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Conflit inter-ethnique à Solenzo : Deux morts et un couvre feu instauré

Publié le vendredi 20 mai 2011 à 05h41min

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Les violences inter-ethniques qui se sont produites le mardi 17 mai 2011 à Solenzo ont fait deux morts et une vingtaine de blessés, ont déclaré des témoins.

Le conflit entre autochtones bwaba et allogènes mossi a été déclenché par une altercation entre les autochtones et les agents de la police en service dans la localité. Les témoins rapportent par ailleurs que dans la matinée du lundi 16 mai, un agent du commissariat de police aurait tenté de traverser un attroupement de masques en plein rituel. Par ignorance ou par mépris en tout cas à son passage il aurait reçu des coups de fouets car selon les mœurs des autochtones, il est formellement interdit à quiconque de traverser le cortège des masques au moment du rituel. Submergé par les coups de fouets, l’agent de Police qui, selon des sources se rendait au service aurait réussi à s’échapper des mains de ses tortionnaires toutefois sans sa motocyclette. Informé des faits, dans l’après midi, un group de policiers débarque à bord d’un véhicule chez le chef coutumier bwaba dans l’espoir de rentrer en possession de la motocyclette de leur collègue.

La présence des forces de sécurité au domicile du chef est mal vue par la majorité de la population autochtone. Pour la grande majorité des jeunes déjà opposés à la Police dans la localité, la Police aurait dès son arrivée proféré des menaces à l’encontre du chef. Un comportement qualifié d’atteinte grave à l’intégrité du chef coutumier, d’où le début d’une résistance. En tout état de cause, la situation aurait dégénéré à partir de là. Comme une vengeance, les jeunes organisent une descente sur le commissariat de police au même moment. Contre tout attente, le commissariat de police de la ville est mis à sac avant d’être entièrement brûlé par les vandales.

Dur, dur d’établir le lien
Plus qu’une simple incompréhension entre tenants de la tradition et représentants de l’Etat, l’altercation entre les autochtones et les forces de sécurité à Solenzo s’est métamorphosée en moins de 48 heures en un conflit inter- ethnique autour de la terre. Un conflit qui dure depuis plusieurs années dans la province des Banwa entre les autochtones bwaba qui contrôlent le pouvoir et les allogènes mossis qui forment l’écrasante majorité de la population et qui détiennent une bonne partie des terres. On aurait pu éviter le pire si seulement si les flammes s’étaient réduites au commissariat de police. Selon les témoins, à la suite du commissariat de police les autochtones se sont emparés du domicile d’un habitant mossi. Armés de machettes, de gourdins et de fusils de chasse, comme une riposte, les allogènes se sont emparés de tout ce qui pouvait servir à mettre hors d’état de nuire ceux qui au fil des temps étaient devenus à leurs yeux de grands ennemis.

A la suite de la confrontation les conséquences sont catastrophiques et le bilan fait état de deux morts et une vingtaine de blessés dans le camp des autochtones, dont deux dans un état grave. Ces deux blessés ont été transportés au Centre hospitalier universitaire Sourou Sanou de Bobo pour des soins. Hier mercredi une équipe d’autorités régionales conduite par le gouverneur de la région Siaka Prosper Traoré s’est rendue sur les lieux en vue de désamorcer la situation. En attendant les conclusions de ces concertations, il faut signaler que la ville de Solenzo avait l’allure d’une ville morte durant la journée d’hier mercredi 18 mai. Des boutiques en passant par les bars dancing, tout le commerce est resté fermé hier.

Espérons que la présence des autorités régionales permettra de désamorcer définitivement une crise qui n’a que trop duré dans les cœurs. Le cas de Solenzo relance une fois de plus les débats sur la question du foncier rural. Une question qui mérite d’être traitée de façon diligente, loin des discours. Il faut le dire les conflits autour du foncier sont récurrents dans la province des Banwa. Sinon combien sont-ils à avoir péri suite à ces conflits ethniques autour de la terre ? Aux dernières nouvelles, le gouverneur de la région aurait instauré un couvre feu qui va de 19 h à 5 h du matin, à compter d’hier mercredi jusqu’à nouvel ordre.

Ousmane TRAORE/Dédougou

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 20 mai 2011 à 09:39, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Conflit inter-ethnique à Solenzo : Deux morts et un couvre feu instauré

    - Remarquez les 2 bois calcinés en face du bâtiment : Certainement des bois sur lesquels étaient accrochés les fétiches retirés des mains des voleurs et autres escrocs ! Pas mal si c’en était vraiment le cas ! Avec l’espoir que les fétiches ont aux aussi brûlé ! !

