LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Chef de file de l’opposition politique : Bénéwendé Sankara nous livre

Publié le vendredi 10 juin 2011 à 04h14min

PARTAGER :                          

A l’instar de la Cour des comptes, du Conseil constitutionnel ou du CSC, le chef de file de l’opposition s’est acquitté d’un devoir en produisant son rapport d’activités 2010. Un rapport de 77 pages que nous avons feuilleté pour vous.

S’il est une affaire dont on se souviendra toujours parce qu’elle a plongé notre pays dans une crise profonde au point de remettre en cause certains de ses fondements en tant qu’Etat, c’est sans aucun doute l’affaire Norbert Zongo. C’est sans doute pour trouver la solution idoine à cette crise on ne peut plus profonde que le 21 mai 1999 le président Blaise Compaoré proposait l’institution d’un collège de sages à même de faire des recommandations de sortie de crise.

Et une fois mise en place, cette structure travailla sans désemparer et rendu public, le 30 juillet 1999, son rapport qui proposait entre autres "de revenir sur la modification de l’article 37 de la Constitution et y introduire le principe de la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels consécutifs".

On se souvient bien que la révision deux ans plutôt de la Constitution, quoique conforme à l’article 164 alinéa 3, touchait à un point focal de notre jeune démocratie à savoir "le principe de l’alternance politique rendu obligatoire par la Constitution de 1991". Et c’est dans ce sens que le collège de sages a également proposé un statut de l’opposition politique avec l’adoption de textes subséquents, comme la charte des partis politiques, la révision du code électoral.

C’est suite à la crise relative à la vie chère que l’Assemblée nationale votera à l’unanimité le 14 avril 2009 la loi n°09-2009 portant statut de l’opposition politique. Cela se passait après les législatives de 2007 où l’opposition, qui avait essuyé les conséquences de son désaccord à travers un score ridicule, n’avait eu que ses yeux pour pleurer.

A l’issue des législatives de 2007 qui consacre la quatrième législature de notre jeune démocratie et qui se révélait aussi comme la plus déséquilibrée, le pouvoir et ses alliés obtinrent 99 sièges, ne laissant que la portion congrue, soit 12 élus, à l’opposition. Et la décomposition de ces élus par formation politique est la suivante : CDP =73 élus ; l’AFD/RDA qui a rejoint entre-temps la majorité s’en est tiré avec 14 ; l’UPR =5 ; la CFDB =3 ; le RDB =2 ; le PAI = 1 ; le RPC = 1.

Quant à l’opposition, elle se retrouvera avec 4 députés pour l’UNIR/MS ; 2 pour l’UPS ; 2 pour le PDP/PS ; 2 pour le PDS ; 1 pour le PAREN et 1 pour l’UDPS, soit au total 12 députés sur 111 à l’Hémicycle. Ayant donc obtenu le plus grand nombre d’élus de l’opposition, le président de l’UNIR/MS est désigné chef de file de l’opposition.

Quel bilan des activités du chef de file de l’opposition ?

Conformément aux articles 5 et 6 de la résolution n°001-2010/AN/B/PRES, le chef de file de l’opposition dispose d’un local faisant office de siège, qui est inviolable mais non couvert par l’immunité de juridiction. Il organise son cabinet et est administrateur des fonds mis à sa disposition pour son fonctionnement par le Président de l’Assemblée nationale à qui il rend compte de sa gestion.

A ce titre, le chef de file de l’opposition politique (CFOP) a bénéficié du budget de l’Assemblée, exercice 2010, d’une contribution de 50 millions et de la somme de 15 981 212 FCFA de la part du Premier ministre pour le démarrage de ses activités.

A ce jour, 34 formations et partis politiques ont déclaré leur appartenance au CFOP, mais Me Bénéwendé Sankara estime que l’absence d’un règlement intérieur handicape sérieusement la bon fonctionnement de la structure dont il a la charge, même s’il reste entendu qu’il organise librement son cabinet.

Au cours de ses 15 mois d’activités, le CFOP a échangé avec un beau monde et mené quelques activités. Mais toutes ces personnes ont-elles perçu clairement et distinctement la nécessité de l’existence, sur le plan institutionnel, d’une telle structure ?

Le doute est permis. Et il ne serait pas du tout exagéré de dire que Bénéwendé Sankara a véritablement du pain sur la planche. Certes, il a expliqué les tenants et les aboutissants de sa structure, mais il doit surtout convaincre par l’action, par de grandes initiatives. On n’est plus en phase avec les grands discours.

A l’heure où, nous semble-t-il, l’Etat est dans le tourment et regimbe à assumer ses engagements et où bien des Burkinabè sont critiques face à ces institutions qui non seulement peinent à justifier de leur utilité sociale, mais aussi et surtout sont des gouffres à sous, le CFOP doit donner un signal fort : aider résolument à la constitution d’une opposition forte, capable d’alternance. Pour plus de démocratie.

