LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Point de presse du gouvernement : Réformes politiques, baisse des prix des denrées alimentaires et indemnisation au centre des débats

Publié le vendredi 13 mai 2011 à 01h32min

PARTAGER :                          

La problématique des réformes politiques au Burkina Faso et celle relative aux prix des produits de grande consommation ont été au centre du point de presse du gouvernement, hier jeudi 12 mai 2011 à Ouagadougou. Trois ministres ont animé la rencontre. Il s’est agi du ministre d’Etat, chargé des Relations avec le parlement et des Réformes politiques, Bongnessan Arsène Yé, du ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Patiendé Arthur Kafando et le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré.

Le ministre d’Etat, chargé des Relations avec le parlement et des Réformes politiques, Bongnessan Arsène Yé, a apporté des éclaircissements sur les missions de son département ministériel. Il était l’un des trois ministres concernés par le point de presse du jeudi 12 mai 2011.

D’entrée de jeu, le ministre en charge des Réformes politiques au Burkina Faso a mentionné qu’« après deux décennies de pratiques démocratiques et de fonctionnement des institutions républicaines, une profonde évaluation s’est imposée sur les ajustements et les innovations à apporter pour le raffermissement de la démocratie et pour une grande impulsion d’une gouvernance participative ». Selon lui, c’est pour cette raison que le chef de l’Etat, dans son adresse à la nation à l’occasion du 11-Décembre 2010 (NDLR : commémoration du cinquantenaire du Burkina Faso), a invité tous les citoyens « à contribuer qualitativement à la réflexion pour des réformes politiques et institutionnelles indispensables à l’approfondissement d’une démocratie en phase avec nos réalités socioculturelles et les aspirations profondes de nos populations ».

Et de préciser que la création d’un ministère chargé des Réformes politiques, par la suite, fusionné à celui des Relations avec le parlement, répond à ce souci.

A entendre Bongnessan Arsène Yé, depuis quelques semaines, le ministère multiplie les rencontres avec les différents acteurs. Il s’agit entre autres, des acteurs de la vie politique nationale, de la société civile, de la chefferie coutumière et de la communauté religieuse. Pour le ministre, ces contacts rassurent quant à la disponibilité des uns et des autres à prendre activement part aux travaux du Conseil consultatif pour les réformes politiques. Il a rappelé que le Conseil consultatif a été créé le 13 avril 2011 sur décret en conseil des ministres et se compose de 69 membres. Ce conseil comprend 15 membres de la majorité présidentielle, 15 membres de l’opposition, trois membres d’autres partis, 17 membres de la société civile, neuf membres pour les autorités coutumières et neuf membres pour les autorités religieuses.

La mise en œuvre des réformes en septembre 2011

Le ministère en charge des Réformes politiques s’est fixé des échéances. Il en ressort que le mois de mai est consacré à la réception des propositions de réformes émanant des différents acteurs de la vie nationale, à la synthèse des documents et à la nomination par décret, des membres du Conseil consultatif sur proposition des structures qui composent ledit conseil. En juin 2011, le chronogramme prévoit les travaux du Conseil consultatif et l’adoption du document final des travaux comportant les propositions de réformes. Une seule activité est en vue, à savoir, la session extraordinaire de l’Assemblée nationale pour l’adoption des propositions consensuelles de réformes.

Ce n’est qu’en septembre 2011, que pourra débuter la mise en œuvre effective des réformes.
« A ce jour, nous sommes heureux de vous informer que nous avons déjà commencé à recevoir des propositions de réformes », a déclaré Bongnessan Arsène Yé.

La question de l’article 37, comme il fallait s’y attendre, s’est invitée aux débats. Le ministre Yé dit ne pas avoir vu dans sa lettre de mission, une mention faisant de lui celui qui devrait se charger de la révision de l’article 37 qui devrait permettre au président du Faso de se représenter. Sur cette question, le ministre d’Etat estime que rien ne sera imposé au peuple burkinabè. Par conséquent, il ne lui revient pas, en tant qu’individu, de dire si oui ou non l’article 37 doit être révisé.

