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Baisse des prix des produits de première nécessité : La réalité est tout autre sur le terrain

Publié le vendredi 13 mai 2011 à 01h31min

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La nouvelle est tombée le dimanche 8 mai dernier. Celle de la baisse des prix des produits de première necessité comme le riz, l’huile, le sucre…Une mesure « salutaire », pourrait-on dire, mais mitigée sur le terrain. Si certains commerçants ont suivi la décision, d’autres attendent d’écouler d’abord les marchandises en leur possession.

« La logique voudrait qu’avant la dimunition des prix, qu’on donne un délai afin d’écouler les produits en stock », nous a expliqué Salif Rouamba, un boutiquier. « Les produits que nous avons achetés chers, nous ne pouvons pas tout d’un coup rabaisser le prix. Ce serait une grande perte », s’est-il justifié. En effet, partout, en tout cas dans les endroits où nous sommes passés, c’est le même refrain. « La decision du gouvernement est bonne, mais mal placée », disent-ils.

Les prix diffèrent selon les points de vente, que ce soit le riz, l’huile ou le sucre. Le sac de riz de 25% de brisure ( long grain) se vend à 18 000F CFA, et le kg à 400 F CFA. Quant à l’huile, le bidon d’un litre se vend à partir de 800 F, 900F ou 1000F, au marché comme dans les boutiques. Pour dire que les prix ne sont pas stables jusqu’à présent. Le sucre blond s’achète à 750F le paquet, et le blanc à 800F. Tels sont les prix (qui sont en réalité les anciens prix) que certains commerçants ne pensent pas diminuer tant que tous les produits en stock ne seront pas écoulés.

Qu’en est-il des nouveaux prix ?

« Mieux vaut un tiens que deux tu l’auras », lâche une ménagère au marché d’Accart-ville. Pour elle, la baisse n’est pas significative. « Le gouvernement n’a fait que diminuer de 100F ou de 1000F les prix, et cela nous revient toujours cher. Mais on ne peut que se contenter de ce qui est décidé pour le moment », dit-elle. Au grand marché de Bobo-Dioulasso Ali, un grossiste nous apprend que dès le 9 mai, date à laquelle il a reçu les nouveaux prix des agents de la direction régionale des affaires économiques, il a diminué les prix de ses produits concernés. Devant nous, il a vendu une tonne de sucre à 610 000F CFA, mais dont le prix réel était de 700 000F CFA. « C’est une perte pour moi », déplore-t-il.

Le riz de 25% brisure se vend maintenant à 16 000F CFA au lieu de 17 250F CFA (vente en gros). Le paquet de sucre est passé de 750F à 650F CFA. Pour ce qui est du prix de l’huile, il affirme qu’il n’a aucune idée sur ces prix. Notons par ailleurs que le prix du riz « super » est resté intact. Le hic dans cette affaire de réduction des prix est que, aux dires d’Ali, beaucoup de clients pensent que ce sont tous les produits qui sont concernés. Si bien que lorsqu’ils arrivent, ils veulent tout acheter à bas prix. « Le commerce est complexe, la fluctuation soudaine des prix joue beaucoup sur les acteurs de ce monde », confie Ali. Pour cet acheteur de sucre que nous avons rencontré chez Ali, « la seule solution à la baisse du prix des denrées de première nécessité est d’arrêter les dédouanements ».

Bassératou KINDO

L’express du Faso

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