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Collectivités locales du Burkina Faso : Quand l’Inforoute informatise

Publié le vendredi 1er octobre 2004 à 06h19min

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De nos jours, le ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation dispose d’une Direction appelé "Direction du Projet d’Inforoute des Collectivités Locales du Burkina Faso". Directeur de ce nouvel outil de modernisation de la gestion municipale, Sylvain Nignan nous parle ici des grandes lignes d’Inforoute des Collectivités Locales.

Sidwaya. : M. le Directeur, qu’entend-on par Inforoute des collectivités locales du Burkina Faso ?

Sylvain Nignan (S.N.) : C’est un projet de Nouvelles Technologies d’Information et de la Communication basé au Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation. La mission principale est le renforcement de capacités de gestion des collectivités par la mise à leur disposition d’outils de gestion informatique et d’un système d’information adapté aux besoins de gestion opérationnelle et stratégique des collectivités locales. C’est un instrument d’appui au processus de décentralisation et de transfert des compétences aux collectivités locales.

S. : Depuis quand, la réalité Inforoute des collectivités locales a-t-elle cours dans notre pays ?

S. N. : Au cours de l’année 2001, la phase-pilote du Projet Inforoute a été lancée grâce à l’appui de la Coopération Canadienne. Cette phase-pilote a duré 12 mois. L’objectif de la phase-pilote a été de démontrer la faisabilité technique du projet Inforoute et la viabilité des outils informatiques
mis en place au profit des collectivités locales. Phase a intéressé quatre communes : Ouahigouya, Banfora, Pouytenga et Pô. Nous devons faire remarquer que la phase-pilote du Projet Inforoute était la toute première
expérience de ce type qui se déroulait en Afrique de l’Ouest.

S. : Dans combien de communes êtes-vous actuellement présents ?

S.N. : Suite à la phase-pilote, nous avons lancé la phase de consolidation dans les collectivités locales. Actuellement, nous sommes dans quinze (15) communes urbaines sur les quarante cinq (45) que compte le Burkina Faso. Dans ces communes, l’Inforoute a mis en place une gamme de logiciels gestion de la comptabilité administrative (GESCOMAD), gestion de l’Etat civil (GESTEC), gestion de la paie communale (GESPCOM), gestion des parcelles communales (GESPARCOM) et gestion des infrastructures marchandes (GESIMA).

S. Quels délais pour la couverture totale des 45 communes ?

S.N. : L’Inforoute est une priorité pour le MATD et en ce sens des actions sont entreprises pour prendre en compte l’ensemble des collectivités du Burkina Faso à l’horizon 2008.

S. : Quel est le profil de votre personnel technique ?

S.N. : Le service dispose d’un directeur économiste-géographe spécialisé en projets de technologies d’information, d’un conseiller en gestion de projets d’informatisation, d’un webmaster, d’une secrétaire de direction. Des contractuels sont recrutés pour effectuer les formations sur site dans les communes. Comme vous le voyez, l’Inforoute contribue à créer de l’emploi. Tous les logiciels qui sont implantés dans les communes sont développés localement et avec l’appui de nos partenaires techniques.

S. : Quels sont les moyens mis en œuvvre pour équiper les communes a recevoir I ’lnforoute ?

S. N. : Il y a le matériel informatique : 3 à 5 ordinateurs selon les besoins des communes, l’installation d’un réseau local qui permet de connecter toutes les machines sur un serveur, des logiciels et des moyens humains dont les formateurs qui encadrent et forment les agents communaux sur site durant un période de quatre mois.

S. : Quelles sont les difficultés rencontrées sur le terrain ?

S.N. : Les difficultés sont principalement liées à l’environnement technologique. Les communes de manière générale ont du matériel vétuste. Il faut donc les doter en matériel neuf. Par ailleurs, les communes ne disposent pas de personnel en quantité suffisante. Mais depuis un certain temps, les maires ont compris qu’il leur faut du personnel qualifié d’où de nouveaux recrutements. Nous faisons remarquer que le coût de communication téléphonique est actuellement très élevé pour les communes. Avec l’intranet gouvernemental qui se met progressivement en place, ce problème trouvera certainement sa solution.

S. : Avez-vous des partenaires qui vous soutiennent ?

S.N. : Oui. Nous avons la Coopération Technique Allemande, la Coopération Danoise, le Programme d’Appui à la Bonne Gouvernance et d’autres partenaires qui ont montré leur intérêt au projet. Il faut également souligner la participation du MATD et des communes quant à la prise en compte de certaines charges.

S. : Votre mot de fin, M. le Directeur

S.N. : Mon souhait, est de couvrir l’ensemble des communes, afin que le village planétaire soit une réalité au Burkina Faso. Le fait de disposer d’un portail d’accès spécifique à la décentralisation et la déconcentration
(www.inforoute-communale.gov.bf en cours, permet aux communes et aux acteurs de la décentralisation d’avoir de l’information et de communiquer plus facilement entre eux.

Interview réalisée par Salia ZERBO
Sidwaya

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