Le ministre d’Etat, ministre en charge des Relations avec le parlement et des Réformes politiques est également revenu sur la structuration de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Selon lui, la CENI doit être reconstituée pour les prochaines élections (législatives et municipales) de 2012. « Le mandat actuel des membres va jusqu’en septembre 2011 », a-t-il précisé. A la préoccupation de revoir la structuration de l’institution, Bongnessan Arsène Yé indique que la question est en débat.
Que fera le ministère en charge des Réformes politiques s’il arrivait que certains opposants refusent de faire partie du Conseil consultatif ? A cette préoccupation, le ministre assure que le ministère aviserait au cas où cette situation se présenterait. De l’avis de monsieur Yé, pour le moment, les contacts menés font ressortir que la démarche du ministère est acceptée dans son principe, par toutes les composantes rencontrées. Raison pour laquelle, il trouve que les débats sur les réformes politiques au Burkina Faso doivent se mener dans un cadre institutionnel. Et d’insister que toutes les propositions sont prises en compte dans un cadre règlementaire.

De la baisse des prix des produits de grande consommation

Depuis le lundi 9 mai, la baisse du prix du riz, de l’huile et du sucre est effective dans certains points de vente notamment les boutiques témoins. Cette décision est intervenue après des rencontres d’échanges entre les membres du gouvernement, les opérateurs économiques intervenant dans l’importation des produits de grande consommation, les associations des consommateurs, les syndicats et la société civile. Ces discussions ont abouti à la révision des prix de trois produits sur les sept jugés être la grande consommation. Ainsi après négociation, les importateurs, selon le ministre en charge du Commerce Arthur Kafando, ont accepté de revoir à la baisse le montant de certains postes de la structure des prix. C’est alors, poursuit-il, que les opérateurs économiques ont proposé de baisser le prix du riz importé aux grossistes, soit 330 000 F CFA la tonne. Ce qui permet à ces grossistes, de revendre le sac de 50 kg au consommateur à 16 975 F CFA, soit 340 F CFA le kilogramme. "C’est bon, mais ce n’est pas arrivé", estiment les organisations de consommateurs et la société civile, qui ont demandé à ce que le prix du sac de 50 kg soit ramené à 16 000 F CFA et celui du kilogramme à 320 F CFA.

Après une analyse de toutes ces propositions, le gouvernement a décidé de fixer le prix du riz importé (25% brisure) à 16 000 F CFA le sac de 50 kg, soit 320 F CFA le kilogramme.
Toute chose, dira Arthur Kafando, qui n’est pas sans incidence financière pour l’Etat qui doit y intervenir à environ un milliard ( 1 000 000 000) de F CFA sur trois mois pour une consommation de 50 000 tonnes. Ceci pour dire que l’Etat doit débourser 333 000 000 de F CFA par mois pour cette subvention.

Concernant le riz local, les discussions ont permis, atteste le ministre, d’arrêter un prix consensuel de 15 000 F CFA le sac de 50 kg à raison de 300 F CFA le kilogramme.
Le deuxième produit de grande consommation dont le prix a été revu à la baisse est le sucre granulé. Le prix retenu, à l’issue des concertations avec le principal acteur, la Société de distribution de sucre (SODISUCRE) est de 650 F CFA. Le gouvernement, relève le ministre Kafando, a proposé d’ouvrir temporairement l’importation du sucre à d’autres opérateurs économiques, le temps de revoir, ajoute-t-il, le fonctionnement de l’attelage Société nationale-Société sucrière de la Comoé (SN-SOSUCO), SODISUCRE et l’observatoire du sucre.

Quand au prix de l’huile, le gouvernement, au sortir des échanges avec la Société nouvelle-huilerie et savonnerie CITEC (SN-CITEC), la société Faso huilerie et l’importateur de l’huile en provenance de l’Asie, fixe le prix de l’huile à 825 F CFA au consommateur.

Revoir les prix des autres produits

Pourquoi cette baisse de prix concerne t-elle trois produits sur sept proposés ? s’interrogent les journalistes. Arthur Kafando de répondre à propos qu’une étude est actuellement en train d’être menacée en vue de déterminer ce qu’on pourrait appeler produits de grande consommation en ce sens que cette notion de produits de grande consommation diffère d’un milieu à un autre. Elle n’est pas perçue de la même manière en ville qu’en campagne. Aussi, préconise t-il, il faut laisser le prix de certains produits comme le lait et le savon se fixer par le jeu de la concurrence. Il prévient par ailleurs que les dispositions de contrôle et de surveillance des prix, de la qualité et de la quantité des produits seront prises afin de ne pas permettre l’importation de produits de mauvaise qualité.

