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Situation nationale : Evitons des amalgames fâcheux

Publié le mercredi 8 juin 2011 à 21h31min

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Des analystes n’hésitent pas à sortir sordidement des thèses pour faire une relation de causalité entre les troubles sociaux et la guéguerre politicienne sur l’alternance à laquelle s’est livrée la classe politique depuis un certain temps.

Depuis l’échec cuisant du meeting décisif du 30 avril 2011 qui visait une révolution de jasmin à la sauce burkinabè, organisé par des leaders politiques membres du chef de file de l’opposition, on pensait que cela allait permettre à nos analystes de la politique-fiction de faire profil bas dans leur analyse de la situation socio-politique.

Mais que nenni ! Si ces opposants qui caressaient le rêve de s’emparer du pouvoir, avec la baraka de la grogne sociale, ont vite déchanté, il se trouve que des analystes à la petite semaine continuent de faire croire qu’il y a une certaine relation de cause effet entre la situation sociale actuelle et la question de l’alternance qui tient en haleine la classe politique.

Pour les analystes de cet acabit, pour mettre fin aux différents mouvements sociaux et mutineries, le président du Faso doit, dans une déclaration solennelle, annoncer à ses compatriotes qu’il ne se présentera pas à la présidentielle de 2015. On voit bien que cela est minable comme analyse.

Tout observateur pour peu qu’il soit objectif devrait être en mesure de reconnaître que de tous les troubles sociaux, aucun cri de colère de la foule n’a été entendu contre le mandat actuel du Président Blaise COMPAORE qui court jusqu’en 2015 ni contre sa candidature après 2015. Tous ceux qui ont décidé d’entendre, n’ont entendu que des revendications corporatistes ou existentielles. Il en est de même des différentes mutineries de la soldatesque. Ça saute bien à l’œil, les différentes frondes sociales que nous observons sont loin d’être en lien avec les questions de l’alternance au Burkina. Les organisateurs du meeting l’auront appris à leurs dépens.

En réalité, personne n’a le complexe de parler de l’article 37 au stade actuel de la situation socio-politique et militaire que vit notre pays. Mais ce qui est ahurissant, c’est de vouloir faire des amalgames entre les revendications sociales et la guéguerre politicienne autour de ce fameux article 37. En effet, on se rappelle que le premier concerné lui-même n’a eu aucun complexe lorsque la question lui a été posée par un journaliste de France 24 en juillet 2010. Il a sans détours fait savoir que constitutionnellement, il n’a pas le droit de se présenter à l’élection présidentielle de 2015.

C’est clair comme de l’eau de roche que si l’article 37 de la Constitution reste en l’état jusqu’à la prochaine présidentielle, le CDP ne présentera pas Blaise COMPAORE comme son candidat. La seule possibilité pour ce parti présidentiel s’il tient à la candidature de Blaise COMPAORE en 2015, c’est d’introduire une proposition de loi abrogeant cet article 37 qui d’ailleurs semble polluer l’atmosphère politique au point de dénier des droits politiques. Soit dit en passant, bien heureusement que nombre d’opposants crédibles, comme Zéphirin DIABRE de l’UPC n’entendent pas se résigner sur cette question de l’article 37. Lui, par exemple, a fait savoir dans une de ses interviews accordées par un quotidien de la place qu’il entend conquérir le pouvoir d’Etat par les urnes face à Blaise COMPAORE ou pas.

Drissa TRAORE
L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 9 juin 2011 à 01:58 En réponse à : Situation nationale : Evitons des amalgames fâcheux

    As tu su prevenir la crise actuelle ? Tu ne sauras pas predire les consequences de la revision de l’article 37. Comment Blaise Compaoré a t-il été élu ? Taux de participation ?
    Si tu veux faire du journalisme il faut le faire ; Si tu veux pas faire du journalisme arrète. Si non tout le monde sait que la revision de l’article 37 agravera la crise.

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