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HOUNDE : Un bébé de 4 jours volé et retrouvé

Publié le mercredi 11 mai 2011 à 03h59min

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La nuit du vendredi 6 au samedi 7 mai 2011 a été particulièrement agitée à Houndé, chef-lieu de la province du Tuy. La cause : un nouveau-né (une fillette) de 4 jours a été volé au secteur 2. La population, très courroucée, voulait la tête de la voleuse présumée ou, à defaut, brûler le commissariat de police où elle avait été mise aux arrêts. Informées, les autorités provinciales et communales se sont mobilisées pour éviter le pire.

Le vendredi 6 mai 2011 aux environs de 23 h, Mlle Sanou Anick, alias Ami, âgée de 27ans, coiffeuse domiciliée au secteur 11 de Bobo-Dioulasso, et son cousin Alain Ouattara 23 ans, précédemment élève au Centre de formation professionnelle de Houndé section mécanique 3e année, ont enlevé un nouveau-né de seulement 4 jours. C’est un enfant de sexe féminin né le lundi 2 mai 2011 au CMA de Houndé de Yacouba Davou, instituteur, et de Djeneba Bondé, commerçante. Tous deux habitent au secteur 2 de Houndé.

C’est une mère qui n’avait pratiquement plus de larmes, traumatisée, avec une voix quasi absente et qui n’en revenait pas de ce qui lui est arrivé, que nous avons rencontrée le samedi 7 mai vers 8 h. Elle raconte : "C’est mon deuxième enfant qui est né et c’est le cinquième jour aujourd’hui et je remercie Dieu. Si je m’étais endormie effectivement, je n’allais plus retrouver cet enfant parce que la voleuse se serait enfuie. En effet, comme il fait chaud présentement, je dormais avec mon bébé sur une natte juste à la porte du salon. Et comme dans un rêve, j’ai senti que quelqu’un enlevait mon bébé. J’ai donc sursauté et j’ai constaté que l’enfant n’était plus à mes côtés. J’ai foncé dans la maison et rien. C’est là que je me suis mise à crier ».

Les cris de Djeneba ont alerté les voisins qui ont vite accouru. Et c’est le père du bébé (absent du domicile au moment du vol) qui a fait la déclaration au commissariat de police de Houndé vers 23h 30mn. La gendarmerie et quelques personnes ressources ont été également informées. Avec cette mobilisation, la présumée voleuse est vite localisée et interpelée par la police, grâce aux cris du bébé au secteur 2. A la police, elle ne s’est pas fait prier pour dénoncer son cousin et complice, Alain Ouattara, qui a abandonné sa formation professionnelle en mécanique pour se retrouver dans un grin de thé au secteur 2 de Houndé.

Une fois le bébé et sa présumée voleuse retrouvés, la police procède à une première audition et décide de ramener le bébé, avec l’aide de la présumée voleuse, chez sa mère. Un regroupement est vite fait au domicile du couple Davou à l’arrivée des flics à cause des cris incessants du nourrisson. Face à la volonté de la foule de lyncher la présumée voleuse, les policiers étaient obligés de quitter les lieux. Au commissariat de police, ils seront également confrontés, à 1h du matin passée, à plusieurs dizaines de personnes armées de machettes pour la plupart. Elles demandaient à ce que la présumée voleuse leur soit remise sinon elles brûleraient le commissariat.

Les négociations finissent par aboutir et les revendicateurs lancent cet ultimatum avant de partir : "Demain à la première heure, nous serons de nouveau ici et cette fois, ça sera pour bouffer du Ami ou bien mettre le feu au commissariat. On en veut plus, on en peut plus !". Il était 1h 40mn du matin. Réunion de crise en pleine nuit

Les policiers réveillent alors madame le haut-commissaire et l’informent de la situation. Une concertation commence d’abord entre autorités (haut- commissaire, maire et collaborateurs) et forces de sécurité (police et gendarmerie). Une idée est trouvée : il faut réveiller les responsables coutumiers, religieux, les personnes ressources pour trouver une solution avant le lever du jour. Le maire est chargé de réveiller et de regrouper ces personnes quelque part dans la ville. Par téléphone, cela est fait en 45mn.

