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Lancement de la campagne mondiale « CULTIVONS » : Le droit à l’alimentation bafoué ! Un système alimentaire défaillant doublé de crises à répétition

Publié le mercredi 1er juin 2011 à 02h14min

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1 personne sur 7 sur notre planète s’endort chaque soir le ventre vide. Le paradoxe affirme Jérémy Hobbs, directeur exécutif de l’ONG internationale Oxfam c’est que notre monde produit suffisamment de nourriture pour tous. Oxfam et ses partenaires ont donc décidé d’agir pour bâtir un monde sans faim. Objectif, enrayer cette injustice alimentaire, causée par un système alimentaire défaillant et des crises écologiques fréquentes. Pour que chaque homme, femme, enfant sur notre planète mange à sa faim, il nous faut changer notre façon de cultiver, de consommer, et de partager la nourriture.

Le rapport d’Oxfam « Cultiver un avenir meilleur » recense les symptômes de la défaillance du système alimentaire actuel : la stagnation des rendements, la ruée sur les terres fertiles et l’eau et des prix alimentaires sans cesse à la hausse. Il invite également à bâtir une prospérité nouvelle, un avenir durable ou personne n’aura faim.

Au Burkina Faso, malgré les bonnes récoltes de ces dernières années, certaines régions du pays subissent de manières chroniques ou structurelles l’insécurité alimentaire. Ainsi, près de 33% des Burkinabès sont sous-alimentés, et la malnutrition aigue touche 10,5% des enfants de moins de 5 ans.
Les ménages les plus pauvres du pays, dépensent 70 à 75% de leurs revenus dans les achats de denrées alimentaires. Or, toujours selon le rapport d’Oxfam, les prix des aliments de base comme le riz doubleront probablement au cours des vingt prochaines années.

L’allocation budgétaire au secteur agricole, bien que respectant les engagements de Maputo, a subi une baisse au cours de ces dernières années. En effet, d’une moyenne de 20% dans les années 1991-1999, elle est passée à une contribution moyenne de 11,43% de nos jours. De cette allocation budgétaire, près de 80% sont des dépenses consacrées aux investissements agricoles, dont l’Etat contribue pour 12%. Comparativement aux autres pays de la sous région, l’effort consenti par l’Etat pour ces investissements dans le secteur agricole demeure faible. En effet, la part des dépenses d’investissement agricoles financée par l’Etat est de 25% au Mali, 51% au Sénégal et 59% au Bénin.

Les femmes et les filles représentent plus de la moitié de la population du Burkina Faso. Pourtant, elles éprouvent d’énormes difficultés pour accéder au crédit, aux intrants, aux équipements agricoles, et à la terre. Malgré l’existence de textes portant sur la réorganisation agraire et foncière qui confèrent les mêmes droits d’accès et de jouissance à la terre ; seulement 8% des femmes avaient accès aux parcelles aménagées et irriguées et en général les femmes cultivent 3 fois moins de superficie que les hommes.

Les superficies exploitées augmentent en moyenne de 2,3% par an au Burkina Faso. Si cette tendance se poursuit, l’agriculture Burkinabé épuisera ses terres cultivables à l’horizon 2030.
Nous pourrions être 30 millions de Burkinabès en 2030. Cette forte croissance démographique sera accompagnée d’une demande forte en nourriture, et en eau. Or, le Burkina Faso est victime à chaque année d’une forme de catastrophes naturelles : sécheresse, inondation, etc. qui fragilise les maigres ressources naturelles du pays. Si rien n’est fait, le Burkina sombrera dans les crises alimentaires chroniques.

En ces temps de crises, les impacts du changement climatique se font de plus en plus ressentir. L’Archevêque sud africain Desmond Tutu, ambassadeur d’Oxfam nous rappelle que « l’avenir n’est pas déterminé une fois pour toute, c’est à nous de le façonner ». Au Burkina Faso, Oxfam et ses partenaires sont convaincus de cela, et appellent le gouvernement à investir dans les petites exploitations familiales occupant près de 80% de la population ; à mettre en œuvre ses différents engagements : la loi sur la sécurisation foncière, le Programme National du Secteur Rural, la Politique Nationale Genre.

Cette campagne CULTIVONS lance un appel également aux acteurs du Burkina et du monde, à modifier leurs pratiques commerciales pour s’assurer que chacun puisse mieux vivre, De l’Ouest à l’Est, et du Nord au Sud, tous les Burkinabès ont le droit de manger à leur faim. Engagez-vous avec Oxfam et ses partenaires, pour faire de cela une réalité au Burkina Faso !

Notes aux rédactions.
Les chiffres sont issus de plusieurs rapports :
• Rapport d’Oxfam Cultiver un avenir meilleur
• Rapport d’étude sur l’Evolution du secteur agricole et des conditions de vie des ménages au Burkina Faso, MAHRH, 2008
• Résultats définitif de la campagne agricole et de la situation alimentaire et nutritionnelle 2010/2011
• Rapport sur Comment bénéficier du dividende démographique ? Analyse pays Burkina Faso, IRD, 2011
• Politique Nationale Genre, Ministère de la Promotion Féminine, 2009
• Regard sur la Politique nationale d’aménagement des périmètres hydro agricoles : constats majeurs et principaux enseignement en 2007-2008, GRAF 2008
Cette Campagne durera 4 ans soit de 2011-2015

Pour plus d’informations contacter :
Issaka Ouandaogo-Responsable programme plaidoyer et Campagne- oissaka@intermonoxfam.org - Mobile : (226) 70 23 27 31
Ténin Fatimata Dicko - Conseillère Développement Economique -
DickoT@oxfam.qc.ca – Mobile : (226) 72 79 66 46
Daniel Blais- Représentant- oxfambe@fasonet.bf – Mobile : (226) 76 54 80 24

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