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Normalisation de la situation en Côte d’Ivoire : L’UEMOA reconnaissante à Blaise Compaoré

Publié le mercredi 1er juin 2011 à 02h18min

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Lomé, la capitale togolaise, a abrité, le 30 mai 2011, une session extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Le président Blaise Compaoré, qui y a pris part aux côtés de ses pairs, a été félicité pour sa contribution, en tant que facilitateur, au règlement de la crise ivoirienne.

D’Abuja pour l’investiture de Goodluck Jonathan, le président du Faso, Blaise Compaoré, a continué à Lomé au Togo, où il a participé à la session extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). La rencontre, qui s’est déroulée sous la présidence du chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé, président en exercice de l’Union, a connu la participation des huit chefs d’Etat de l’institution économique.

La cérémonie d’ouverture a eu pour cadre la salle des Fêtes de Lomé II. Elle a débuté par une signature de convention de don entre l’UEMOA et la Côte d’Ivoire : deux milliards de francs CFA, tel est le montant de cette enveloppe, destinée au financement des activités de la Commission dialogue, vérité et réconciliation. Le président du Conseil des ministres de l’Union, le Bissau-Guinéen José Mario Vaz, s’est réjoui du dénouement de la crise en Côte d’Ivoire avec la prestation de serment d’Alassane Dramane Ouattara, suivie de son investiture le 21 mai dernier.

Quoi de plus normal quand on sait que le Produit intérieur brut (PIB) de ce pays est de 10 925 milliards de FCFA sur les 32.637,2 milliards crédités à l’ensemble de l’UEMOA. Il a fait aux chefs d’Etat le bilan des mesures prises en vue d’atténuer les impacts de la crise politique sur l’ensemble de la communauté régionale. Sur le plan bancaire, a-t-il dit, les dispositions prises ont permis de préserver un fonctionnement satisfaisant des marchés monétaires et des titres publics, de même que la santé financière des établissements de crédits de l’Union.

En dépit de la fermeture provisoire des banques en Côte d’Ivoire, a-t-il attesté, « aucune tension n’a été observée sur les marchés monétaire et interbancaire ». L’analyse des données collectées, selon lui, montre une évolution normale des taux d’intérêt et des volumes des opérations sur le marché monétaire. L’inflation a été également contenue autour de 4%, malgré la flambée des prix des produits alimentaires importés et des carburants. Des mesures appropriées sont en cours d’identification pour minimiser l’impact de la hausse des prix sur les produits de l’Union.

Le président du Conseil des ministres de l’Union a aussi évoqué ses répercussions, sur le plan de l’approvisionnement en énergie, sur certains pays. A cet égard, il a indiqué que l’accélération du programme d’urgence de l’initiative régionale pour l’énergie durable permettra d’augmenter substantiellement l’offre d’énergie au sein de l’Union.

José Mario Vaz a en outre fait part aux présidents de la reprise progressive des activités des organes et institutions communautaires en Côte d’Ivoire : la réouverture des agences de la BCEAO ainsi que celle des établissements de crédits en attendant, dans les jours à venir, la Commission bancaire de l’UEMOA commandite une action spécifique de contrôle des établissements de crédit de la Côte d’Ivoire pour « faire l’état des lieux et adopter des mesures relevant de sa compétence au regard des exigences de solvabilité et de liquidité des établissements de crédits ».

La reprise des activités est aussi effective au niveau du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers, les structures centrales du marché, notamment la Bourse régionale et le Dépositaire central ont repris leurs activités, ainsi que la BOAD. Un appel a été lancé à la communauté internationale pour la mobilisation de ressources extérieures supplémentaires en vue de soutenir l’économie ivoirienne et d’atténuer l’impact de la crise sur les Etats membres ainsi que sur le financement du processus d’intégration.

Pour José Mario Vaz, la fin de la crise ivoirienne marque un nouveau départ pour l’UEMOA. Le rétablissement économique de la Côte d’Ivoire, a-t-il dit, lui permettra de restaurer son potentiel économique et à l’Union de renouer avec une croissance forte et durable. Il a exprimé la disponibilité du Conseil des ministres et des organes et institutions communautaires, à mettre en œuvre « les réformes requises pour faire face aux défis majeurs qui interpellent l’espace UEMOA » : la relance de la croissance économique, l’amélioration des infrastructures de base et l’approfondissement du processus d’intégration économique et financière.

Le deuxième intervenant était l’hôte de la conférence, en l’occurrence Faure Essozimna Gnassingbé, qui préside depuis janvier 2011 aux destinées de l’UEMOA. L’Union, reconnaît-il, a dû faire face depuis cette date à des défis éprouvants, notamment les effets résiduels de la crise économique et financière auxquels s’ajoutent les changements climatiques toujours ressentis à des degrés divers dans la plupart des pays. Cette situation, a-t-il poursuivi, s’est exacerbée au cours des derniers mois avec la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. Aussi a-t-il salué la présence du président Alassane Dramane Ouattara à cette session, un symbole, selon lui, du retour de la Côte d’Ivoire parmi les siens, et d’une grande espérance au sein de l’Union.
œuvrer pour la paix et la sécurité

L’interdépendance et la complémentarité entre les Etats de l’Union, a fait remarquer Faure Gnassingbé à ses pairs, leur impose de travailler davantage en synergie au sein de l’Union pour une gestion collective des défis. C’est ainsi, pense-t-il, qu’ils pourront faire face aux crises alimentaire, économique et financière, à la flambée des prix des produits pétroliers ainsi qu’aux perturbations liées aux changements climatiques qui affectent considérablement les communautés.

L’intensification des actions en faveur de l’intégration, la poursuite de l’harmonisation des législations nationales, l’unification des marchés intérieurs et la mise en œuvre des politiques sectorielles dans divers domaines prioritaires (infrastructures, agriculture, énergie, commerce…), ce sont les moyens préconisés par Eyadéma fils pour améliorer durablement les performances économiques et créer les conditions nécessaires à l’épanouissement des populations. Faure Gnassingbé a aussi appelé ses homologues à œuvrer pour un climat apaisé et sécurisé, sans laquelle, a-t-il dit, tous les objectifs stratégiques que l’Union s’est fixés resteront lettre morte.

A l’issue de la cérémonie d’ouverture qui a eu pour cadre la salle des Fêtes de Lomé II, les chefs d’Etat et de gouvernement se sont retrouvés à la présidence togolaise où ils ont eu à examiner, entre autres dossiers, les rapports du conseil des ministres de l’Union. Ils ont procédé au renouvellement des mandats des commissaires de l’UMOA. On retiendra que le Burkinabè, Christophe Joseph Marie Dabiré demeure à son poste.

Le poste de gouverneur de la BCEAO revient à l’Ivoirien Tiémoko Meyliet Koné. Quant à la présidence de l’UEMOA, la conférence n’a pu désigner le successeur de Soumaila Cissé à ce poste depuis huit ans. Trois candidatures étaient pourtant annoncées, dont celle du Sénégalais Abdou Sakho, et du Nigérien Mamane Malam Annou. La Conférence a instruit son président de poursuivre les consultations (Lire communiqué final en encadré). La conférence a eu aussi à condamner les violences exercées sur les populations civiles en Côte d’Ivoire.

Hamidou Ouédraogo
Ouaga-Lomé-Ouaga

L’Observateur Paalga

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