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 20 mai 2011 à 09:47, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Conflit inter-ethnique à Solenzo : Deux morts et un couvre feu instauré

    - Remarquez les 2 bois calcinés en face du bâtiment : Certainement des bois sur lesquels étaient accrochés les fétiches retirés des mains des voleurs et autres escrocs ! Pas mal si c’en était vraiment le cas ! Avec l’espoir que les fétiches ont aux aussi brûlé ! !

    - Et puis, journaliste, tu mens ! Parce que tu déclares : ’’A la suite de la confrontation les conséquences sont catastrophiques et le bilan fait état de deux morts et une vingtaine de blessés dans le camp des autochtones...’’.

    Tu veux dire que dans tout ce tohu-bohu, aucun de l’autre camp n’est même pas blessé ? Faut pas alimenter le mécontentement ! Trate ton sujet de manière sincère.

    Par Kôrô Yamyélé

    • Le 20 mai 2011 à 13:43, par Wendkouni En réponse à : Conflit inter-ethnique à Solenzo : Deux morts et un couvre feu instauré

      Héééééééé Yamyélé faut faire pardon :

      - D’abord ce n’est pas deux bois mais trois bois clacinés en face du batiment
      - Ensuite on constate un quatrième bois couché
      - Enfin on pourrait imaginer que c’était un hangare.

      Vriament tu ne changeras jamais

  • Le 20 mai 2011 à 09:53 En réponse à : Conflit inter-ethnique à Solenzo : Deux morts et un couvre feu instauré

    les evenements malheureux qui se sont deroulés a solenzo ne sont pas si etonnants que l’on peut croire. Il y en a eu par ci par la depuis longtemps mais ils concernait souvent un conflit de cohabitation eleveurs cultivateurs (conflits seculaires qui ont existé partout dans l’histoire du monde) Mais dans les presents evenements il s’y estajouté la dimension tribaliste, dimension que la haute volta puis le burkina a toujours su eviter en comparaison a d’autres pays. Le tribalisme s’est accentué depuis que l’on a utilisé ca comme un moyen pour garder le pouvoir au burkina et par la complicité et la deconfiture morale des chefs traditionnels qui se sont infeodés aux politiciens contre leurs propres traditions. J’ai toujours critique l’utilisation du tribalisme par blaise pour asseoir son pouvoir au mepris du fait que le burkina est pour tous les burkinabe et non aux mossis autour de ouagadougou et dont on veut imposer la culture aux autres. L’intervention du chef naaba saaga d’Issouka Modeste yameogo cette semaine au nom des autres chefs traditionnels va dans le bon sens a ramener les chefs traditionnels a leur vrai role d’unité nationale et justice pour tous. Malheureusement les mossis qui viennent s’installer par ci par la ont tendance a imposer leur vision aux autochtones, aidés en cela par l’administration qui nomme des gens pour implementer cela au mepris des autres, créant inutilement des tensions entre les communautés et ca explose a moindre occasion et sur des bases ethniques dans des situations qui seraient somme toute solutionnées facilement.
    Dans cette affaire de solenzo d’ou le fait que ce soit une attaque entre mossis et bwaba ? Le policier est-il mossi ou le responsable de la police, etc. Comment se fait-il qu’il ignore le strict minimum de la culture d’une société qu’il est censé gerer ? Alors qu’enseigne-t-on aux policers au cours de leur formation ? Je presume qu’ils ont au moins ce minimum qu’est la sociologie ethnologie, disons une formation generale sur les differentes cultures du burkina (c’est le strict minimum). pourquoi se presenter a plusieurs pour recuperer une moto dans une situation si explosive au burkina ? a croire que les responsables ne reflechissent pas a ce qu’ils font. a moins que ce ne soit une provocation !
    aussi tant que nous tous on restera la a regarder blaise instaurer le tribalisme comme mode pour garder son pouvoir nous serons tous complices. arretons de nous plaindre apres quand il y a des evenements si malheureux
    SOME

    • Le 21 mai 2011 à 22:49, par Watao En réponse à : Conflit inter-ethnique à Solenzo : Deux morts et un couvre feu instauré

      J’aimerai savoir si Mr SOME connait un peu son histoire.
      Vous Mr SOME vous racontez du n’importe quoi.Les Dagaris et les Mossis qui sont réellement de la même famille de Gambaga représentent combien pour cent de la population du Burkina.
      Faite alors le ratio des gens qui ont été nommé par Blaise et qui occupent des postes stratégiques sans être mossis. Mr Somé
      Arrêtez vous même votre Tri Tribalisme .

