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Prêts accordés aux commerçants victimes des casses : De nombreux dossiers traités

Publié le lundi 23 mai 2011 à 02h42min

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Suite aux manifestations des 22, 23 mars et 14,15 avril 2011 au Burkina Faso, le secteur informel a été durement éprouvé. Afin de permettre aux victimes de relancer leurs activités en attendant l’indemnisation, le gouvernement a choisi d’accorder à chacun un prêt. Sur le terrain, certains petits commerçants se remettent peu à peu du sinistre grâce à cette aide.

Amadou Kouanda faisait partie des petits commerçants qui ont émergé. Il possédait trois boutiques et employait de nombreux jeunes. Il faisait la fierté de sa famille jusqu’aux émeutes des 22,23 mars et 14,15 avril 2011 où il fut victime des casses. Après le passage des manifestants, toutes ses trois boutiques ont été vandalisées et les dégâts estimés à plus de 100 millions de FCFA selon ses dires. Cette situation, de nombreux commerçants, surtout du secteur informel, l’ont vécue. Face à cela, le gouvernement a pris l’initiative de leur accorder des prêts par l’intermédiaire du Fonds d’appui au secteur informel (FASI).

Selon le directeur du FASI, Brahima Zoundi, l’objectif de l’appui financier est de permettre aux commerçants du secteur informel de pouvoir relancer leurs activités en attendant d’être indemnisés. Le taux d’intérêt est de 4 % et la somme prêtée est comprise entre 50 000 et 5 millions F CFA. "Le FASI ne s’occupe que des commerçants du secteur informel qui ont subi des casses, car ceux du secteur formel sont pris en charge par le Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES) " , a -t-il déclaré. Toutefois, il a expliqué que si une victime du secteur informel déclare des pertes de plus de 5 millions, le comité de prêt du FASI étudie le dossier et fait des propositions au Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) qui prendra en dernier ressort la décision qui sied.

Sur 525 dossiers, environ 400 ont été examinés

A la suite des deux manifestations, M. Zoundi a indiqué que sa structure a reçu 525 dossiers de sinistrés. Après examen du comité de prêt, environ 400 dossiers ont été agréés et plus de 200 commerçants ont déjà reçu leur argent. Yssouf Ouédraogo dit "le gros" fait partie de ceux qui ont bénéficié du prêt. "Lors de la première sortie des militaires, mes pertes s’élevaient à environ 5 millions de FCFA. Le FASI m’a alors accordé 2 500 000 comme prêt pour continuer mes activités", a-t-il dit. Quant aux pertes subies durant les manifestations des 14 et 15 avril 2011, M. Ouédraogo les a estimées à près de 12 millions de F CFA.

Une fois de plus, le FASI est venu à son secours avec 3 500 000 FCFA. "Cette intiative du gouvernement m’a permis de reprendre mes activités en attendant d’être dédommagé", a-t-il précisé. A la différence de M. Ouédraogo qui semble globalement satisfait, Amadou Kouanda émet quelques réserves. Pour lui, même si l’action du gouvernement est salutaire, il regrette cependant que les sommes proposées soient dérisoires par rapport à ses pertes. M. Kouanda estime ses pertes à plus de 25 millions de FCFA au cours des premières manifestations et l’Etat ne lui a accordé que 9 millions de FCFA.

A propos des casses survenues les 14 et 15 avril 2011, M. Kouanda a évalué ses pertes à plus de 100 millions. Il espère dans ce cas-ci, avoir un appui conséquent. Néanmoins, il a apprécié l’idée du prêt car cela donne l’occasion aux commerçants de s’approvisionner avec un minimum de marchandises en attendant l’indemnisation. Selon le directeur du FASI, Brahima Zoundi, les commerçants victimes peuvent se rassurer que leurs dossiers seront traités avec diligence. Seulement, compte tenu de quelques fraudes qu’ils ont eu à déceler, le comité de prêt du FASI fait désormais des vérifications sur le terrain. "Pour les événements des 22 et 23 mars, le traitement des dossiers était rapide parce que nous nous en tenons aux déclarations des victimes, Malheureusement, nous nous sommes rendu compte que certains commerçants en abusaient et faisaient des fausses déclarations". Au jour le jour, des équipes du comité sont sur le terrain de 8h à 14 h pour des vérifications et après, elles délibèrent dans la soirée.

"Cette procédure rallonge un peu les délais de décaissement, mais nous avons opté pour cette méthode dans l’intérêt des commerçants. Nous voulons éviter que de fausses victimes reçoivent l’argent à la place des vraies victimes", a précisé M. Zoundi. Il a toutefois donné l’assurance que le comité fera tout avec ce qui est en sa possession pour concilier la nécessité du contrôle à la nécessité de décaissement rapide de l’argent.

D’ailleurs, à ce jour, plus de 534 millions ont déjà été décaissés pour soutenir les petits commerçants.

Raphaël KAFANDO

Sidwaya

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