La "réunion de crise" se tient à 3h 25mn chez le chef de Houndé, présidée par le haut- commissaire. Objectif : empêcher à tout prix les voisins de quartier des Davou, parents de bébé volé, de marcher sur le commissariat. Les sages prennent acte et un accord est trouvé pour aller les rencontrer très tôt à 7h au plus tard. La séance est levée vers 4h10 au moment où les muezzins appelaient à la prière de l’aube. Tout le monde est au rendez-vous à l’heure indiquée devant une grande foule digne d’un meeting. Le maire revient sur le cauchemar de la nuit et invite la population au calme et à faire confiance à la police qui traite désormais le dossier. Le chef des religieux, le chef de Houndé et tout comme Yacouba Davon, père du nouveau-né, sont sur la même longueur d’ondes que le maire. Les propos sont traduits en dioula, en mooré et en bwamu. La foule applaudit chaque intervenant.

Le message est entendu. Néanmoins, dans le public, quelqu’un dit ceci : "Nous sommes très contents de votre démarche, chères autorités. En tout cas, nous n’avions pas de bonnes intentions depuis hier. Nous vous avons comprises. Cela fait la deuxième fois qu’un enfant disparaît de la sorte dans notre secteur. Mais comme vous l’avez dit, on vous fait confiance. Le fait même de venir nous rencontrer est une marque de considération. Merci". Applaudissements puis un autre doigt : "Je vais vous dire une seule chose. Nous ne voulons plus voir cette femme dans ce secteur ainsi que toutes les personnes qu’elle viendra à citer comme complices. Il en est de même pour le jeune que vous avez arrêté hier. S’ils font deux jours seulement et qu’on les revoit ici, c’est tant pis. Souvent, la police arrête quelqu’un pour vol ou crime et la personne ne fait même pas deux jours et on la revoit. C’est le cas de ce jeune". Les messages ont été entendus. Les autorités peuvent donc demander la route.

Un vol pour masquer une grossesse douteuse

Son père est cadre dans une grande institutuion à Ouagadougou. Elle vit avec un jeune bobolais depuis quelques temps après que ce dernier a fait le mariage traditionnel. Son mari est un sans-emploi qui vivait de quelques contrats à la SOFITEX à Bobo-Dioulasso avant de se réinscrire à l’Université de Ouagadougou, l’année dernière, pour poursuivre ses études. Il y a neuf mois de cela, sa femme lui donne une bonne nouvelle : elle serait enceinte. Mais, un jour, après une dispute, Ami, dans la colère, dit qu’elle va avorter. Les jours passent, la colère aussi. Et c’est la réconciliation. Selon nos informations, après quatre mois, le ventre de Ami est désespérement plat. Mais Ami fait croire aux gens qu’elle est enceinte en se déguisant.

A l’heure où nous tracions ces lignes, son concubin n’est toujours au courant de rien. Il attend le grand jour où on va lui annoncer une naissance. Il serait même en contact téléphonique permanent avec sa dulcinée qui le rassure de la bonne évolution de la grossesse. Selon Ami, son accouchement était prévu pour ce début mai. Mais comment faire pour trouver un enfant qui sera présenté comme celui sorti de ses entrailles ? Ami ne trouve pas mieux que de se confier à son cousin Alain. Ce dernier conseille à sa cousine de venir à Houndé où il pourra lui trouver un bébé. Ami débarque donc le mardi 3 mai juste au lendemain de l’accouchement de Mme Davou (Bondé Djeneba). Cela tombe bien.