Des boutiques témoins seront bientôt installées dans les 45 provinces et les arrondissements de la ville de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso en vue de permettre aux populations de disposer des produits dont les prix ont connu une baisse. Le ministre Arthur Kafando est encore revenu sur cette question de monopole de fait, en rassurant les opérateurs économiques quant à la libéralisation du marché qui a toujours existé. Seulement, a-t-il dit, "nous ne tolérerons pas l’importation de vieux riz". Les concertations se poursuivront après l’échéance des trois et permettront de mettre des stratégies de régulation des prix aux fins de contribuer à atténuer la cherté de la vie.

Le second volet à être examiné concernera le secteur des hydrocarbures, le coût du kilowatt/heure... Le ministre de rappeler à propos de ces points que le gouvernement à l’heure actuelle fait d’énormes efforts pour subventionner ces produits. Les cours mondiaux du pétrole ne permettent pas pour le moment de procéder à des réductions considérables des prix des hydrocarbures et du kilowatt/heure.

L’indemnisation des commerçants du secteur informel a été le dernier point de débats de ce point de presse.
A ce sujet, le ministre relève que des 700 commerçants environ, près de 300 ont déjà été indemnisés à hauteur de 300 millions FCFA. Des instructions ont été données aux différentes structures concernées afin que les dossiers de ceux qui attendent soient traités avec célérité.

Alban KINI (alban_kini@yahoo.fr) et Aline Verlaine KABORE

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 14 mai 2011 à 19:46 En réponse à : Ou sont passes Me Kere, Mahama Sawadogo...

    Depuis le debut de la crise qui secoue le BF, il y a un internaute bavard qu’on n a plus entendu, Me Kere, l inenarable de France et qui connait le nouveau 1er ministre pour avoir ete choisi de force par les Burkinabes pour lire SA declaration des voeux a l ambassadeur au nouvel an.

    • Le 16 mai 2011 à 22:27 En réponse à : Ou sont passes Me Kere, Mahama Sawadogo...

      Me Kéré de France vous répond simplement en vous invitant à aller dans la rubrique "opinion" du fasonet où il a consacré un article sur l’analyse de la situation et les thérapies. Notez cependant que la liberté d’expression c’est aussi le droit de se taire. Mais je me réjouis vraiment que vous m’ayez invectivé sur la situation nationale. Je me devais effectivement de proposer des solutions à travers ma modeste contribution. Chaque fois que la quiétude et la stabilité de mon pays seront mises à rudes épreuves, je serai là pour proposer des solutions. Le titre de l’article est le suivant : Le Burkina Faso après les récents secousses socio-politiques : analyse et thérapies.
      Allez-y lire l’article et vous pourrez la compléter le cas échéant, mais de grâce, la prochaine fois, écrivez vous-même un article au lieu d’invectiver les autres car l’avenir du Burkina faso n’incombent pas à quelques poignées de citoyens, mais à tous. Et surtout identifiez-vous. Paul KERE.

    • Le 16 mai 2011 à 22:35 En réponse à : Ou sont passes Me Kere, Mahama Sawadogo...

      kéré, je fais mieux, je vais fermer la g. de cet internaute fantôme avec ton article. Le voilà cher Monsieur ou madame. imposteur quand tu essaies de nous tenir...

      "Depuis le 24 février 2011 de graves incidents viennent entacher le processus démocratique au Burkina Faso et ont ainsi provoqué la dissolution du gouvernement et la nomination de l’ancien ambassadeur du Burkina en France, Luc Adolphe TIAO comme premier ministre.

      De la mutinerie des militaires de notre armée nationale, en ce compris les protestations des soldats du Régiment de Sécurité Présidentielle pour non-paiement d’indemnités diverses, suivies des marches de protestation de certains commerçants victimes, en passant par les manifestations (souvent émaillées d’incendies domiciliaires) de nombreux élèves et étudiants en réaction à la mort de Justin ZONGO, force sera de constater que, finalement, la paix, était et sera toujours un trésor, bien plus fragile qu’on ne pouvait le croire. Si le crépitement des armes ou les manifestations de civils sont devenus, en l’espèce de quelques temps, un mode usuel de revendication, c’est qu’à l’évidence, la communication entre la hiérarchie intermédiaire et la haute hiérarchie n’a pas fonctionné de manière efficiente. De ce point de vue, il n’est pas surprenant que le président Blaise COMPAORE ait fait confiance à un fin « communicateur » en la personne de Luc Adolphe TIAO.

