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Mansuétude oui, mais…

Publié le mercredi 8 juin 2011 à 21h29min

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A renifler sans broncher le pet de l’impertinent, il finit par vous prendre pour un imbécile, dit l’adage.

Les militaires qui ont opté de créer des situations de non droit ces derniers mois et particulièrement ceux de Bobo-Dioulasso qui ont décidé de ruer dans les brancards en dépit des efforts louables du commandement pour répondre favorablement à leurs revendications, ont appris à leurs dépens, que ledit adage n’avait pas cours en l’espèce, surtout lorsque le « vent » du pet tend à vouloir se transformer en un ouragan dévastateur pouvant ébranler les fondements de l’Etat. Lequel Etat a donc pris ses responsabilités pour préserver le principal capital pour un pays comme le Burkina, à savoir la paix et la cohésion sociale.

On ne finira pas d’épiloguer sur l’intervention des forces de défense et de sécurité du Burkina Faso à Bobo Dioulasso le week-end dernier, pour y rétablir la paix et la sécurité prises en otages par une bande de soudards et cela pour des motifs que le commun des mortels a de la peine à percevoir. En effet, cette folle sarabande des « mutins » de Bobo, intervenait à un moment où, le commandement, après une tournée dans les corps et unités du pays, s’attelait à résoudre durablement les problèmes qui minaient notre armée nationale, et que, pour faire court, nous résumerons à un déficit de communication et des questions d’intendance.

Une éruption d’autant plus surprenante que les militaires bobolais avaient fait preuve jusque là de retenue et de discipline au point que certains parlaient « d’exception » bobolaise au moment où leurs camarades des autres garnisons du pays « djafoulaient » à qui mieux mieux. Une exception remise en cause de la plus mauvaise des manières avec ces scènes de pillages et de violence gratuite que la ville de Sya a vécus la semaine dernière au point que la psychose avait poussé les populations à « s’auto enfermer » pour éviter les conséquences désastreuses de cette violence aveugle.

Le cas bobolais a même frôlé la rébellion si tant est que les « mutins » s’étaient attaqués à la radiodiffusion et à la télévision locale, dans le but de « faire une déclaration » expliquant les motifs de leur ire et appelant leurs « frères d’armes » des autres garnisons à se joindre à leur mouvement. Le pouvoir fut-il à la rue comme le prétendaient certains « analystes » nombrilistes qu’il ne pouvait pas ne pas intervenir pour rétablir l’ordre et la sécurité, au risque de poser les bases d’une insurrection populaire.

On ne le dit en effet pas assez, mais, nous avons l’impression diffuse, que tout ce ramdam orchestré de main de maitre depuis un trimestre, ne cherche rien moins qu’à créer les conditions subjectives de cette insurrection populaire. Il faudrait être naïf pour penser que ces mouvements d’humeur de la grande muette ont un autre objectif, surtout que dans le même temps, la communication de ces maitres de l’ombre ne cesse de s’appesantir sur une gouvernance politique et économique qui a fait « faillite » et appelle de ce fait à la « décapiter » tout simplement parce que « on ne peut plus rattraper les choses ».

Aussi, pousse-t-on Blaise COMPAORE à déclarer urbi et orbi qu’il effectue son dernier mandat comme si cela n’était pas connu de tout le monde et à se prononcer sur « l’inviolabilité » de l’article 37alors que l’on n’a pas entamé le débat sur les réformes politiques et institutionnelles qu’il appelle de ses vœux depuis deux ans pour donner plus d’allant à notre processus démocratique. Blaise COMPAORE qui par ailleurs avait fait preuve jusque là d’une grande mansuétude à l’égard des mutins (ce qui n’est pas sans nous rappeler son attitude similaire à l’égard des « mutins » de Koudougou au lendemain de sa prise de pouvoir) ne pouvait assister benoitement à cette mise à mort d’un processus dont il a payé de sa personne et de son temps pour l’asseoir et le fortifier.

Cette nième tentative de renversement du pouvoir a donc été traitée avec la rigueur qui sied surtout disions-nous que la vie des citoyens était menacée .Nos tartufes une fois encore ne manqueront pas de conjecturer sur cette intervention salvatrice avec à la clé des élucubrations sur la primauté du droit en toute circonstance et sur le précédent grave qu’elle créerait au sein de l’armée. Sur le premier point, laissons les s’empêtrer dans leurs contradictions eux qui sont passés maitres dans l’équilibrisme (tantôt Blaise est faible et n’en a plus pour longtemps, tantôt il « écrase » tout le monde et est un « despote ») pour dire sur le second, qu’en aucun cas l’armée burkinabè digne ,fière et intègre ne saurait se reconnaitre dans ces bandits de grands chemins .

Ce n’est pas dans sa tradition de piller et de vandaliser les populations, et, les événements des derniers mois ont meurtri nombre de « codos » dans leur chair et dans leur cœur. Et puis, le plus important c’est que le peuple est totalement en phase avec les autorités qui ont opté, nonobstant tous les risques que cela comporte de garantir sa quiétude par tous les moyens.

Cette tragédie aura confirmé in fine, la stature d’homme d’Etat du président du Faso, lent à la colère, mais soucieux en dernier ressort du sort de ses compatriotes quel que soit le prix à payer. A l’heure où nos opposants les plus représentatifs font preuve d’une myopie politique frisant la bêtise, il serait opportun que nous ayons cela à l’esprit pour éviter des aventures plus désastreuses pour notre pays en accordant du crédit à leurs thèses farfelues et opportunistes.

A Y
L’Opinion

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