ces gens là doivent être à l’aise parce qu’ils sont comme les officiers supérieurs de l’armée ,les détenteurs du commandement dans le civil.

  • Le 18 juin 2011 à 06:00, par malick En réponse à : AGENTS DU MATDS : "Notre pays court droit à l’échec et à la faillite collective"

    Depuis les bancs de l’école , j’ai compris qu’on ne peut être fonctionnaire et fortuné, à moins de tremper dans des affaires louches. Et même étant dans le privé , j’ai eu à démissionner 4 fois pour toujours gagner plus . Que ceux qui sont convaincus de leurs valeurs prennent le courage d’aller se vendre aux plus offrants. Nous avons droit au bonheur , tant que nous savons nous départir des fausses sécurité du fonctionnariat

    • Le 20 juin 2011 à 10:44 En réponse à : AGENTS DU MATDS : "Notre pays court droit à l’échec et à la faillite collective"

      Bien parle, Malick. Et ceux qui veulent toujours se comparer aux instituteurs, qu ; ils demissionnent pour etre instituteurs. A entendre les uns ety les autres, les inmstiteurs, ceux qui enseignent nos enfants devaient etre les derniers de la societe !!! Demissionnez au moins une seule fois comme Malick si vous si bien convainkus de votre valeur in trinseque. Laissez les enseignants en paix. Pour une fois. Les traitements des differents corps, ca a une histoire derrier eux. Quand meme le plus sombre des agents administratifs joue au Ministre dans sa localite, voila un prestige dont ne peut se targuer le petit enseignant de la categorie C1. Alors, nos petits chefaillons, droits heritiers des commandants de cercle, version colonial voudraient avoir le beurre et l’argent du beurre. Les commandants etant loges avant ne pouvaient encore pretendre a des indemnites de logement. Revendiquez ce que vous pensez vous revenir de droit mais faites attention aux comparaisons idiotes.

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