Il n’y a que les grimpeurs qui peuvent traverser le relief vallonné de la zone ouest du Burkina Faso à une allure acceptable à vélo. Après que le top de départ ait été donné par les autorités de la localité, une seule consigne, comme d’habitude, végète dans l’esprit des Etalons cyclistes : protéger le maillot blanc de leader jusqu’à l’arrivée. Pas de tergiversation à la montée des côtes. Ce sont les deux frères Minoungou, forts dans cet exercice, qui dirigent la manœuvre.

Ghanéens, Togolais, Gabonais sont successivement mis à la touche, usés par les coups de pédale des Burkinabè. Le premier point chaud de Toussiana est remporté par Abdou Sokondo laissant le second sprint intermédiaire de Péni à son compatriote Mahamadi Balima dans le groupe des échappés de 5 personnes dont 3 Burkinabè, un Français et un Malien.

Les fuyards entrent à Bobo-Dioulasso pour amorcer un critérium de 5,2 km à parcourir 7 fois. Le peloton rejoint le groupe de tête et comme pour respecter la tradition de toujours remporter à Bobo, la Côte d’Ivoire, par Bolodigui Ouattara, attaque. Boukari Kagambèga et Oumarou Minoungou sont à ses trousses. L’Ivoirien enlève le 3e sprint intermédiaire au 3e passage de la ligne d’arrivée.

Les canards boîteux, ceux-là qui se font doubler ont été priés de descendre de leur monture et de se transformer en spectateurs (les victimes collatérales de la montagne pour la plupart). Bolodigui est avalé par les deux poursuivants et Oumarou Minougou passe à l’offensive en réussissant un bon coup en bordure et creuse 28, puis 50 secondes au peloton dirigé par les Français de l’Orléanais. Eux, veulent tenter de déposséder Rasmané Ouédraogo du maillot vert, vu que le blanc de Harouna Ilboudo est à 9 minutes de Clain Mederic, le meilleur Français. C’est le dernier tour de piste. Le public bobolais est en liesse, encourageant l’Etalon venu du Boulgou de boucler la boucle. Oumarou Minougou vient de réussir un coup de maître auquel il ne s’attendait pas.

« Les Français nous ont tellement malmenés au sprint qu’on a voulu tenter ce coup pour une échappée mais il faut dire que sans le soutien des coéquipiers je ne pouvais pas le réussir seul », nous a confié le vainqueur de l’étape, Minoungou. Les Français ont remporté 3 des 8 étapes de cette 7e Boucle du coton. Pour le coureur alsacien Alexi Tourtelot, « nous avons beaucoup travaillé à la 7e étape qu’on n’a pas pu résister à la chaleur d’aujourd’hui ». Il dit être content d’avoir participé à la compétition, mais suggère qu’on invite plusieurs équipes pour les prochaines échéances. « Quatre équipes pour le Burkina c’est bien mais je trouve que c’est trop pour cette course ». Depuis la création de cette compétition cycliste, les Burkinabè se sont toujours imposés.

La course, dotée du trophée SOFITEX, vise à promouvoir la culture du coton et le promoteur Francis Ducreux et le DG de la SOFITEX Célestin Tiendrébéogo ont manifesté leur satisfaction quant à l’organisation proprement dite.

Adama SALAMBERE

Les maillots du tour

 CNSS du vainqueur de l’étape : Oumarou Minoungou (Burkina Faso)

 Excellence Hôtel de l’élégance : Oumar Sangaré (Mali)

 Ecobank de la plus longue échappée : Bassirou Konté (Côte d’Ivoire)

 Groupe Bolloré du combiné : Aziz Nikiéma (Burkina Faso) Générale des

 Assurances du fair-play : Alexi Tourtelot (France)

 Bank of Africa du meilleur équipier : Charles Anguillet (Gabon)

 EERI-BF du premier des invités : Mederic Clain (France) Saphyto du premier burkinabè : Harouna Ilboudo

Jumbo du meilleur jeune : Etienne Tarbagdo (Burkina Faso)

 ONATEL de la combativité : Oumarou Minoungou (Burkina Faso)

 Castel Beer des points chauds : Aziz Nikiéma (Burkina Faso)

 LONAB du 1er aux points du classement général

 SOFITEX du 1er au temps du classement général : Harouna Ilboudo (Burkina Faso)

Sidwaya