      Conscient de la gravité de ces manquements récurrents dans la communication, le président du Faso, a décidé de conserver, « himself », le portefeuille du ministère de la Défense. Peut-être que les révélations sur le fonctionnement des finances dans les garnisons qui lui auraient été faites à l’occasion des concertations directes par les sous-officiers et les hommes du rang lui ont paru suffisamment graves pour qu’il s’auto - saisisse d’office, de manière régalienne, de la question militaire. N’est-il pas d’ailleurs, sur le plan constitutionnel, le chef suprême des armées ? Dans ces conditions, celui-ci demeure dans ses attributions constitutionnelles en dépit des dispositions pertinentes de l’article 42 de la loi fondamentale.

      Mais c’est bien connu, la discipline constitue la force principale des armées, mais il faut ajouter aussi que l’argent demeure toujours le nerf de la guerre. Visiblement, une meilleure organisation des finances au sein de l’armée permettra certainement au Président du Faso de régler durablement cette crise militaire.

      Cependant, il serait souhaitable de veiller à toujours respecter une certaine égalité de traitements des salaires entre les militaires et les civils dans un souci permanent de sauvegarder le pouvoir d’achat de chacune des catégories socio professionnelles. De ce point de vue, l’apurement des corrections des avancements des fonctionnaires au plus tard en septembre 2011 va dans le bons sens…

      Quoi qu’il en soit, tant, au sein des casernes militaires que dans la vie civile au Burkina, le fait générateur de ces incidents réside indéniablement dans le sentiment d’injustice…, et la perception par une frange majorité de nos populations d’une apparente et trop grande disparité du niveau de vie entre citoyens d’un même pays. Ce sont là, incontestablement, des facteurs incandescents universels de déstabilisation de la paix sociale et du « vivre ensemble ». Comment donc le nouveau premier ministre pourrait-il travailler à résoudre durablement les causes de ces incidents à répétition ?

      Présenté péjorativement par de nombreux médias nationaux comme le « pompier de service » ou par d’autres comme « l’homme de la situation », il semble prématuré, et ce, avant le délai habituel de grâce (que d’ailleurs tout le corps social vient de lui consentir), de porter une quelconque appréciation sur la capacité du nouveau Premier Ministre et sa nouvelle équipe à endiguer la crise actuelle, en raison, essentiellement, de la complexité de la tâche qui lui a été assignée par le Président du Faso.

      D’ores et déjà, il convient de souligner que la crise est structurelle et elle exige des mesures idoines par le nouveau premier ministre et son gouvernement afin de sortir le pays de cette crise et le mettre sous « orbite de l’émergence ». Et sur ce plan, (la suppression de la TDC, la réduction de 10% du taux de l’IUTS, la baisse (grâce aux subventions étatiques) des prix des produits de première nécessité, la suppression de la tarification des actes médicaux, la suppression exceptionnelle des pénalités résultant des factures d’électricité, le traitement diligent des dossiers judiciaires) constituent inéluctablement un bon début.

      Même si on ne peut prétendre bien connaître un homme, Luc Adolphe TIAO s’est unanimement révélé en ce début de période d’observation comme un homme de foi, de paix, et de conviction. Au vu de ces premières mesures urgentes, il semble avoir pris le taureau par les cornes et, notamment, par l’impressionnante liste de consultations des autorités coutumières et/ou religieuses, des partis politiques de la majorité présidentielle, de la société civile et surtout des partis politique de l’opposition. D’autres actions concrètes devront certainement être jointes à ces premières mesures. C’est dans cet optique qu’il convient d’inviter tous les burkinabé, chacun à sa manière, à y contribuer activement. En effet, pendant ces vingt dernières années, quoi qu’on puisse critiquer (rien n’est parfait, loin s’en faut !), le Burkina Faso est réputé pour sa stabilité et sa paix sociale.

      Ces acquis de stabilité méritent bien d’être préservés car c’est sur ce socle que nous devons consolider le processus démocratique. Il n’est pas plaisant de constater une impressionnante liste d’annulations de voyages en direction de notre pays depuis le début des incidents, le Quai d’Orsay ayant même fortement découragé officiellement la destination de notre pays.

