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Un mano à mano contre la spéculation

Publié le vendredi 13 mai 2011 à 01h31min

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Le Burkina Faso se trouve à un moment crucial dans sa quête de bien-être. La crise sociale qui a secoué le pays au cours des trois derniers mois a pour socle la vie chère, la quête de la justice, etc. De cette crise, on peut tirer plusieurs enseignements, notamment la nécessité d’instaurer un véritable marché libéral.

Pour vaincre la grogne sociale et susciter une vraie confiance, l’Etat doit faire ce qu’il a toujours fait dans un contexte libéral : réformer le système, rétablir la confiance. Le meilleur remède à la vie chère passera nécessairement par la réduction des prix, voire l’ouverture du marché. Il s’agit de favoriser la liberté d’entreprendre quel que soit le domaine. Assoiffés par la recherche effrénée du profit absolu, les spéculateurs font et défont à leur guise les prix sur le marché. C’est contre ces derniers que l’Etat a l’obligation et le devoir d’organiser une traque sans merci. On ne doit pas permettre à des spéculateurs de faire de la surenchère.

Dans le secteur des motos, l’ouverture du marché, le fait de permettre à tous et à chacun d’importer des motos pour vendre a considérablement fait chuter les prix. Alors pourquoi ne pas en faire autant pour certains produits de grande consommation ? Depuis le vent de la démocratisation il y a maintenant deux décennies, le Burkina se défend de bâtir une économie libérale. C’est pourquoi, il veut faire du secteur privé le moteur de sa croissance. Ne vaut-il pas mieux de créer des conditions favorables à la grande majorité des commerçants et opérateurs économiques ?

Certainement diront les économistes qui soutiennent par ailleurs que tout monopole crée une concurrence déloyale, pénalise le consommateur. Un communiqué du ministère du Commerce publié le 27 avril 2011 précise que "l’importation ne fait l’objet d’aucun monopole ; elle n’est par ailleurs pas soumise à aucune mesure quantitative". Voilà qui vient redonner de l’espoir à de nombreux opérateurs économiques et lever un flou sur la situation du riz dans notre pays. Importateurs de riz à vos marques ! La sélection naturelle va alors réguler le marché selon la théorie du darwinisme du nom de ce célèbre botaniste anglais Charles Darwin qui explique l’évolution de l’espèce par la lutte pour la survie. De facto, seuls les plus compétitifs survivront sur le marché. L’Etat a beau subventionner les prix, accorder des facilités fiscales aux importateurs, rien ne fit. Il a beau augmenter les salaires des fonctionnaires, rien ne changera véritablement tant qu’un corps à corps ne sera pas engagé contre la spéculation. Sinon, le panier de la ménagère restera creux, vide et dégarni.

Les prix seront ainsi hors de portée des bourses des ménages. Il est donc urgent de surveiller, contrôler l’effectivité des prix et la qualité des produits vendus sur le marché. Une vigilance accrue et permanente nous évitera que des opérateurs de tel ou tel secteur s’entendent pour fixer un prix. Dans le secteur des télécoms où la libéralisation est réelle, on voit bien que cela profite aux abonnés. La concurrence accrue oblige de plus en plus les opérateurs de téléphonie mobile à casser les prix ; et les consommateurs n’en demandent pas mieux. Qui ne veut pas de bonus ?

Par ailleurs, un bras de fer devra être engagé contre les sociétés-écrans qui se créent au milieu du chaînon entre l’usine et la boutique, le yaar ou le maquis dans le quartier. Tantôt société de distribution, tantôt de société de ceci, cette forme d’organisation contribue à renchérir les prix. Et c’est le consommateur qui paie les bénéfices réalisés par ces dernières. Remettre à plat tout cela reviendrait à construire une société plus juste, un pays plus paisible. Un climat propice aux affaires et à l’investissement privé national et étranger.

Saturnin N. COULIBALY

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 13 mai 2011 à 02:46 En réponse à : Un mano à mano contre la spéculation

    Merci Saturnin, bel article. Il faut aussi liberaliser le secteur du ciment pour alleger la vie des cadres moyens et autres citoyens soucieux de se construire leurs 2 pieces-salon.

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