LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

UNPCB AUX MARCHEURS DE BOBO ET DE DEDOUGOU : "Abandonnez la rue pour vos champs"

Publié le mardi 17 mai 2011 à 01h03min

PARTAGER :                          

Ceci est une déclaration de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB) sur les marches organisées à Bobo-Dioulasso et à Dédougou le 12 mai 2011. L’Union interpelle ses membres en dissidence à revoir leur copie.

Dans une déclaration en date du 29 avril 2011 et rendue publique par voie de presse, l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB) prenait l’opinion publique à témoin d’une marche organisée le 27 avril 2011 à Bobo-Dioulasso par un groupe de producteurs de coton. Tout en condamnant cette action non autorisée, le bureau du Conseil de gestion de l’UNPCB avait par la même occasion informé le public des concertations qu’elle menait avec le gouvernement dans le cadre des doléances formulées par les producteurs et qui portaient sur une augmentation du prix du coton et une baisse de celui des intrants. Des concertations à l’issue desquelles les autorités ont donné quitus pour une subvention complémentaire de plus de 2 648 000 000 F CFA, permettant ainsi de réduire de 1 000 F CFA le prix du sac de NPK SB et du sac d’Urée.

Des chiffres pour mieux apprécier

Ainsi, et de par leur lutte, les membres de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina ont réussi à faire ramener le prix au comptant du sac de NPK SB de 23 600 F CFA à 16 748 F CFA. Mieux, en effectuant une simulation du compte d’exploitation de la campagne 2011/2012, on est agréablement surpris de constater qu’avec l’augmentation de 35% du prix d’achat du coton et les prix actuels des intrants, la charge supplémentaire à l’hectare est de l’ordre de 17 000 F CFA, tandis que le revenu supplémentaire issu de la même superficie est compris entre 75 600 F CFA et 147 000 F CFA pour des rendements compris entre 1 200 et 2 300 kg à l’hectare.

Des sacrifices à saluer

L’UNPCB n’aura jamais de cesse de le répéter. Pour la présente campagne, ce sont 39,590 milliards de F CFA que les autorités burkinabè ont apportés à la filière cotonnière de notre pays, dont 8,840 milliards de subvention aux intrants, 16,400 milliards de F CFA pour la recapitalisation, 10 milliards de F CFA pour le service de la dette, 4,350 milliards au titre de l’assainissement des dettes internes des groupements de producteurs de coton. Quelles autres filières, notamment agricoles, ont pu obtenir à ce jour un tel soutien ?

On veut semer la zizanie et la division dans nos rangs, en se référant à des filières extérieures qui, elles, n’ont pris en charge que la seule subvention des intrants pour faire baisser le prix des engrais. Qui plus est, on refuse de dire qu’outre la subvention des intrants, la politique de notre filière cotonnière a également consisté à intervenir dans l’assainissement financier des groupements de producteurs de coton, dans l’optique de rétablir la confiance dans la gestion de la caution solidaire. Il en a été de même pour les sociétés cotonnières qu’il a fallu restructurer afin non seulement de les rendre crédibles auprès des institutions bancaires nationales et internationales, mais aussi de permettre la levée de fonds nécessaires au financement des intrants et à l’achat du coton dans des délais les plus appropriés.

L’UNPCB, seul cadre légal de lutte

"Même quand on n’aime pas quelqu’un, il faut éviter de dire qu’il soulève la poussière en étant dans l’eau", nous dit un dicton africain. Cette vérité s’applique parfaitement aux instigateurs des marches de Bobo et de Dédougou qui, tout en étant au parfum de ces diverses actions d’envergure, continuent néanmoins de clouer au pilori l’Etat, les sociétés cotonnières, et certains de leurs responsables. Les innocents producteurs qui se laissent instrumentaliser de la sorte par d’anciens membres du bureau de l’UNPCB tels que Seydou Dao, Lamissa Ouattara et François Tani, ainsi que par des commerçants et producteurs céréaliers comme Kani Bicaba savent-ils seulement qu’ils sont utilisés à des fins inavouées, dont le but final est la désorganisation de la filière ?

Sinon, pourquoi refuser la concertation ? Pourquoi refuser de prendre ce qui a été obtenu, en attendant que les choses s’améliorent ? Et enfin, comment comprendre que malgré l’appel au dialogue, les énormes sacrifices consentis et les explications fournies de part et d’autre, ils continuent de s’arcbouter à leurs revendications ? Ce qui est sûr, c’est que la lutte pour la sauvegarde des intérêts des producteurs de coton ne peut se faire en dehors du cadre légal reconnu qu’est celui de l’UNPCB. Les concepteurs des différentes marches de Bobo ainsi que les membres de la nébuleuse "coalition des producteurs de la Boucle du Mouhoun" (regroupement ne disposant d’aucune reconnaissance officielle) le savent : non contents d’emprunter la courte échelle, ils cherchent par ailleurs à retourner le couteau dans la plaie. L’illustration la plus parfaite en la matière reste l’Union provinciale des Producteurs de coton du Houet, seule union sur les 27 que compte l’UNPCB, à avoir ouvertement pris fait et cause pour les anciens membres du Conseil de gestion et pour les marcheurs.

Désormais donc, l’opinion publique sait qu’à la lutte des producteurs, des esprits malsains et malveillants veulent sournoisement intégrer des manœuvres dont eux seuls connaissent les tenants et les aboutissants. Face à de tels agissements qui frisent l’irresponsabilité et le crime économique, l’UNPCB tient à afficher sa ferme désapprobation, en même temps qu’elle en appelle encore une fois à la cohésion et au discernement. Le coton, quoi qu’on dise, demeure la spéculation agricole la plus rémunératrice de la campagne 2011/2012 et le prix actuel de 245 F CFA le kg est le plus attractif dans l’histoire de la production cotonnière du Burkina Faso. Les faux prophètes, de même que leurs soutiens et complices qui d’une part prétendent que ce prix peut être fixé à 500 F CFA, et d’autre part incitent les producteurs à boycotter les semis du coton si leurs revendications n’étaient pas satisfaites, devraient pouvoir indiquer le prix des autres spéculations et de leurs intrants pour la campagne à venir, et vers lesquelles ils tentent de détourner les cotonculteurs. Les "marcheurs" devraient se le tenir pour dit et par conséquent, se ressaisir et abandonner la rue pour leurs champs.

Bonne saison hivernale à tous.
Fait à Bobo-Dioulasso le 13 mai 2011
Le Président de l’UNPCB Karim TRAORE

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 17 mai 2011 à 09:59, par v w adhemar En réponse à : UNPCB AUX MARCHEURS DE BOBO ET DE DEDOUGOU : "Abandonnez la rue pour vos champs"

    Abandonnez la rue pour vos champs ;
    Pour abandonnez la rue et reprendre les champs il serait utile que des entreprise de travaux agricole sorte de terre, il est plus possible de no jours d’êtres compétitif en travail manuelle sans équipement adéquate, le ministère de l’agriculture ferait bien de soutenir ceux qui désire entreprendre cette fonction et serait aux service de tout agriculteurs pour leurs travaux, et permettrait ainsi la petit agriculture actuelle de cultiver des surface plus grande et d’occuper plus de monde et ferait revivre un monde en perdition

  • Le 18 mai 2011 à 11:14, par zomlè En réponse à : UNPCB AUX MARCHEURS DE BOBO ET DE DEDOUGOU : "Abandonnez la rue pour vos champs"

    Bonjour Zounosé pour ce site que vous avez indiqué pour éclairer l’opinion mais sachez que "engrais c’est pas engrais" en efet un engrais céréales n’a pas la composition qu’un engrais coton et par conséquence ne peut avoir les mêmes prix. Donc demandez une certaine formulation de l’engrais que vous voulez et vous vous rendrez rapidement compte que vous n’aurez plus les mêmes prix en fonction de la formulation.
    Vérifiez également dans chaque pays le type de formulation de leur engrais en fonction des carences en éléments nutritifs de leur sol et le montant des subventions de leur gouvernement et vous vous rendrez également compte que les différents gouvernements ont mis des moyens collossaux pour avoir les prix dont il est question.
    Il est écrit dans l’article que l’état burkinabè en plus de la subvention a fait un soutien à la filière sous d’autres formes ce que les autres pays n’ont pas fait car leur soutien aux producteurs est allé entièrement sur les intrants.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)