GUINEE : Condé, chef de parti ou chef d’Etat ?
"Le vrai visage de Condé ?" Ainsi nous étions-nous interrogés au lendemain de la répression brutale et sauvage qui s’était abattue sur les militants et sympathisants de Cellou Dalein Diallo, dont le seul péché était, on s’en souvient, d’être sortis massivement pour réserver un accueil triomphal et cérémonieux à leur idole de retour au pays, après une longue randonnée sous-régionale. A l’époque, la chose avait surpris plus d’un et provoqué colère et indignation. D’autant que tout le monde croyait que, dans un pays où les tensions communautaires ont pignon sur rue, et où les mouettes volent bas, le président Alpha Condé, fort de ses 74 berges, devrait s’employer à réconcilier les Guinéens avec eux-mêmes plutôt que de monter en épingle à tout bout de champ les fractures et les dissensions picrocholines.
Hélas ! Pas plus tard que le 10 mai dernier, la garde nationale a perquisitionné le domicile de Dalein Diallo qui, après une défaite électorale dont on pourra toujours trouver à redire, avait décidé, au nom de la paix sociale, de renoncer à toute forme de contestation. Raison invoquée : les soldats étaient à la recherche de caches d’armes. C’est à ne rien comprendre. On eût même pensé à un acharnement, tant la chose surprend par son caractère soudain et inopiné. Dalein Diallo est-il un militaire de formation ou a-t-il déjà dirigé une rébellion pour que les autorités guinéennes l’accusent de disposer d’armes de guerre.
On trouverait la moindre épée dans son domicile qu’on l’aurait sans doute accusé d’ourdir un coup d’Etat contre le régime en place. Sans s’embarrasser de fioritures, on a tout lieu d’assister à une continuité de l’ère Conté qui, quoi qu’on dise, avait l’avantage de se reconnaître si paranoïaque qu’il faisait de ses opposants, dont le président Condé lui-même, "des prisonniers personnels". Certes, d’aucuns, pour donner un blanc-seing à Condé, diront que celui-ci a hérité d’une armée indisciplinée et irréductible, mais il reste tout de même entendu qu’à lui seul, il cumule non seulement le poste de ministre de la Défense mais aussi celui de chef de l’Etat. Jamais donc il ne pourra arguer d’un problème de maîtrise de ses éléments.
Alors, maintenant que la garde prétorienne, après avoir perquisitionné le domicile de Dalein Diallo n’y a rien trouvé, on est en droit d’attendre des autorités guinéennes des excuses publiques. Et de toute façon, Dalein Diallo accuserait la garde nationale de l’avoir filouté ou chapardé que personne ne pourrait l’absoudre à bon compte d’autant que l’armée guinéenne est un réservoir de soldats d’opérette. Condé doit à tout prix revoir sa copie s’il veut faire de la Guinée un pôle de développement, et lui donner la place qui est la sienne dans le concert des nations.
Pour cela, il doit abandonner ses réflexes autocratiques qui font que très souvent, il apparaît beaucoup plus comme le chef d’un parti en quête du pouvoir, qu’un chef d’Etat devant garantir la paix et la stabilité nationales. En tout état de cause, il ne devrait guère oublier que le bon maçon se reconnaît au pied du mur et que, même si la Constitution guinéenne lui permet de rempiler pour un second mandat, sa réélection dépendra de ce qu’il aura fait de son présent quinquennat. Tout développement endogène doit reposer sur l’édifice de la paix.
Boundi OUOBA
Le Pays
Vos commentaires
1. Le 12 mai 2011 à 02:07 En réponse à : GUINEE : Condé, chef de parti ou chef d’Etat ?
Conde fait partie de cette race inefficace d’africains qui croyent qu’une fois le doctorat en poche, ils sont les meilleurs. Ce sont des aventuristes et opportunistes immatures qui ne resument la vie qu’au doctorat, alors que le doctorat en tant que tel devait etre le debut de la reflexion pour apporter a un continent pour lequel nous n’avons pas trop fait pour batir. Conde comme Gbagbo sont de revanchard mal petris de la poterie postcolonialiste du soi-disant socialisme francais. Ils croyent qu’ils doivent payer a leurs devanciers le "mal" que ces derniers leur ont fait. Conde est bien parti pour embraser la Guinee, et je puis parier que si ce pseudo democrate senile ne revoit pas sa copie, il ne finira pas son mandat presidentiel. On n’a pas besoin de Bikienga de Nagreongo pour predire ca.
Le 13 mai 2011 à 00:37 En réponse à : GUINEE : Condé, chef de parti ou chef d’Etat ?
Vous avez parfaitement raison-Au fait pourquoi Condé se fait il appeler Professeur au lieu de Monsieur meme s’il prétend avoir un doctorat-Suivez les nominations ala fonction publiques à la téle guinéenne, toutes à 90% sont mandingues-Cela n’arrange pas la reconciliation-Mr Condé doit en priorité s’occuper de reconcilier les guinéens et arreter les nominations ethniques-Merci
2. Le 12 mai 2011 à 14:23 En réponse à : GUINEE : Condé, chef de parti ou chef d’Etat ?
Malheureusement que les plus proches collaborateurs de Alpha ne trouvent leur compte que si celui ci se comporte ainsi. Ce qui n’etonne pas pour qui sait que ce sont les mêmes que Conté avait à ses côtés et qui élaboraient sa politique de repression de l’opposition. Alpha se croit toujours opposant et continue malheureusement à chaque occasion à proféré des expressions de haines (exemple : qualifier des guinéens de poux ou de tortues ou promettre qu’il fera fuire ses adversaires de la Guinée et ce même devant le commissaire de l’UE en charge du developpement). Depuis quelques temps, il ne s’adresse plus aux Guinéens qu’en Francais doublé (par lui même) de sousou et du malinké (sa langue ).Ces deux ethnies réunis ne representent pourtant même pas 35% de la population de Guinée. Je crains qu’il ne precipite la Guinée dans le chaos car toute patience à des limites. Il arrivera bientôt où les millitants de Cellou n’ecouteront plus ses messages de paix et paieront coup pour coup et ce sera dommage pour la Guinée. Alpha s’en fout puisque la Guinée ne l’a interessé que pour les elections. Tout le reste du temps il etait en France. Même le 28 septembre 2009 il s’est arrangé à être aux USA au lieu d’être en Guinée pour la lutte politique.
3. Le 12 mai 2011 à 16:38 En réponse à : GUINEE : Condé, chef de parti ou chef d’Etat ?
decidement ! l’homme change avec le pouvoir de ces conseillers !!! condé est devenu subitement vieux au point d’avoir besoin d’une canne !!! la tartufferie quand tu nous prend !!! et l’afrique revient aux années 70 des peres fondateurs a la mobutu etcau moment ou la jeunesse se fait tuer pour changer les choses !!!
SOME
4. Le 18 mai 2011 à 09:48, par le gourmancé En réponse à : GUINEE : Condé, chef de parti ou chef d’Etat ?
c’est pas sûr que les stat que tu donne sur les malinkés et les sousous soit fondé d’autant plus que il n’ya pas eu de recensement de la population guinéenne depuis belle lurette. seulement je reconnais que les méthode s de Condé sont révolues et plus d’actualité. plaise à lui de comprendre cette nvlle donne. il a intêret à construire au lieu de s’occuper à vouloir faire fuire ses opposants. vraiment désolant tout ça !!