      Par ailleurs, le départ de la totalité des volontaires japonais de notre pays est également un signe qui ne doit pas nous satisfaire. Il est donc impératif de trouver les voies et moyens afin de sortir très rapidement de cette crise. Sur ce plan, il faut saluer la rencontre du ministre des Affaires étrangères avec les représentants des corps accrédités au Burkina Faso. De même, espérons que la future rencontre du ministre des Affaires étrangères avec la communauté burkinabé de France soit fructueuse dans ce sens. Le Burkina est un pays sûr et de nombreux étrangers qui s’y sont installés sont sans aucune crainte. Cette affirmation est confortée par le fait que le nombre de français vivant au Burkina excède manifestement celui des burkinabé en France. Ce qui n’est pas le cas des autres payas africains.

      L’image même du burkinabé, qu’il soit à l’étranger ou au pays est une excellence image. Efforçons-nous donc de conserver cette belle image qui fait sans doute la fierté de notre pays. Et en cette période controversée et de turbulence politique, dès à présent, des solutions thérapeutiques rapides doivent être expérimentées afin de contenir de préjudiciables dérives et nous gagnerons tous à nous préoccuper aujourd’hui de l’essentiel. Certes, faut-il le rappeler, le nouveau gouvernement a, d’ores et déjà, procédé à certaines mesures qu’il convenait de saluer.

      Cependant, plusieurs autres défis majeurs sont à relever ici et maintenant : Et quels sont-ils ?

      - Le référencement et le contrôle strict des prix des produits de première nécessité :

      Le prix des denrées alimentaires et de certains produits de première nécessité en ce compris le carburant ne doivent pas seulement faire l’objet de subventions étatiques. Ces prix devront, absolument, de plus, faire l’objet d’un référencement et d’un strict contrôle afin de permettre aux populations de maintenir un pouvoir d’achat minimal. Il ne servira à rien d’augmenter les salaires des fonctionnaires ou des militaires si les prix des produits de première nécessité ne cessent de grimper concomitamment. C’est le serpent qui risque de se mordre la queue. La réglementation du prix des produits de première nécessité ne doit pas faire oublier la primauté de la santé.

      - La Santé Publique : La problématique consiste à faire accéder toutes les populations rurales à l’eau potable et aux soins médicaux. De ce point de vue, si la suppression de la tarification des actes médicaux peut constituer une première réponse, force sera de constater qu’il conviendrait d’aller plus loin par la mise en place, d’un kit d’urgence : en effet, nombreux sont les populations désargentées qui arrivent à l’hôpital et ne peuvent faire face au paiement de la première ordonnance médicale. La mise en place d’un système médical de prise en charge initial gratuit notamment par la dotation d’une trousse médicale urgente gratuite serait une avancée considérable. On peut légitimement opposer la faiblesse des moyens financiers de l’Etat. Mais ne dit-on pas que la santé n’a pas de prix ?

      Quoi qu’il en soit de ces mesures sanitaires salutaires, l’aboutissement et la perfection de ce système de santé résiderait dans la mise en place d’une forme de Caisse d’assurance maladie universelle (CAMU) qui intègrerait l’ensemble de la population dans ce système de prise en charge des soins de santé. De ce point de vue, la Caisse Nationale de Sécurité Sociale pourrait constituer le socle de cette mutualisation en attendant d’intégrer les cotisations symbolique des autres populations. En tout état de cause, s’agissant des soins de santé de nos populations, aucun sacrifice n’est jamais suffisant. Le spectre d’une hospitalisation constitue toujours un cauchemar supplémentaire pour celui qui ne peut faire face aux frais médicaux. Ce sera un choix politique judicieux. Le pendant de la santé publique demeure l’éducation nationale car mieux nos populations seront sensibilisées sur certains risques pathologiques, mieux elles pourront, préventivement, les éviter.

      - L’Education Nationale : De notre point de vue, c’est le défi le plus crucial pour l’avenir du pays. Mieux nos générations de jeunes seront formées à relever les enjeux du siècle à venir, plus nous aurons accru les chances de développement de notre pays et de mieux être de nos populations. il s’agira donc que nous cultivions plus, le sens de la Nation et le sens de l’Etat pour imaginer, concevoir, construire et perfectionner notre système éducatif qui formera notre jeunesse dans des disciplines et à des métiers réellement indispensables à notre développement et à notre mieux-être. Il n’est pas étonnant que les travaux de finition de nos maisons soient déplorables parce que nous n’avons pas les meilleurs plombiers et/ou spécialistes du solaire ou de la climatisation, les meilleurs plaquistes, les meilleurs charpentiers, les meilleurs menuisiers….Il conviendrait de vulgariser la création des écoles professionnelles de climatisation, du solaire, de menuiserie, de mécaniques diverses…