  • Le 20 mai 2011 à 10:44, par le conquérant En réponse à : Conflit inter-ethnique à Solenzo : Deux morts et un couvre feu instauré

    Une question au journaliste. Lui viendra - t-il à l’esprit de traverser une assemblée de musulmans entrain de prier sur la voix publique ?

  • Le 20 mai 2011 à 10:51, par le lingouste En réponse à : Conflit inter-ethnique à Solenzo : Deux morts et un couvre feu instauré

    Monsieur le journaliste,
    D’abord, toutes mes condoléances aux familles des disparus. Ensuite, toutes mes félicitations pour ton écrit où personne ne pourrait te reprocher d’ethnicisme dans un pays où la question d’ethnie est tabou. Or, en milieu rural, tout est fondé sur l’ethnie. C’est comme les massacres récurrents des pasteurs nomades peuls. Depuis des années, on en parle sous l’angle du foncier, des consultations payées à coup de millions sont également orientées vers le foncier. Et chaque année, des pasteurs continuent de mourir et continuent de tuer. C’est très malheureux.
    En vérité, notre pays est composé d’ethnies (une cinquantaine)et nos nombreux problèmes sont d’ordre ethniques que ce soit en milieu rural où dans les grandes sphères de décisions. Il nous faut crever l’abcès, toute chose permettant aux citoyens de comprendre qu’il est temps de se comporter en burkinabé et non en peul, en mossi ou en bobo. A partir de là, le problème du foncier ne se posera plus surtout que nous disposons d’une des meilleure Loi en la matière. Que ceux qui refusent que l’on parle d’ethnicisme au BF veuillent bien m’en excuser : il faut que bien l’on en parle ; c’est une de nos nombreuses maladies d’ailleurs plus catastrophiques que le Sida.

    • Le 20 mai 2011 à 21:54 En réponse à : Conflit inter-ethnique à Solenzo : Deux morts et un couvre feu instauré

      Il nous faut cfrever vraiment l’ abces, a commencer par demanteler ce projet criminel du GD ou Grand Ouaga. Memes les mossi des autres localites se cherchent dans le Bukina de Blaise Compaore. Tu es mossi, c’est ok ; tu n’es pas mossi de Ouaga, va derriere. Tu es "gangang- ga", fous- moi le camp. C’est ca la societe emergente comme l’ emulsion de lui dans l’ eau. On vit ensemble mais on n’a pas les memes reves. Comme si ce pays pouvait se developper tout seul grace aux Mossi seulement, aux Gourounsi seulement, au Samo seulement, aux Lobi seulement, etc. C’est la diversite des fils qui fait la beaute du tapis.Politiciens sans projet reel de societe, ne detruisez pas la seule richesse reelle de ce pays : L’ entente cordiale entre ethnies.

  • Le 20 mai 2011 à 10:59, par le lingouste En réponse à : Conflit inter-ethnique à Solenzo : Deux morts et un couvre feu instauré

    Monsieur le journaliste,
    D’abord, toutes mes condoléances aux familles des disparus. Ensuite, toutes mes félicitations pour ton écrit où personne ne pourrait te reprocher d’ethnicisme dans un pays où la question d’ethnie est tabou. Or, en milieu rural, tout est fondé sur l’ethnie. C’est comme les massacres récurrents des pasteurs nomades peuls. Depuis des années, on en parle sous l’angle du foncier, des consultations payées à coup de millions sont également orientées vers le foncier. Et chaque année, des pasteurs continuent de mourir et continuent de tuer. C’est très malheureux.
    En vérité, notre pays est composé d’ethnies (une cinquantaine)et nos nombreux problèmes sont d’ordre ethniques que ce soit en milieu rural où dans les grandes sphères de décisions. Il nous faut crever l’abcès, toute chose permettant aux citoyens de comprendre qu’il est temps de se comporter en burkinabé et non en peul, en mossi ou en bobo. A partir de là, le problème du foncier ne se posera plus surtout que nous disposons d’une des meilleure Loi en la matière. Que ceux qui refusent que l’on parle d’ethnicisme au BF veuillent bien m’en excuser : il faut que bien l’on en parle ; c’est une de nos nombreuses maladies d’ailleurs plus catastrophiques que le Sida.

  • Le 20 mai 2011 à 17:34, par Ollo En réponse à : Conflit inter-ethnique à Solenzo : Deux morts et un couvre feu instauré

    Plus d’une fois et à l’instar de bien d’autres, j’ai hurlé au danger pour la cohésion chaque fois que des peuls étaient massacrés ici ou là. Je n’ai eu de cesse de dire que la banalisation de ces pogroms préparait l’extension des crimes à d’autres ethnies et sa généralisation à tout le pays. Mille fois hélàs, si on n’y est pas, on en est tout près. Il est à espérer que qui de droit en prendra conscience à présent !!! surtout par les temps incertains qui courent. Grands Dieux ! ne jouons pas avec le feu !!! ça n’arrive pas qu’au Rwanda, au Zaire ou...Cote D’ivoire.

  • Le 20 mai 2011 à 18:34 En réponse à : Conflit inter-ethnique à Solenzo : Deux morts et un couvre feu instauré

    Ne nous cachons pas la verité le vrai problème c’est ce régime pourrit qui joue sur la fibre ethnique pour se maintenir au pouvoir. Voyez tout de suite avec la crise que nous vivons, des maires , députés et autres chefs traditionnels ont constitué des milices pour s’attaquer aux manifestants. Il le font avec la bénédiction du pouvoir qui incite même parfois à une épuration ethnique si ça peut l’arranger. Ce régime là est dangereux et tant que les burkinabè resteront dans leur lamentation nous périrons tous ici. Nous ne sommes pas plus intelligents que les rwandais et autres à qui des régimes ont aussi imposé des conflits ethniques. IL N’Y A QUE LA LUTTE QUI VA PAYER ET LIBERER LE PEUPLE.Aucune autre solution n’est envisageables avec ce pouvoir.

    • Le 20 mai 2011 à 22:59 En réponse à : Conflit inter-ethnique à Solenzo : Deux morts et un couvre feu instauré

      merci on a voulu jouer a la politique de l’autruche parce c’est une affaire qui est utilisé comme instrument de gouvernement avec la complicité et la cupidité de certains chefs traditionnels. Ce qui est encore plus pitoyable c’est le silence de certains "intellectuels" qui ont cautionné cela et pretant meme le flanc juste pour avoir un poste. Ca n’arrive pas qu’autres. On a vu des gens se constituer pour aller casser de l’ivoirien et demander meme que l’on envoie l’armee, etc... voila la ou peut mener ces gensres de mentalites.
      SOME

  • Le 20 mai 2011 à 23:33 En réponse à : Conflit inter-ethnique à Solenzo : Deux morts et un couvre feu instauré

    Certains pensent que c’est un probleme foncier qui est ala base. Peut etre ! mais il fais faut aller au dela : pourquoi la question de la terre devient source de conflit sanglant ? est-il besoin de dire encore combien la terre est importante en afrique ? a tout point de vue ! On ne peut donc rester a vouloir analyser cela selon une mentalité europeenne. Les scandales lies aux lotissements jusque dans les plus petits villages recules montrent bien l’enjeu. Un "etranger" peut-il venir se saisir d’une terre tout simplement parce qu’il est burkinabe ? nul part ailleurs cela n’existe Or il se trouve qu’au burkina/afrique, il y a des chefs de terre (differents parfois du chef politique) avec une dimension sacrée
    Aussi la question de pogroms anti peul comme le dit un intervenant, n’est pas du tribalisme, mais une question de l’eternel conflit entre pasteurs et agriculteurs comme il y en a eu partout dans le monde et depuis que l’homme a existé sur terre (cf Cain et abel dans la bible pour ceux qui la connaissent). C’est dangereux de melanger les choses et de transformer un probleme en un autre.. je maintiens que le tribalisme n’était pas l’habitude du voltaique/burkinabe. Et tout ceux qui avaient tenté de l’utiliser ont été mis en echec, meme le moro naba du centre. malheureusement la situation s’est inversée avec blaise qui a assis son pouvoir sur cette base du mossi du centre (ouaga). il ne pouvait que compter sur les chefs traditionnels que sankara avaient mis de coté. Malheureusement il les utilisés de la facon la plus vile, d’ou la reaction actuelle de certaines chefs traditionnels qui commencent a se reveiller pour prendre leur distance. Comment un chef traditonnel peut chasser des gens car ils sont etrangers alors qu’ils ne sont d’aucune menace ? Ou est l’hospitalité, principe premier dans toute les traditions et dont le chef est le garant et l’incarnation ? Et on retrouve encore la question de l’occupation de la terre parfois qui justfie ces comportements. Comment peut-on venir profaner certains espaces sacrés sous pretxte qu’on a eu une concession d’exploitation miniere delivrée a Ouagadougou et ce au mepris des pratiques des traditions locales comme ce fut le cas a Gaoua. Et vous voulez que les gens laissent profaner et denaturer leurs traditions et donc leur vie ? La situation a solenzo : le comportement (deliberé ou non, je ne sais ) du policier n’a été qu’una libi pour reveiller un conflit qui couvait depuis. Il vaut mieux regarder les choses n face et voir voir comment ces gens cohabitaient avant cet malheureux incident, mal geré par la police.
    SOME

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