LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Doctrine chrétienne du patronyme

Publié le vendredi 21 novembre 2003 à 11h53min

PARTAGER :                          

Défini par le dictionnaire Larousse comme étant un mot ou un groupe de mots servants à désigner un individu et à le distinguer des êtres de la même espèce, le nom est aussi utilisé comme un vocable servant à nommer une personne, un groupe.

Généralement dans la nomination d’une personne, le prénom vient avant le nom. Pourquoi une telle considération, un tel système quant on sait que le prénom est le nom particulier joint au nom patronymique et servant à distinguer les différentes personnes d’une même famille. Les patronymes ont-ils un sens ?

C’est pour répondre à ces questions que Sidwaya a rencontré monsieur l’abbé Anatole Tiendrébéogo, professeur de Théologie dogmatique au Grand séminaire Saint Jean de Wayalgin.

"En partant de la Bible, document fondamental de la foi chrétienne, les patronymes n’existent pas en tant que tels", c’est ce que nous a confirmé, l’abbé Anatole Tiendrébéogo, professeur de Théologie dogmatique au Grand séminaire Saint Jean. Dans cette logique, il a expliqué que jadis, pour indiquer la descendance de quelqu’un, il suffisait de citer le prénom de l’intéressé. Celui-ci était indiqué soit par le nom du père ou d’un parent, soit par la ville ou le village d’origine. Par exemple, on dit souvent "Jésus de Nazareth". Le plus important dans la Bible, c’est le prénom ou nom individuel.

Que signifie nommer une personne ?

Nommer une personne, c’est exercer un pouvoir sur lui. Dans la Bible, particulièrement, dans la Genèse, Dieu nomme Adam, le premier homme qu’il a créé. En le nommant, il lui a donné le pouvoir et c’est par ce pouvoir qu’Adam a, à son tour, nommé les animaux.

L’homme a donc un pouvoir sur tous les animaux. Dans cette logique, l’abbé a dit que les Hébreux ne prononcent jamais le nom de Dieu car le nommer, signifie avoir un pouvoir sur lui.

L’attribution de prénoms aux baptisés

Dans la religion chrétienne, dès qu’un enfant naît, ses parents lui attribuent un ou des prénoms. Ces prénoms qui se trouvent généralement sur les calendriers ont appartenu à des Saints : des gens qui ont été des modèles dans la foi chrétienne. C’est la raison pour laquelle tout(e) baptisé(e) se met sous la protection du Saint ou de la Sainte dont il/elle porte le nom. Ce Saint ou cette Sainte devient alors son Saint patron ou sa Sainte patronne dont il ou elle devra s’efforcer de prendre l’exemple. En revanche, les Saints patrons intercèdent pour leurs protégés qui sont sur la terre, pour le salut de leurs âmes.

Pourquoi le prénom vient avant le nom ?

Selon l’abbé Anatole Tiendrébéogo, dans le système occidental, le nom de famille n’existait pas. C’est à partir des onzième (11e) et douzième (12e) siècles que les patronymes ont apparu et c’est en ce moment que le prénom est devenu le premier nom parce qu’il vient toujours avant le patronyme. De l’avis de l’abbé Anatole, seul le prénom est important car le patronyme ne vient que pour préciser la filiation ou l’origine.

Patronyme et tradition

L’abbé Anatole a également rappelé que dans nos traditions, les patronymes existent et font référence au clan, à la dynastie ou à l’identification d’un individu.

Mais on n’invoque le patronyme que dans des circonstances particulières. Et on appelle chacun par son prénom. Et même, en référence à la civilisation occidentale d’où est venu le christianisme, le prénom reste le plus important. C’est ce qui justifie le fait qu’il vienne toujours avant le patronyme.

Patronyme et tradition

L’abbé Anatole Tiendrébéogo a également souligné que dans les traditions africaines, les patronymes existent et font référence au clan, à la dynastie ou à l’identification d’une personne par rapport à sa descendance. Mais on n’invoque le patronyme que dans des circonstances particulières.

Dans certaines sociétés africaines, notamment chez les Bissa le prénom fait revêtir un caractère sacré en référence aux fétiches, aux ancêtres ou à des symboles marquants du milieu concerné. Et on appelle chacun par son prénom.
Le nom de famille est pour tout le monde alors que le prénom confère une certaine puissance, une force à l’individu. Dans les croyances africaines, c’est le prénom de l’individu, d’une personne qu’on utilise pour le rendre puissant ou le détruire à partir des forces occultes.

Pour protéger leur progéniture, certains clans et familles trouvent des pseudonymes à leurs rejetons pour cacher le vrai nom en vue de le protéger des mauvais sorts.

En référence à la civilisation occidentale d’où est venu le christianisme, le prénom reste le plus important. C’est ce qui justifie le fait qu’il vient toujours avant le patronyme.

Prochainement nous allons aborder la doctrine islamique et de la tradition africaine du patronyme.

Aimée Florentine KABORE
Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Plongez dans l’univers infini de Space Fortuna Casino