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Chronique : Pour un usage positif des TIC

Publié le vendredi 17 juin 2011 à 02h48min

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Recevoir des informations sur les centres de composition, ainsi que les résultats des examens et concours, en restant chez soi, suivre sa carrière, c’est-à-dire prendre connaissance de toutes les informations souhaitées sur son dossier d’intégration, de titularisation, d’avancement…, partager des données entre départements, juste à partir d’un clic …Le e-administration, que le gouvernement burkinabè promeut et que le ministère de la fonction publique est l’un des premiers à intégrer dans son fonctionnement, vise, selon les responsables, à accroÎtre l’information de l’administration permettant de « simplifier, de démystifier et de faciliter l’accès des usagers de l’administration à ses services à moindre couts".

L’initiative est belle et marque véritablement un signe fort de la modernisation de l’administration burkinabè. Entourée d’une base juridique solide, d’un système de protection, de l’assurance de la confidentialité et étendue à tous les départements ministériels, l’administration et ses usagers gagnent en transparence et en temps. Le Burkina se met ainsi à l’heure de la révolution technologique dans un monde où tout est désormais, possible en ligne : consulter son compte bancaire, acheter et vendre, sans se déplacer, payer ses impôts sur Internet...Les autorités burkinabè ont anticipé avec la mise en place de l’Autorité de régulation des communications électroniques et la Commission de l’informatique et des libertés, pour rassurer et protéger le citoyen .

Cependant, tout serait parfait, si l’énergie électrique était disponible dans toutes les contrées du pays, si les usagers disposaient d’informations leur permettant de comprendre et d’exploiter toutes les facettes de cette nouvelle pratique et si le maximum de Burkinabè savaient utiliser ces technologies. Encore faut-il que les opérateurs en charge de l’Internet se dotent de matériels plus performants pour nous permettre d’avoir partout, à travers le pays, un bon débit. Les pannes fréquentes, voire permanentes constatées ces derniers temps- et qui durent des années – ne sont pas de nature à favoriser la volonté des autorités de notre pays de franchir le pas pour véritablement rentrer dans l’ère du numérique.

Il faudra aussi former des spécialistes pour traquer les cybercriminels qui ont trouvé la diabolique idée de travailler au quotidien pour s’immiscer dans l’intimité des autres et même de tenter de se substituer aux honnêtes citoyens, au seul but de rentrer en possession des informations à caractère personnel et d’en faire un usage frauduleux. Ils élaborent des méthodes des plus classiques aux plus ingénieuses : un héritier qui souhaite une collaboration pour rentrer dans ses fonds bloqués dans une banque et qui est prêt à les partager, avec une marge intéressante, une invitation à un séminaire international avec prise en charge…Des propositions fallacieuses et indécentes qui inondent les boîtes électroniques des usagers du Net au quotidien, à telle enseigne qu’on se demande si certains connaissent d’autres utilisations des TIC que de chercher à abuser des autres. Les cybercriminels se plaisent à pirater les boites d’autrui pour tenter d’obtenir des informations.

C’est pourquoi les citoyens ont besoin d’être davantage informés et sensibilisés à l’utilisation des TIC dans l’administration, et les services concernés à communiquer sur leur potentiel, afin que le peu de Burkinabè ayant accès à ces nouvelles technologies, puissent en tirer le maximum de bénéfices.

Assétou BADOH

Sidwaya

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