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BRAKINA : La boisson ne coule plus à flots à Kossodo

Publié le mardi 10 mai 2011 à 01h46min

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Les grossistes de boissons de la ville de Ouagadougou ont refusé de charger leurs camions à l’usine Brakina à Kossodo hier lundi 09 mai 2011 dans la matinée. Motif de ce mouvement d’humeur : La limitation du stock de boissons que la société leur livre.

Comme chaque matin, les camions de livraison, vides ou pleins de caisses vides, entouraient l’usine aux environs de 9 heures. Contrairement à leurs habitudes, ils n’attendaient pas leur chargement ; ils le refusaient plutôt.

Leurs occupants, composés des chauffeurs des caves et des débits de boissons, s’étaient regroupés devant la porte d’entrée de l’infrastructure industrielle et donnaient de la voix.

Quand nous sommes allés aux nouvelles, ces derniers nous ont fait comprendre qu’ils attendaient leurs patrons, en négociation avec les premiers responsables des lieux. En réponse à la question portant sur les raisons de cette saute d’humeur, les réponses ont fusé de partout.

Une voix a transcendé du brouhaha créé par ces chauffeurs, qui faisaient la navette entre la grande porte et la direction de l’entreprise : « Nous protestons contre la rupture des stocks parce que le directeur a fait arrêter désormais le travail et le chargement des camions à partir de 22 heures.

Le peu de boissons en disponibilité est livré en priorité aux dépôts de la SODIBO à Ouagadougou et à l’intérieur du pays », parvient à nous glisser un des manifestants, resté à l’écart de la foule.

Une trentaine de minutes après le début de leur concertation, les responsables du Syndicat national des grossistes de boissons (SYNAGROB) franchissent de nouveau la porte de l’administration.

Ils sont vite encerclés par les leurs, qui étaient impatients de connaître la conduite à tenir. De tractations en tractations entre eux, c’est finalement hors de l’usine que le compte rendu leur sera fait. Une aubaine pour nous d’obtenir de la secrétaire générale du syndicat, Justine Yanogo, les raisons de leur présence à Kossodo :

« Notre manifestation est due à une rupture de boissons au Burkina. La BRAKINA n’arrive pas à satisfaire la demande de tous les produits. Nous sommes venus demander des explications parce que le consommateur, lorsqu’il n’a pas sa bière devant lui, il faut qu’il la trouve ».

Pour la partie incriminée, cette rupture est essentiellement due à une insuffisance d’emballages, indépendante de sa volonté. « La crise ivoirienne a porté un coup à notre fourniture en bouteilles.

Notre fournisseur habituel, qui est au Cameroun, a eu également des problèmes de chaudière et nous avons dû balancer nos commandes du côté de l’Espagne. Mais le problème au Cameroun est résolu, et nous espérons, dans les dix jours à venir, entrer en possession des bouteilles » ;

c’est ainsi que le directeur commercial de la BRAKINA, Maurice Ramdé, a campé leur situation. Concernant l’accusation de monopole et de diminution du temps de travail, il n’en serait rien :

« L’usine tourne 24 heures sur 24, et nous avons uniquement des arrêts d’entretien préventifs le week-end », selon M. Ramdé.

Quant à la concertation entre grossistes et les responsables de l’usine, la date du 16 mai 2011 a été retenue pour un retour à la normale. Les premiers cités vont continuer de s’approvisionner avec le stock que la BRAKINA leur fournit, mais le scepticisme demeure :

« On n’est pas convaincus, mais on attend de voir », a laissé entendre JustineYanogo.

Moumouni Simporé (Stagiaire)

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 10 mai 2011 à 02:22, par lilboudo En réponse à : BRAKINA : La boisson ne coule plus à flots à Kossodo

    Si ce n’est pas la crise en CI, c’est la rupture de stock au Caméroun. Quand est ce que le Burkina connaitra ce que l’on appelle une filière ? Pas une seule entreprise au Burkina ne produit des bouteilles et capables d’approvionner la Brakina ? Dommage que tout dans ce pays soit importé...

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