La maison des Davou est repérée, le coup est planifié et exécuté dans la nuit du vendredi 6 mai. Ami a pris le soin de prévenir son mari qu’elle vient d’accoucher à Houndé. Malheureusement, tout accouchement a une forte douleur. Ami a eu le bébé sans une forte douleur. Ce bébé ne va pas l’accepter comme sa mère. Sous la pression de la population, la police de Houndé a suspendu les enquêtes et a confié le dossier à madame le procureur près le Tribunal de grande instance de Boromo. C’est par une compagnie de transport que la présumée voleuse, qui a abandonné ses études depuis la classe de 6e, et son cousin, menottés, ont pris le départ le samedi 7 mai vers 10h 30mn pour Boromo sans que le jeune mari étudiant ne sache encore ce qui vient de se passer.

Yelkabo Rodrigue SOME (Collaborateur)

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 11 mai 2011 à 10:52, par lhommearsène En réponse à : Bravo !

    Il faut féliciter les autorités pour avoir pu bien gérer le dossier, dans la justice et le calme ; je félicite les coutumiers, les religieux, et tous les autres pour leur disponibilité, ils donnent le bon exemple.

  • Le 11 mai 2011 à 12:13, par guiso En réponse à : HOUNDE : Un bébé de 4 jours volé et retrouvé

    "Son père est cadre dans une grande institutuion à Ouagadougou. Elle vit avec un jeune bobolais depuis quelques temps après que ce dernier a fait le mariage traditionnel. Son mari est un sans-emploi qui vivait de quelques contrats à la SOFITEX à Bobo-Dioulasso avant de se réinscrire à l’Université de Ouagadougou, l’année dernière, pour poursuivre ses études."
    Ce paragraphe est confus à mon avis. De qui parlez vous ?

  • Le 11 mai 2011 à 12:18 En réponse à : HOUNDE : Un bébé de 4 jours volé et retrouvé

    je pense que celle là merite seulement une bonne correction et plein de conseils pour une vie meilleure. il faut la condamner avec sursit elle et son cousin.le mensonge des femmes attention ! oh la femme ! mère de l’humanité ! dire à un homme qu’il à eu un enfant pourtant l’enfant ne l’appartient pas des faits courant chez les femmes comme cette fille est un crime contre l’humanité. je condamne cet acte avec la dernière énergie.

  • Le 11 mai 2011 à 12:47 En réponse à : HOUNDE : Un bébé de 4 jours volé et retrouvé

    histoire malheureuse... pour l’une comme pour l’autre car le desir d’enfant des femmes, ca amene parfois a des pires betises ! Je voudrais surtout saluer les bonnes mediations des responsables qui ont fait preuve de sagesse comme les populations aussi qui ont ont fait preuve de moralité et de solidarité.
    SOME

  • Le 11 mai 2011 à 13:53, par Tarsida En réponse à : HOUNDE : Un bébé de 4 jours volé et retrouvé

    En voici des gens qui croient que la vie que nous menons ici bas est du cinéma !! je pense que les gens regardent trop de télénovelas et confondent cinema et réalité,si non comment peut on comprendre ça ? je crois que le reveil de cette dame sera douloureux.

  • Le 11 mai 2011 à 13:54, par Diof En réponse à : HOUNDE : Un bébé de 4 jours volé et retrouvé

    Vous auriez dû approfondir vos investigations ! Elle a volé une enfant ; dans quel but ? Avait-elle envie d’avoir un bébé et en était-elle incapable d’en concevoir ? Etait-ce pour faire un sacrifice humain ? Etait-elle en mission ? Qui sont les instiagateurs de l’ombre ?
    Vous ne faites même pas allusion aux procès vebaux de la police. Qu’ont-ils dit elle et son complce ?

  • Le 11 mai 2011 à 15:32 En réponse à : HOUNDE : Un bébé de 4 jours volé et retrouvé

    C’est triste tout ca. Je suis contente qu’on ai retrouve le bebe. Je felicites les autorites et toute la population pour la comprehension. Je crois du reste que la voleuse a besoin d’aide d’un psychologue et psychiatre car elle doit etre desequilibree.
    Dieu merci que l’enfant soit sain et sauf.
    USA

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