Boureima Diallo

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 10 juin 2011 à 03:04, par Beurk En réponse à : Chef de file de l’opposition politique : Bénéwendé Sankara nous livre

    Nous ne battons pas le record en Afrique mais je trouve que nous avons trop de partis politique d’où ces brouhaha tout le temps qui commencent à fatiguer les gens.Comme je sais que tout ça c’est pour du fric et rien d’autre,je serai partant afin qu’on trouve un autre système qui amènerait à ce que nous ayons des partis cohérents,lisibles pour le bien être des Burkinabè.Pour cela,il faut changer le mode de financement de ces partis alimentaires qui contribuent à nous ruiner.A savoir avant une élection comme par exemple les présidentiels,l’Etat ne devrait plus doter en argent les candidats des partis mais après les élections si le candidat a atteint un certain seuil de voix comme 5% ou 7%(à définir),il sera remboursé après vérification de ses comptes de campagne.Ainsi,vous allez voir que si ces partis sont vraiment honnêtes,ils seront obligés de se structurer et avec leur crédibilité ou leur ancrage au sein de la population,ils pourront contracter facilement un prêt au près des banques pour battre leur campagne.On commence à en avoir vraiment marre de ces TPE(Très Petite Entreprise)politiques familiales,tout ça pour leurs intérêts personnel et familial

  • Le 10 juin 2011 à 10:13, par Biafra En réponse à : Chef de file de l’opposition politique : Bénéwendé Sankara nous livre

    Chef de file de l’opposition mon oeil oui

    • Le 10 juin 2011 à 18:00, par sophia En réponse à : Chef de file de l’opposition politique : Bénéwendé Sankara nous livre

      Merci Biafra.

      Ce type n’a pas honte en se acceptant ce qualificatif de chef de file de opposition. Si les Burkinabe ne prennent pas garde Benewende est celui qui va amene la troisieme guerre au Burkina Faso. Il n’est pas du tout bien. Allez y demander au travailleurs de l’ex RAN de Bobo et ils vous diront qui est Benewende. C’est un Benesouitana.
      Lui, president du Faso, nous sommes tous morts

      • Le 10 juin 2011 à 21:24 En réponse à : Chef de file de l’opposition politique : Bénéwendé Sankara nous livre

        J’ai l’impression que vous avez des comptes à régler avec Me Sankara. De grâce arrêtez de nous pomper l’air car dans tous les pays on n’a jamais vu une opposition qui va naître déjà forte. Tout le monde sait qu’il n’est pas facile d’être un opposant au Burkina. Si vous êtes instrumentalisez pour chaque fois décrier Me Sankara, permettez nous aussi de réfléchir sur l’action de l’opposition. Je ne fait pas de la politique mais votre attitude vis-à-vis de l’opposition commence à nous agacer ! Soyez constructif et sachez encourager objectivement les efforts des uns et des autres. Merci et paix au Burkina Faso.

  • Le 10 juin 2011 à 12:16, par nasser En réponse à : Chef de file de l’opposition politique : Bénéwendé Sankara nous livre

    c’est tout ce que tu as trouvé dans ces 77 pages ? ou bien tu es un partigent de la majorité au pouvoir ? c’est désolant comme article.

  • Le 10 juin 2011 à 12:39, par Gaby En réponse à : Chef de file de l’opposition politique : Bénéwendé Sankara nous livre

    Dans un pays pauvre comme le nôtre,avec une démocratie en construction on crée des postes de ce genre pour consolider nos acquis ! et au lieu de s’organiser pour donner un sens à l’opposition Maître Sankara utilise l’argent du contribuable pour détruire !
    vous refusez de vous asseoir à la table de négociation
    vous trahissez vos militants en leur disant d’aller voter et vous ne le faites pas vous même !
    vous adorez le langage plein d’amertume contre vos adversaires politiques ! est-ce- nécessaire ??

    Au delà de l’opposition vous êtes burkinabé

    Alors si vous aimez votre pays vous devez éviter de mettre le feu ! vous devez arrêter de cultiver la haine sociale !

    Le chef de file de l’opposition pour sa propre crédibilité ,tout en convoitant le pouvoir doit respecter les hommes et les institutions républicaines ! Utiliser notre argent pour de bonnes causes !! Maître faites votre autocritique

  • Le 10 juin 2011 à 20:29, par Kylian En réponse à : Chef de file de l’opposition politique : Bénéwendé Sankara nous livre

    Je comprends pourquoi il y a la guerre pour devenir chef de file de l’opposition. C’est une affaire de gros sous, une sorte de caisse noire. vivement une alternance au niveau du chef de file pour que quelqu’un d’autre se sucre.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique