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Energie électrique : Augmentation du prix du Kwh à partir d’octobre 2004

Publié le jeudi 30 septembre 2004 à 06h36min

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La SONABEL procédera à des ajustements tarifaires à partir du 1er octobre 2004. C’est ce qu’a annoncé le directeur général de la SONABEL, Salif Kaboré, au cours d’une conférence de presse tenue le 29 septembre 2004.

Le directeur général de la SONABEL justifie cette augmentation d’environ 10% par la nécessité de s’adapter aux réalités de l’heure du fait que la SONABEL œuvre à une modernisation des outils de production. Par cette mesure, la société entend relever les défis de l’insuffisance et l’obsolescence de son parc de production thermique ainsi que celui d’une production hydroélectrique de plus en plus précaire, eu égard aux désemplissements des barrages à cause des aléas climatiques.

Il justifie également ce réaménagement tarifaire par la poursuite, non seulement, des efforts d’assainissement financiers et de la consolidation des acquis, mais aussi d’extension de son dispositif afin de "démocratiser" cette denrée de première nécessité qu’est l’électricité. Et cela sans rien perdre en efficacité au plan de la qualité des services. Ainsi, à partir du 1er octobre prochain, les abonnés de la SONABEL seront regroupés en cinq segments désignés par les lettres A à E.

Aujourd’hui la SONABEL satisfait à plus de 236 000 abonnés sur l’ensemble du réseau national dont quinze mille sont des consommateurs sociaux ayant une puissance de consommation de 3A au plus. Ceux-ci sont subventionnés et constituent actuellement un poids économique pour la société. La SONABEL subdivise ce segment en trois classes avec un coût de 73 F le Kwh pour la première qui va de 0 à 50 Kwh qui conserve son prix unitaire de 73 FCFA, la seconde classe de 51 à 100 Kwh paie désormais 120 FCFA le Kwh, enfin les abonnés de la troisième classe consommant plus 100 Kwh paieront dorénavant 125 F le Kwh.

La redevance mensuelle à payer passe de 943 F à 1132 F soit une augmentation de 79 F pour ces classes citées précédemment, entre autres. La connexion du centre régional de consommation de Bobo (CRCB), à celui de la Côte d’Ivoire ainsi que la connexion déjà effective des villes frontalières du Burkina Faso au réseau Nord-ghanéen avec des perspectives de connexion à l’horizon 2012 de ces réseaux à celui de Ouagadougou n’ont pas empêché cette inflation.

Le secteur de l’énergie électrique a été libéralisé depuis 1998, du moins pour le volet production, car le transport et la distribution restent des prérogatives de la SONABEL. Cette ouverture a permis des négociations tripartites entre le groupe AGAKHAN, la SONABEL et l’Etat. A l’issue de ces négociations, le groupe AGAKHAN devait produire de l’électricité pour la revendre à la SONABEL. Mais les coûts élevés du prix de cession proposés étaient nettement supérieurs à 120 F qui correspondent au prix de revient du Kwh à la SONABEL. Entre deux maux, l’Etat a choisi le moindre, celui d’accompagner la SONABEL dans sa politique de développement. La SONABEL qui couvre déjà 13,8% du territoire entend porter ce taux à 15% fin 2005.

Pour ce faire, elle a élaboré un vaste programme d’investissement allant de l’an 2003 à l’an 2020 dont le coût est estimé à plus de 240 milliards de franc CFA. Ce programme prend en compte le développement de la production thermique, la réalisation de l’interconnexion électrique entre Bobo-Dioulasso et Ouagadougou ainsi que la desserte en électricité électrique des villes traversées entre autres. A terme, ce programme permettra la réalisation d’un taux d’électrification de 60% en 2015. Le projet de vulgarisation de l’électrification rurale entrepris par le ministère en charge de l’énergie vient "booster" ce programme. L’expérience de cinq villes pilotes du projet vise à responsabiliser les communautés dans la gestion des unités thermiques.

Cette expérience servira de modèle de gestion pour l’ensemble des communautés rurales du Burkina Faso.

Etienne NASSA,
Yelkoussan Bertrand SOME (Stagiaire
Sidwaya

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