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Manifestation des militaires à Bobo-Dioulasso : De la nécessité de délocaliser le camp Ouezzin-Coulibaly

Publié le mercredi 8 juin 2011 à 04h55min

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La mutinerie des militaires, du 31 mai au 3 juin 2011 et l’opération de désarmement qui s’en est suivie, ont une fois de plus démontré le risque que représente le camp militaire pour la ville de Bobo-Dioulasso. Situé en plein cœur de la commune, le camp Ouezzin-Coulibaly d’où est partie la mutinerie, est un danger pour Bobo-Dioulasso. Il est encerclé par le quartier Sikasso-Cira vers le Nord, Bolomakoté et Kuinima vers l’Est et Kodeni et la zone industrielle vers le Sud et l’Ouest. La proximité des quartiers d’habitation avec le camp expose les riverains à des dérapages de la part des militaires. On a encore en mémoire les fréquents accrochages entre les militaires et civils, notamment dans les quartiers Bolomakoté et Kuinima.

La jeune fille de 14 ans qui a reçu la balle perdue et qui en est morte habite d’ailleurs le quartier Kuinima. Le camp militaire cause également de nombreux désagréments aux habitants de Sikasso-Cira. Il a été quasiment impossible de circuler dans certaines parties de ce quartier, tout comme à Bolomakoté et Kuinima, pendant l’opération de désarmement. Celle-ci a causé des nuisances sonores dues aux crépitements des armes à feu, sans oublier les balles perdues qu’ont reçu certaines personnes dans ces quartiers proches du camp. Des enfants et même de grandes personnes en seront marqués peut-être pour toute leur vie.

La descente des militaires dans le centre-ville pour piller les commerces résulte aussi de la position géographique du camp. Le grand marché de Bobo-Dioulasso, la zone commerciale ou les services administratifs se trouvent à quelques encablures de la caserne. Cette proximité a facilité les va-et-vient des mutins dans leurs opérations de pillage et de collecte des objets. Si le camp était éloigné, les dégâts auraient été peut-être moindres. La proximité du camp et de la poudrière avec la zone industrielle de Bobo-Dioulasso représente aussi un danger pour Bobo-Dioulasso. Les unités industrielles comme la SONABHY, la BRAKINA, la SN-CITEC ou la SOFITEX sont voisines au camp. Une manœuvre volontaire ou involontaire des armes en direction de cette zone industrielle et le pire peut arriver. Les mutins auraient même pendant leur manifestation, menacé de tirer sur la SONABHY située à côté.

Toutes ces menaces militent pour le déplacement du camp militaire. S’il était excentré au moment de sa construction, ce n’est plus le cas aujourd’hui, car il est absorbé par les habitations. Un projet de déplacement du camp vers le village de Sakabi sur la route de Dédougou aurait été annoncé. Sa réalisation soulagerait la ville de Bobo-Dioulasso et plus particulièrement les habitants des quartiers situés dans le voisinage immédiat du camp Daniel-Ouezzin-Coulibaly. Dans le même élan, il est aussi judicieux de délocaliser les camps militaires de certaines villes comme Ouagadougou, Dédougou ou Pô.

Adaman DRABO

Sidwaya

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