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Transport des marchandises : Le corridor ivoirien en péril ?

Publié le vendredi 6 mai 2011 à 00h47min

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Des opérateurs du transport des marchandises menacent de se retirer du corridor d’Abidjan. La raison invoquée dans une déclaration ci-après : l’interdiction, par les autorités ivoiriennes depuis mai 2010, de leurs activités d’escorte groupée et du convoyage des marchandises vers les pays de l’hinterland.

“Nous, responsables de l’Union GACCI/SOCOCIB (UGS), venons par la présente déclaration attirer l’attention des autorités des pays de l’UEMOA et de celles de l’hinterland en particulier de ce qui suit : le 2 février 2010, notre union a obtenu de l’Etat ivoirien un agrément pour le financement, l’organisation et l’exploitation de l’escorte groupée et le convoyage des camions de marchandises.

Contre toute attente, suite au remaniement gouvernemental, le nouveau ministre en charge des Transports, Albert Flindé a, par arrêté n°202 en date du 7 mai 2010, dénoncé notre agrément authentifié par son prédécesseur. Il s’en est suivi la suspension de nos activités, sans préavis, sous le prétexte qu’en admettant l’Union GACCI/SOCOCIB dans le milieu du transport, celle-ci « va importer des armes pour attaquer la Côte d’Ivoire et que l’OIC est la seule société habilitée à exercer sur le territoire ivoirien ».

La dénonciation de ce contrat n’est pas sans préjudice non seulement sur l’Union GACCI/SOCOCIB dont la mise en place nous a coûté 160 millions de francs CFA mais aussi sur la fluidité du fret des pays de l’hinterland. Cette mesure relève purement et simplement d’un complot savamment orchestré par les responsables de l’OIC, avec la complicité du ministre des Transports Albert Flindé, qui voit en l’UGS un concurrent sérieux, dans le secteur du transport des marchandises, à abattre.

Nous en voulons pour preuve la vaste campagne d’intoxication, de dénigrement et d’incitation à la haine entreprise contre l’UGS et ses responsables par les sieurs Abdramane Bakayoko, le DG de l’OIC, Vaffing Koné, le secrétaire général du SYNACTTCI, et Hassane Dramera, commerçant et partenaire de l’OIC. Le premier attentat, perpétré par le sieur Dramera et ses alliés, a consisté en une fausse alerte aux forces de sécurité sur la présence d’armes dans un de nos camions sur le corridor nord de Yamoussoukro.

Des gendarmes, mobilisés à cet effet, ont fouillé le véhicule, de fond en comble, de 13 h à 17 h, sans déceler une seule arme. Ayant échoué à cette manœuvre, ils useront d’un autre scénario qui a consisté à dissimuler de la drogue, le 17 mai 2010 à Yamoussoukro, dans la cabine du camion n°8 B 7225 RN de marque MAN. Cette cabale a valu au conducteur du camion, Amadou Mahamane, une détention arbitraire à Toumodi.

Comme si cela ne leur suffisait pas, Hassane Dramera ira jusqu’à répandre des messages de haine dans l’enceinte de l’abattoir de Port-Bouët. La conséquence a été la descente en ces lieux, le 3 décembre 2010, aux environs de 17 h et demie, de mercenaires et miliciens qui, appuyés par d’autres forces, ont sauvagement tiré à bout portant sur d’innocentes personnes. Bilan, 7 personnes grièvement blessées qui sont : Seydou Ouédraogo, Adama Saré, Issoufa Touré, Ibrahim Bah, Aka Tano (Abdramane), Moussa Kafando et Bouali Inza Koua.

Certains d’entre eux ont succombé, par la suite, à leurs blessures à l’hôpital. Le samedi 4 décembre, vers 5 h, des tirs à l’arme lourde, juste à l’entrée de l’abattoir, ont réveillé les habitants des parages. Deux jeunes, un Burkinabè et un Ivoirien, nommés respectivement Moumine Kaboré et Alassane Bakayoko, ne survivront pas aux fusillades de ces meurtriers transportés par un véhicule bâché de couleur bleu ciel n° 555852.

A ceux-là s’ajoutent deux autres victimes, Jean Marie Gbaye et Abdoulaye Sanogo, portant le nombre de personnes tuées à quatre (Ndlr : Nous avons reçu en pièces jointes les photos de trois victimes que nous n’avons pas voulu publier en raison de leur caractère choquant). Toute cette barbarie, qui ne visait que le bureau de la filière Bétail de Port-Bouët abattoir, a été tramée par les sieurs Samassi Kalilou, Cheikh Oumar Dramera et Koné Vaffi avec le soutien ferme de Hassane Dramera.

Arrivés sur les lieux du carnage, le sieur Hassane Dramera, accompagné de la garde républicaine dans deux cargos, a offert, en guise de récompense, la somme d’un million de francs CFA et quatre bœufs aux criminels, avant de regretter impitoyablement qu’il n’y ait pas eu plus de morts. Ce sont là quelques épisodes du feuilleton des crimes planifiés par les responsables de l’OIC et ses partenaires contre l’Union GACCI/SOCOCIB.

Au regard de ce qui précède, nous appelons instamment tous les acteurs de la filière bétail à se mobiliser autour de la fédération nationale, pour non seulement traduire Hassane Dramera et ses complices devant les tribunaux mais aussi défendre leurs intérêts. Par la même occasion, nous sollicitons, auprès des autorités compétentes du Burkina Faso, du Mali et du Niger, leur soutien dans ce noble combat. L’UGS réaffirme sa détermination à se battre non seulement pour le rétablissement de ses droits mais aussi pour que le corridor d’Abidjan demeure le plus attractif de la sous-région.

Fait à Ouangalo, le 26 avril 2011

Les signataires

Abdramane Diarra
Mamadou Ouattara
El hadj Mahamady Yarbanga

L’Observateur Paalga

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