      De même, il est souhaitable que le système de l’internat et de la cantine scolaire soient restaurés dans les écoles primaires, les lycées et collèges. Enfin, et c’est primordial, il conviendrait de créer une meilleure adéquation entre les emplois disponibles et les compétences qui seront formées dans nos instituts et écoles de formations professionnelles qui doivent rester accessibles au commun des burkinabé. Il est plus que désespérant, tant pour les parents que pour les jeunes eux-mêmes, élèves ou étudiants en fin de cycle de ne pas trouver un emploi. Et la fonction publique ne doit pas constituer le seul débouché important. Les orientations des élèves et étudiants devront donc se faire en fonction des débouchées et des disponibilités de l’emploi dans les secteurs référencés.

      Ce travail statistique d’adéquation doit être mis en œuvre à travers les départements d’études et de planification (DEP) de concert avec une commission paritaire constituée entre le ministère des Enseignements secondaires supérieurs, la Recherche scientifique, d’une part, les responsables différentes écoles professionnelles et le ministère de la Jeunesse, de la formation professionnelle et de l’emploi, d’autre part, et ce, en vue du renforcement d’une économie pérenne.

      - L’économie : Elle est, par excellence le socle de toutes actions politiques. Pour « compétir », il convient d’avoir des entreprises compétitives et un marché intérieur qui soit porteur. Le Burkina Faso est le principal fournisseur du Ghana, de la Côte d’Ivoire et bien d’autres pays de la sous région en viande… Plus que jamais, le défi consisterait à renforcer davantage une économie essentiellement tournée vers nos propres atouts. De ce point de vue, nous disposons de nombreuses ressources humaines, non pas seulement intellectuelles, mais aussi, rurales, agricoles, pastorales et artisanales, que bien d’autres pays nous envient. Nous devons revaloriser activement ces différents secteurs à travers nos collectivités territoriales. C’est à partir d’elles et de leur revalorisation que nous devons repartir, étape par étape à la reconquête d’un développement durable de notre pays.

      De ce point de vue la mise en œuvre de nombreuses retenues d’eau dans les villages, le développement d’industries légères de transformation et la poursuite d’une économie émergente de services ou du tertiaire permettront, sans aucun doute, de résorber, non seulement le chômage des jeunes, mais également de renflouer les caisses de l’Etat par des devises étrangères. Ce n’est qu’à ce prix que la confiance sera renouvelée aux hommes et aux femmes politiques.

      - Sur le plan politique : L’alternance.

      L’alternance, au-delà des règles constitutionnelles de la limitation actuelle du mandat présidentiel à deux, constitue inéluctablement une loi naturelle….et aucun dirigeant planétaire ne pourrait s’y opposer durablement…. Au Burkina Faso, la question récurrente de la révision de l’article 37 taraude les esprits. Plusieurs responsables politiques, tant de la majorité présidentielle que des partis de l’opposition se sont déjà exprimés sur cette révision ou non - révision constitutionnelle. Les deux positions sont inconciliables. A notre humble avis, cette révision constitutionnelle ne saurait se concevoir dans les circonstances actuelles, sans le consentement et l’adhésion totale de toutes les composantes de notre peuple en ce compris les partis de l’opposition. Il n’y a donc aucune ambiguïté et les récentes manifestations diverses doivent nous servir de gouvernail.

      En effet, les frustrations évidentes des partis de l’opposition burkinabé peuvent se comprendre. Ces partis de l’opposition sont bien conscients que dans le jeu démocratique actuel au Burkina Faso, ils ne pourront, (sauf à faire preuve de meilleure mobilisation de l’électorat dans les villes et surtout dans les campagnes), accéder majoritairement à la représentation nationale et encore moins au plus haut sommet de l’Etat.

      Quoi qu’il en soit, nous gagnerons tous au Burkina Faso en associant toutes les composantes de notre peuple y compris les acteurs de la société civile et les partis de l’opposition aux réformes politiques annoncées et, notamment, en prenant en compte les profondes aspirations élémentaires de nos populations (éducation, santé, emploi …)

      Ce n’est qu’en luttant efficacement contre les inégalités sociales, en offrant notamment plus de partages équitables des richesses existantes dans notre pays que nous pourrons rassembler, toutes nos forces et nos intelligences au service de notre peuple. Nous sommes parfaitement conscients à travers ce pamphlet, qu’il est plus facile d’écrire que de mettre en pratique ces vœux en raison des contraintes de toutes sortes.

      Cependant, gouverner, c’est prévoir et prévoir, c’est tenter de régler ici et maintenant les difficultés existentielles de notre peuple. Il y va de la responsabilité de nos gouvernants et, chacun en ce qui le concerne, à quelque niveau qu’il se situe, devra apporter sa contribution salutaire à la construction de l’édifice burkinabé. Ensemble, nous vaincrons !"

      Paul KÉRÉ, Avocat à Nancy (France)
      Chevalier de l’Ordre National

  • Le 15 mai 2011 à 01:30, par Nongbzanga En réponse à : Point de presse du gouvernement : Réformes politiques, baisse des prix des denrées alimentaires et indemnisation au centre des débats

    LIBERALISATION DE L’ECONOMIE, LUTTE CONTRE LA CORRUPTION ET LA VIE CHERE :
    La subvention du riz et de l’huile est opportune. Cependant, des efforts doivent etre consentis par le Gouvernement pour elargir les mesures aux autres produits de grande consommation tels les hydrocarbures, le savon, le sucre, etc.
    En realite, pour une economie competitive et prospere, le Burkina Faso a besoin de : (a) Liberaliser davantage son economie en supprimant tous les monopoles et toutes les barrieres non essentielles ; (b) Renforcer la bonne gouvernance et lutter effectivement/efficacement contre la corruption, grande depredatrice des gains de productivite du travail et des investissements et ; (c) Focaliser ses efforts avec la Societe civile sur le controle et la verification de la qualite des produits proposes aux consommateurs et ameliorer l’effectivite de la concurrence.
    Les produits et/ou filieres a beneficier d’une liberalisation totale sont a mon humble avis.entre autres, les suivants :
    - Les Hydro-carbures ;
    - L’import/export des produits agricoles et miniers ;
    - Le transport (en commun, taxi...)
    - L’energie electrique ;
    - L’eau.
    L’Etat doit encourager et inciter les investissements publics et prives dans les secteurs productifs et generateurs d’emplois :
    1. Un environnement socio-politique et economique attractif, stable qui protege et rassure (acces aux financements, fiscalite, procedures et regulations, etc) ;
    2. Un code d’investissement incitateur avec des avanatages effectifs dans des secteurs strategique comme la securite alimentaire ;
    3. Un systeme educatif adapte qui renforce la formation professionnel et le developpement de l’esprit d’entreprise.
    Les Ministeres en charge des secteurs vises devraient saisir au vol l’opportunite offerte pour operer les reformes necessaires a la croissance acceleree et durable. Chacun doit travailler a laisser “UNE BONNE RENOMMEE” de constructeur de la patrie plutot que des records sombres de pratiques de corruption, concussion, abus de pouvoir…
    Longue vie, prosperite et paix au Burkina Faso.
    SANDEBNONGA, Accra _ Mai 2011

  • Le 16 mai 2011 à 14:14, par mytibkéta En réponse à : Point de presse du gouvernement : Réformes politiques, baisse des prix des denrées alimentaires et indemnisation au centre des débats

    A lire le journal mon avis est qu’en réalité le coût de 16000fr le sac de riz de 50 kg peut s’entendre 16000 f au niveau des importateurs . Que dire des détaillants ? à quel coût devront t-ils vendre ces 50 kg. Je préfère qu’on utilise les dénominations justes pour ne pas gruger les consommateurs. Et que dire de ces commerçants qui invoquent le problème de leur stock pour ne pas repercuter ces nouveaux prix ? Le piège est entrain de se refermer sur les consommateurs car avec l’esprit de gain facile aidé en cela par la corruption, les commerçants ont perdu tous les repères pour ne s’accrocher qu’au gain très facile, fussent -ils ladji ou pasteurs.Le ballet des sacs de riz entrent les quartiers et les petits marché ont pris une telle importance qu’il ne peut que plomber les nouvelles mesures d’ici qu’on en vienne à des sacs ratatinés( confère Simon Compaoré) l’on ne peut qu’être désolé. Et moi de me poser la question comment faire pour que les burkinabe reviennent aux valeurs morales qui ont fait la fièrté des voltaïques d’antant ? et qui était tel que le désir de vivre ensemble bannissait de telles pratiques des comportements des commerçant de cette époque ?

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique